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Editorial : Les bons résultats préparent-ils un bel avenir ? 

Le bachotage est-il formateur ? Photo CP
Faut-il vraiment se satisfaire de bons résultats aux examens ? Voilà une question paradoxale, qui renvoie, elle aussi, au débat sur la productivité scolaire. L'actualité permet de l'aborder.

Des résultats exceptionnels en Angleterre. Le 19 octobre, le Department for Education and Skills a publié les résultats du Gsce anglais. Le Gesce est l'équivalent de notre brevet. Ses résultats conditionnent l'accès aux différents lycées. Le ministre anglais de l'école, Jim Knight, a affiché sa satisfaction après la publication de résultats exceptionnels.

Qu'on en juge. On est passé de 56 à 58% de jeunes ayant de bons résultats (au moins 5 grades A à C), ce qui représente une progression tout à fait exceptionnelle. Le pourcentage d'élèves ayant de bons résultats en anglais et maths a augmenté de près de 1% (45%). Soit 9% de plus qu'en 1997.

Une tendance constante à la hausse. Les conservateurs pinaillent trouvant que sur telle ou telle matière les scores ne sont pas aussi bons. Mais ce qui frappe l'observateur étranger c'est la hausse constante des résultats à tous les tests dans le système éducatif anglais. La consultation des statistiques du Dept of Education and Skills est éclairante. Cette hausse rappelle d'ailleurs une augmentation tout autant frappante aux Etats-Unis depuis la mise en place de la loi No Child Left Behind. Ainsi les performances des jeunes Américains sont passées en maths de l'indice 276 en 1971 à 281 en 2004. Les deux pays ont en effet mis en place des systèmes d'évaluation qui servent à piloter le système éducatif.

Les limites du pilotage par les résultats. La question est bien sûr dans l'interprétation des résultats. Selon une étude de Mary James, Institute of Education London University, publiée en août dernier, l'importance accordée aux tests aboutit à focaliser le travail scolaire sur ce seul objectif. Dans une enquête portant sur 1 500 établissements anglais, elle a mis en évidence que 80% des enseignants donnaient la priorité à la préparation des tests sur les programmes scolaires. L'apprentissage de l'autonomie est particulièrement sacrifié au bachotage. Pour elle, "le vrai message c'est que si on doit mettre en place"l'apprentissage tout au long de la vie" on doit encourager les enfants à devenir indépendants dans leurs apprentissages". Et pour cela elle invite le gouvernement à abandonner son système de test et les enseignants à développer l'autonomie chez les élèves. Au bout du compte ça devrait également permettre d'améliorer les résultats.
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Par  François Jarraud , le vendredi 20 octobre 2006.

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