Rédigé
par Heinz Wismann et Pierre Judet de La Combe, ces "premières réflexions sur
l'enseignement des langues et des cultures classiques" rendent compte des
travaux de la commission ministérielle sur l'enseignement des langues et
cultures de l'Antiquité mise en place par J. Lang en 2002. La mission s'est
attaquée d'emblée au coeur du problème de la diminution des antiquisants en
réfléchissant sur ce qui pourrait fonder la légitimité de ces enseignements.
Elle en découvre plusieurs.
"L'apprentissage des langues classiques,
comme expérience méthodique de la traduction d'un système linguistique dans
un autre, est l'une des initiations sans doute les plus efficaces à
l'ouverture culturelle et à l'intercompréhension". C'est parce qu'elles
sont "ailleurs" que les langues classiques permettraient de mieux saisir ce
qu'est une langue :
"elles manifestent par excellence, parce qu'elles ne
servent plus, ce qu'est une langue". Par exemple, la mission nous
invite à apprendre le latin et le grec pour comprendre le français. De même,
"la séparation d'avec ce qui est familier... permet l'ouverture sur des
possibilités nouvelles et donc une véritable émancipation". Le rapport
finit par dénoncer
"la modernisation d'inspiration démocratique"
responsable du déclin des études classiques. A-t-elle vraiment réussi à
légitimer les études classiques ?
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