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Tribune : Le rapport Thélot met à jour ce qu'il n'est pas permis d'ignorer 

La Commission Thélot a osé fonder son rapport sur ce que les autres rapports précédents avaient seulement évoqué ( sous les espèces d'un « minimum culturel commun » dans le rapport du Collège de France de 1985 signé Pierre Bourdieu, d'un « socle commun de connaissances et de compétences » à assurer à la fin du collège dans le rapport de Conseil national des programmes de 1994 signé Luc Ferry et dans celui de 1999 sur le collège signé François Dubet ) : la nécessité de la maîtrise par tous d'un « socle commun de connaissances, de compétences et de règles de comportements » à la fin de la scolarité obligatoire.

Et la Commission Thélot a inscrit précisément cela dans le cadre de la scolarité obligatoire, en inscrivant le « socle des indispensables » dans le tempo de trois cycles enjambant les types d'établissements scolaires actuels (qui restent en place tels qu'ils existent actuellement ), afin d'assurer une continuité maximale et une scansion de progression contrôlée quant à la maîtrise effective par tous de ce qui est « indispensable » pour s'insérer dans la société au XXI° siècle et être prêt à « apprendre tout au long de la vie ».

Elle s'est même risquée à donner des indications ( qui ne sont pas à proprement parler des propositions ) pour éclairer les choix à faire. Et cela avec un double souci : ne pas confondre « les indispensables » à maîtriser avec une simple réduction des programmes en cours : il s'agit dans le même temps où est repris la règle fondatrice de l'école obligatoire de Jules Ferry ( « ne pas embrasser, sur les matières qu'elle touche, tout ce qu'il est possible de savoir ; mais bien apprendre ce qu'il n'est pas permis d'ignorer » ), de mettre parallèlement à jour « ce qu'il n'est pas permis d'ignorer » au XXI° siècle ( d'où les indications qui inscrivent l'informatique, l'''anglais international'', des notions d'économie et de droit dans le socle même des indispensables, lequel est le noyau prioritaire des « enseignements communs fondamentaux » ).

Ce ne sont que des indications, parce que la Commission considère que la détermination de ce socle est une question éminemment politique qui relève en dernière analyse de la représentation nationale ( qui devrait fixer en quelque sorte un « cahier des charges », devant être précisé et « mis en musique » par une « Haute autorité indépendante » ). Logique avec elle-même, la Commission ( qui n'avait, à ses propres yeux, ni la légitimité ni la compétence pour le faire ) ne prétend pas avoir déjà résolu la question de la définition du « socle commun » ; mais elle a voulu ne pas en rester aux déclarations de principes et s'est risquée avec courage ( et peut-être témérité ) à énoncer quelques indications qu'il faut prendre pour ce qu'elles sont, ni plus ni moins.

Claude Lelièvre
Claude Lelièvre, membre de la Commission Thélot, est l'auteur de « La scolarité obligatoire : pour quoi faire ? » paru chez Retz en février 2004.


Par  François Jarraud , le lundi 18 octobre 2004.

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