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Actualité : L’école de Ferry 

A l’occasion du débat sur le budget, Mardi 22 octobre, le ministre a tenu à présenter ses objectifs et sa philosophie de l’école. Commençons, pour un ministre philosophe, par sa vision de l’enseignement : " Depuis trente ans, la valorisation excessive de la créativité, de la spontanéité des élèves s'est faite non seulement au détriment des savoirs, mais au détriment de certaines acquisitions qui passent nécessairement par le respect des traditions. Il y a deux traditions dans l'éducation, que l'on doit respecter : celle de la langue - car nous n'inventons pas nous-même la langue, nous la recevons de l'extérieur - et celle de la civilité… Et l'une des raisons pour lesquelles ces deux éléments essentiels de la culture sont aujourd'hui en crise, c'est qu'on a valorisé, sur le plan pédagogique, les exercices qui insistaient sur la spontanéité et la créativité, ce qui est une très bonne chose en soi, mais ce n'est pas, en matière d'apprentissage de la langue, une chose excellente. Je suis désolé, mais la créativité en matière de règles de grammaire, ça n'a jamais rien donné d'excellent ". Le ministre a ensuite abordé des points qui concernent le primaire et le secondaire.

Pour le primaire , il a annoncé la poursuite de l’apprentissage des langues vivantes " mais pas dans les conditions définies par mon prédécesseur " : les recteurs ne trouveraient pas d’enseignants en nombre suffisant. Il a rappelé son plan de lutte contre l’illettrisme (selon lui 21 à 42% des élèves de CE2 n’auraient pas de bases solides en lecture).

Dans le secondaire, le ministre a annoncé son intention de créer, dès le collège, des classes en alternance en donnant la possibilité aux élèves d’aller le matin en classe et l’après-midi en atelier au collège ou en L.P., ou en entreprise.

Enfin Luc Ferry, peut-être pour justifier la baisse des créations de poste, a stigmatisé le recrutement des enseignants . Dans le primaire il souligne " le scandale des listes complémentaires… on met ainsi devant les élèves des nouveaux professeurs, si je puis dire, qui ont été reçus derniers aux concours ou qui n'ont pas eu le concours, pour ceux qu'on appelle un peu méchamment les "reçus collés ", alors même qu'ils n'ont reçu aucune formation ". Il a pris l’engagement en deux ans de ramener la liste complémentaire entre 3 000 et 4 000 inscrits. Dans le secondaire il s’est élevé contre le bas niveau de recrutement : " par pudeur, je ne citerai pas les notes des derniers reçus à certains concours, mais vous savez très bien que, notamment en ce qui concerne les sciences de la vie et de la terre, ils sont vraiment alarmants. Là encore, l'augmentation purement quantitative risque d'organiser la baisse de qualité de notre système pour les trente-sept années et demie qui viennent ". Ce qui l’amène à lancer un audit sur les besoins en enseignants. Très logiquement, le ministre a annoncé une réforme des IUFM : " il faut le dire sans fard, (les IUFM) sont aujourd'hui dans une situation assez critiquable, même s'il ne faut rien exagérer… D'une certaine façon, les IUFM ont perdu la vocation "professionnalisante" qui devrait être la leur. Les futurs professeurs n'y sont pas suffisamment préparés, ni aux publics qu'ils vont rencontrer, ni à la vie des établissements et au travail en équipe, ni aux programmes qu'ils vont avoir à traiter dans les écoles ou dans les collèges. Il faut réorienter les IUFM vers l'idée que la formation professionnelle des futurs enseignants doit rester leur mission principale "

Enfin s’agissant des surveillants, le ministre a annoncé que le recrutement des futurs assistants d’éducation se fera pour une période plus courte (trois ans) et qu’ils bénéficieront d’une validation des acquis de l’expérience professionnelle. Il a également cité l’exemple du Canada où les étudiants sont astreints à un " service d’utilité publique " " voilà une bonne idée dont nous pourrions nous inspirer ".

http://www.education.gouv.fr/discours/2002/budget.htm

Par François Jarraud , le lundi 28 octobre 2002.

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