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Actualité : Des mesures concrètes pour intégrer les TICE 

"Les nouvelles technologies restent inégalement employées par les élèves et les enseignants. Près de deux tiers des enseignants n’utilisent pas les outils informatiques dans leurs pratiques pédagogiques avec les élèves. 80% des jeunes pensent que l’école est en décalage par rapport à leur utilisation quotidienne des ordinateurs et de l’Internet. Les initiatives locales foisonnent, sous l’impulsion d’équipes éducatives motivées, mais se développent de manière peu structurée, faute d’un pilotage d’ensemble". Ce constat est dressé par X. Darcos qui se dit conscient de l'enjeu de l'intégration des TICE pour la construction d'une "république numérique" et pour réduire la fracture numérique. Le ministre a annoncé aujourd'hui 10 mesures qui ont pour objectif de changer les choses concrètement sur le terrain.
Les premières mesures concernent l'équipement informatique avec un soutien à l'équipement du primaire (3 millions d'euros) et la création de centres académiques de maintenance (1 million). L'objectif annoncé est qu'en 2007 il y ait un ordinateur pour 10 élèves au primaire (1/20 actuellement) et pour 3 élèves dans le secondaire (1/6 ou 1/12 actuellement). Un système national de filtrage d'Internet sera mis en place et les enseignants eront invités à se former à l'utilisation des TICE. Ainsi un certificat optionnel sera intégré à la deuxième année d'IUFM.
Mais l'essentiel est ailleurs. Le ministre veut à la fois encourager les échanges et le travail collaboratif et la mise à disposition des enseignants de contenu pédagogique. Ainsi l'Espace numérique des savoirs, destiné à mettre en ligne des contenus numériques libres de droits pour l'enseignement, bénéficiera d'1,5 million en 2003. Le CNDP est confirmé dans son rôle d'éditeur puisqu'il est appelé à mettre en place un "pôle national des contenus numériques pour l'enseignement scolaire" en partenariat avec l'édition privée. Le ministre entend encourager le travail collaboratif. Pour cela, 1 million d'euros seront consacrés au développement de "l'espace numérique de travail", une plate-forme de travail collaboratif. Elle permettra en 2007 à tous les parents d'avoir accès à des informations sur la vie scolaire (y compris les notes); aux élèves d'utiliser des manuels électroniques, aux enseignants de consulter les dossiers des élèves. Une "agence pour la promotion des usages éducatifs et du travail collaboratif" sera crée par le CNDP. Elle aura pour tâche de faire partager les "bonnes pratiques" des TICE. Dans l'esprit du ministre on y trouvera "tout ce dont on peut avoir besoin".
Plusieurs de ces mesures étaient attendues par les enseignants, par exemple en ce qui concerne la maintenance et l'équipement des écoles primaires. D'autres relèvent d'une démarche novatrice mais qui pourrait avoir du mal à aboutir. Ainsi le ministre ne lie pas l'intégration des TICE à leur intégration dans les programmes scolaires, alors que l'exemple des maths ou des SVT illustre que c'est un appui important. On sait que certains dispositifs, tels les IDD ou les TPE, favorisent l'utilisation des TICE. Or l'avenir des TPE n'est pas assuré et le ministre s'est tu sur ce point. X. Darcos reconnaît qu'internet n'est pas une simple bibliothèque électronique mais aide puissamment au fonctionnement des équipes éducatives et à la formation des enseignants grâce au travail collaboratif. La mise en place de l'espace numérique de travail et d'une agence le démontrent. Mais on ne sait comment ces structures pourront s'articuler avec le foisonnement des initiatives et des communautés éducatives sur le réseau. L'ambition de "piloter" celles-ci nous semble illusoire si on donne à ce mot son sens administratif habituel. Enfin, il est regrettable que le problème de la sécurité sur Internet ne soit abordé que sous l'angle du filtrage alors qu'il devrait s'accompagner d'un effort citoyen d'éducation au net et à ses dangers. Le programme Educaunet semble bien oublié alors qu'il est autrement efficace.
Cependant le ministre a semé des bases nécessaires à une évolution de l'école. Mais, en réponse à la question d'un journaliste, il a estimé que celle-ci mettrait 20 ou 30 ans à se faire. Soyons plus optimistes que lui !

Communiqué officiel

Par François Jarraud , le jeudi 15 mai 2003.

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