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Le système : Le rapport Hetzel veut revoir l'orientation des bacheliers 

" Les taux d'échec dans certaines filières, ou l'existence d'effectifs importants dans des filières avec très peu de débouchés, constituent un gâchis humain et fragilisent l'ensemble de notre système d'enseignement supérieur. Les propositions que nous formulons dans le cadre de la commission Université-Emploi, visent à réduire drastiquement les taux d'échec en redéfinissant les procédures d'orientation pré et post Bac et à améliorer la dimension professionnelle des formations universitaires par le rapprochement durable de l'université et du marché de l'emploi". Remis au premier ministre le 24 octobre, le rapport Hetzel "De l'université à l'emploi" demande une refonte de l'orientation des étudiants pour améliorer le lien entre entreprises et université.

Relevant le fort taux d'échec en université (80 000 sorties ans diplôme universitaire, un étudiant sur trois qui redouble ou se réoriente à la fin de la 1ère année de fac), le rapport veut apporter des réponses immédiates : certaines pourraient être mises en place dès juillet 2007. Une partie des mesures préconisées par le rapport, comme l'instauration d'un dossier unique d'orientation visé par le conseil de classe, avaient d'ailleurs été annoncées par le ministre de l'éducation nationale fin septembre. Elles devraient arriver dans les lycées dès la fin 2006 :

Dès la terminale, le dispositif d'orientation est revu. Le rapport prévoit une séquence d'orientation qui englobe pré-bac et post bac et couvre les 18 mois de terminale et du premier semestre de fac. Au cours du premier trimestre de terminale, l'élève est sensibilisé à son orientation post bac. En février, chaque élève constitue un dossier unique d'accès à l'enseignement supérieur. En mars, chaque lycée réunit soit une commission d'orientation soit un conseil de classe élargi à des représentants de l'université et des entreprises. Sur la base du dossier de l'élève il se prononce sur les voeux de l'élève. " Le dossier unique d'accès à l'enseignement supérieur comportera un avis du conseil de classe. Les rubriques seront les suivantes : filières STS, filières IUT, filières universitaires hors IUT, CPGE. Pour chacune de ces catégories, le conseil de classe donnera un avis : favorable - réservé - défavorable". Le futur étudiant sera informé sur les taux de réussite dans les filières universitaires.

Le rapport demande que soient pris des décrets privilégiant l'accès des bacheliers professionnels en STS et les bacheliers technologiques en IUT.

Il envisage également d'utiliser les TPE de première pour faire travailler les lycéens sur leur orientation.

En juillet, après le bac, les élèves s'inscrivent en université. Ceux qui sont identifiés comme "posant un problème d'orientation" passent devant une commission universitaire qui leur fait d'autres propositions. "En tout état de cause, c'est l'étudiant qui conserve la possibilité de choisir sa formation" assure le rapport. Mais un contrat est établi entre l'étudiant et l'université. " Chaque université restera libre d'élaborer ses propres contrats types. Ils comporteront explicitement les obligations réciproques. Ce contrat engagera les deux parties à l'élaboration d'un projet de formation et d'insertion".

Cependant, à l'issue du premier trimestre un bilan est effectué. Il débouchera soit sur la poursuite des études, soit sur un redoublement du premier semestre, soit sur une réorientation. Ce qui est privilégié ici c'est la réorientation des lycéens de L.P. vers les STS et celle des bacheliers technologiques vers les IUT. Le rapport demande qu'on ouvre 50 000 places supplémentaires en 5 ans dans ces filières. Seront privilégiés également les dispositifs de formation par alternance.

Professionnaliser les universités. Le rapport préconise également de renforcer les liens entre le monde professionnel et les universités. Par exemple il souhaite rendre obligatoire un module "projet professionnel personnalisé" dans toutes les licences ou encore inciter les universités à développer des dispositifs qui permettent de combiner études et travail.

Le rapport se fixe un délai de 5 ans pour atteindre ses objectifs. " Les conditions minimales du succès consistent à mobiliser plus de moyens et de les assortir de véritables dispositifs d'évaluation. Un plan sur plusieurs années est souhaitable (probablement cinq ans) car la mise en oeuvre efficace du rapprochement Université/Emploi ne peut probablement se faire que par la juxtaposition d'objectifs à long terme et d'évolutions programmées".
Le rapport (pdf)
Pour lire les pdf

Par  François Jarraud , le mercredi 25 octobre 2006.

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