"Les
questions d’éducation ne doivent pas être caricaturées et l’on
doit évidemment se méfier des solutions simplistes.. Pour autant, rien ne
justifie au fond qu’ils continuent à se traiter seulement entre «
spécialistes ». Assurer l’égalité des chances, définir la mission des
enseignants, lutter contre la violence dans les établissements,
s’accorder sur les objectifs et le sens de notre éducation :
c’est là l’affaire de tous les citoyens et de leurs
représentants". Lors de la mise en place de la commission Thélot, le
ministre a fixé le cadre du grand débat national avant d'aborder la crise de
l'école.
"Une telle entreprise est d’autant plus nécessaire que
nous sommes aujourd’hui confrontés, chacun le sent et le sait, à des
interrogations qui prennent souvent le visage du doute ou de la crise. La
société demande tout, trop sans doute, à son école : éduquer, transmettre
des valeurs, former des citoyens, mais aussi des individus épanouis et
heureux, leur assurer un emploi, les ouvrir sur le monde extérieur, sur
l’Europe... Sollicités par tant d’exigences, les enseignants ont
en même temps le sentiment que les valeurs sur lesquelles s’est
construite leur culture professionnelle (la république plutôt que les
communautarismes, la culture et les savoirs plutôt que l’argent) sont
bafouées sans cesse par la société marchande et médiatique, dont les héros
d’un jour n’ont rien à voir avec les figures exemplaires de
l’école. De là naît le sentiment d’être incompris, à la fois
désuet et mal aimé. De là naît ce malaise diffus, souvent évoqué, prêt à se
fixer sur tout et sur rien, nourri de rumeurs, cette angoisse
d’abandon qui s’exprime souvent par la crainte d’un
désengagement de l’Etat".Discours de Luc Ferry