Le
rapport de Luc Machard sur "les manquements à l'obligation scolaire"
présente les travaux de la commission réunie par le ministre de la santé et
de la famille. Celle-ci a effectué un travail important de réflexion sur
l'absentéisme mais constate son désaccord sur la question de la sanction des
familles.
La commission a bien du mal à évaluer le phénomène en l'absence d'outils
d'enregistrement fiables et universels. L'enquête administrative ABVI évalue
à 1% les élèves absentéistes. Mais ce taux pourrait être supérieur ne serait
ce que parce que des catégories particulières de jeunes échappent à
l'obligation scolaire : enfants du voyage, primo-arrivants, jeunes filles
travaillant clandestinement, jeunes délinquants etc. On le constate les
causes de l'absentéisme sont variées ce qui doit amener des réponses
différentes.
La commission s'est attachée à faire de nombreuses propositions non
répressives. Elle souhaite favoriser l'assiduité grâce à des mesures
internes à l'établissement. Mais il faut bien dire que sur ce terrain là ses
propositions sont indigentes. Un guide des relations avec les parents est
envisagé. Sans doute faudrait-il aussi une formation des enseignants à
détecter les signes avant coureurs du "décrochage", un angle de vue qui a
une place trop modeste dans le rapport. Le rapport semble miser
prioritairement sur la création d'un "module de responsabilisation
parentale" qui réunirait différents partenaires pour faire prendre
conscience aux parents de l'obligation scolaire. Si la discussion avec les
parents restait vaine, alors la commission préconise des sanctions mais
hésite entre le délit, frappant la famille d'une amende et d'une peine de
prison, et la contravention.
Le rapport a été diversement jugé par les associations de parents. La FCPE
"refuse la création d'un délit d'absentéisme" et rappelle la
responsabilité de l'école. Elle demande des mesures de soutien préventives.
La PEEP rappelle également la responsabilité de l'école mais n'est pas
hostile aux sanctions. L'UNAPEL n'est pas hostile à la création d'une
contravention.
Sur ce sujet délicat la commission nous semble s'être attachée à trouver une
solution unique qui se situerait après les réponses pédagogiques. Sur ce
terrain là, le rapport n'apporte pas de réponses aux enseignants qui voient
des élèves régulièrement absents et en ignorent les causes. Une large
diffusion des études sur le décrochage scolaire est recommandée. Il faut
souhaiter qu'elle soit suivie d'effets, on répondra ainsi à la grande
majorité des cas. Restent les autres situations qui sont totalement
différentes. Quoiqu'il en soit le gouvernement aura à arbitrer sur le volet
répressif.
Dossier de presse du MENLe site de la CommissionLe rapport