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Le Libre : Le modèle du Libre attaqué  

"L'ouverture des codes informatiques peut être utile à la recherche, et le travail communautaire peut parfois contribuer à certains progrès technologiques ; mais peut-on durablement faire abstraction des enjeux économiques et notamment se mettre en marge du droit de la propriété intellectuelle ?.. Si l'Europe et la France veulent disposer d'une industrie du logiciel, qui génère les revenus et les emplois de demain, il faut... en conforter les bases et permettre le développement de capacités de production de ces nouvelles «oeuvres de l'esprit»". Dans une tribune de Libération, Jean-Dominique Giuliani, membre du Conseil consultatif de l'Internet, attaque le Libre sous l'angle de son intérêt économique et social.

Car, pour lui, " la réalité commerciale de l'industrie du «logiciel à code ouvert» est simple : au lieu de dépenses d'équipement en logiciels prévisibles, permettant l'amortissement maîtrisé d'investissements importants, elle reporte la dépense sur les services nécessaires au «bidouillage» des logiciels «ouverts». L'expérience prouve que ces dépenses donnent lieu à de multiples rallonges, puisque le fruit de ce travail n'est pas «stabilisé», et ne s'insère pas dans une relation économique normale qui en garantit la sécurité juridique et opérationnelle. C'est ainsi que le ministère des Finances français vient de signer avec fierté le plus gros contrat au monde de maintenance informatique sur logiciels ouverts, pour un montant de 39 millions d'euros. Ce qui fait de ces «logiciels gratuits» les logiciels les plus chers de l'histoire !... Le logiciel «libre» n'est donc pas vraiment libre. Poussé par les multinationales du service informatique, grandes consommatrices de crédits de maintenance et de développement, «l'open source» vise maintenant les administrations publiques, vaches à lait bien commodes dans un secteur où la concurrence est rude... D'une dépendance à l'autre, chacun choisira. Mais préférer la solution qui obère le développement d'une véritable industrie européenne du logiciel est fort peu judicieux".
Article de Libération

Par  François Jarraud , le jeudi 06 juillet 2006.

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