"J'ai
dit "Bonjour"... On m'a répondu : "Tu enlèves cela tout de suite." J'ai
refusé. La proviseure m'a convoquée dans son bureau. Elle m'a expliqué la
loi. J'ai refusé d'enlever mon bonnet. On m'a enfermée dans une salle sans
fenêtre. On m'a interdit de sortir en récréation. Ils me traitent comme un
monstre. Mais je ne suis pas un monstre !". Le Monde du 1er octobre
raconte l'histoire de Cenet, 15 ans, élèves de seconde dans un lycée de
Strasbourg. Refusant d'ôter son voile, elle a décidé de se raser les cheveux
pour concilier l'interdit religieux et la loi de l'Etat. L'administration du
lycée
"ne communique pas sur un élève". Une enseignante d'un lycée
professionnelle strasbourgeois a également démissionné pour protester contre
l'application qui est faite de la loi. Intervenant le même jour devant les
nouveaux chefs d'établissement, F. Fillon a évoqué la circulaire sur la
laïcité :
"Cette dernière est aujourd'hui comprise de tous. Elle
n'autorise aucune transaction sur les principes car la loi de la République
ne se marchande pas. Elle vous laisse en revanche, à vous, chefs
d'établissements, le soin de mener un dialogue explicatif, et d'aménager,
pendant ce dialogue, une application judicieuse des sanctions. Elle vous
offre donc une véritable responsabilité de terrain. Je sais que certains
voudraient abréger cette phase de dialogue qui suit encore, ici ou là, son
cours, pour en venir au stade disciplinaire. La décision relève du chef
d'établissement. Nous devons être conscients que l'exclusion est toujours un
échec pour le service public ; même si cette hypothèse ultime donne sa forme
exécutive à la loi. Je compte sur la détermination et de le discernement de
chacun pour faire respecter l'esprit de fraternité et d'égalité qui préside
notre action en faveur de la laïcité". Selon Le Monde, un délégué de
l'association "Une école pour toutes et tous", opposé à la loi, a dénoncé
l'arbitraire régnant d'un établissement à un autre.
Article du MondeDiscours de F. Fillon