"Le
projet du ministère de l'Intérieur, s'il est adopté, pourrait conduire à un
Etat autoritaire, et à réprimer tous ceux qui ont eu le malheur d'être
rejetés au bord de la route" Une quarantaine d'associations (Ligue des
droits de l'Homme, Syndicat des avocats de France etc.), de syndicats (CGT,
UNEF etc.) et de partis politiques (PS, PCF, Verts etc.) lancent un appel
contre le projet de loi sur la sécurité intérieure. Ils dénoncent par
exemple les mesures prises contre les pauvres et les exclus, la mise en
place d'un gigantesque fichier de traces d'ADN, la possibilité donnée à la
police de retenir pendant 30 minutes tout véhicule même en l'absence
d'infraction. Déjà la Ligue des droits de l'homme s'était élevée le 11
octobre contre les dispositions visant les pauvres :
"Est-ce en créant un
délit de prostitution qu’on mettra fin à celle-ci ? Chacun sait que
non et que cette dernière se déplacera vers des formes clandestines et
souvent plus dangereuses. Les squatters, qui seraient susceptibles
d’être condamnés à 6 mois de prison et 3000€ d’amende,
trouveront-ils à leur sortie de prison à se loger, alors qu’il manque
en France un million de logements pour que chacun ait un toit ? L’État
risque de faire payer aux plus démunis une carence qui est d’abord la
sienne... Comment peut-on rétablir un délit de mendicité aujourd’hui,
alors que notre France du 21ème siècle est particulièrement riche mais
qu’elle est incapable d’éradiquer la pauvreté? Comme l’a
dit l’Abbé Pierre au sujet de ce projet de loi : « Il faut faire la
guerre contre la pauvreté et non pas contre les pauvres ».Communiqué du 21 octobreCommuniqué du 14 octobre