"Rien
ne réussira sans une réhabilitation de la valeur travail". Dans Le Monde
du 14 octobre, Luc Ferry réhabilite avec vigueur le travail.
"Que l'élève
doive être au cœur de notre école va de soi. Mais cette vérité basique,
pour ne pas dire ce truisme, ne signifie ni que l'on doive confondre
l'éducation avec un jeu, ni que l'on renonce à l'exercice d'une certaine
autorité... Dès l'origine, la naissance de nos systèmes scolaires modernes
fut associée à l'idée d'une pédagogie du travail et des "méthodes actives".
Elle a de part en part accompagné l'émergence de l'idée républicaine...
Comment respecter la liberté de l'enfant tout en lui enseignant une
discipline ? Réponse : par le travail. C'est lui qui fournit le "concept
synthétique", la solution de cette opposition frontale entre le jeu et le
dressage. Car, en travaillant, l'enfant exerce sa liberté, mais il se heurte
néanmoins à des obstacles réels, objectifs, qui, lorsqu'ils sont bien
choisis par le maître, peuvent se montrer formateurs pour lui dès lors qu'il
parvient à les surmonter activement. A l'anarchie du jeu et à l'absolutisme
du dressage succède ainsi le "républicanisme" du travail : le citoyen, en
effet, est celui qui est libre lorsqu'il vote la loi, et contraint cependant
par cette même loi dès lors qu'il l'a approuvée - où l'on retrouve les deux
moments, liberté et discipline, activité et passivité, que le travail
réconcilie en lui". Des propos qui restent dans la continuité de sa
"Lettre à tous ceux qui aiment l'école". Ainsi , pour le ministre
"il
existe ainsi un lien intime, d'une profondeur insoupçonnée, entre l'idée
républicaine qui fonde l'école moderne et la valeur travail". Article du Monde