Quelle politique face à l'antisémitisme ? L'agression dont a été victime une jeune femme, considérée, à tort, comme juive, en banlieue parisienne suscite une large indignation. Particulièrement sordide, elle montre, croix gammée à l'appui, comment le nouvel antisémitisme prend le relais de l'ancien. Elle illustre la flambée des actes antisémites : 135 agressions sur les 6 premiers mois de 2004, selon le ministère de l'intérieur, contre 127 pour toute l'année 2003. La liste des actes antisémites publiée quotidiennement par le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) montre que la majorité des victimes d'agression sont des collégiens et des lycéens, parfois des écoliers, tel ce petit garçon de 8 ans frappé le 27 juin dans le 19ème arrondissement de Paris. Elle confirme la géographie de l'antisémitisme : les cités populaires de la banlieue (Sarcelles par exemple) ou du nord de Paris (le 19ème par exemple). Cet incident a eu lieu le jour même de la réunion du comité interministériel de lutte contre le racisme et l'antisémitisme et quelques jours après la publication d'un rapport des Renseignement généraux dénonçant la constitution de 300 ghettos communautaires en France. Il ne suffira sans doute pas de bonnes paroles pour endiguer l'antisémitisme et renouer les liens sociaux.
Article de Libération
Les réactions (Nouvel Obs.)
L'antisémitisme au jour le jour (CRIF)