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La convention internationale des droits de l'enfant dans toutes les classes 

 

Par Françoise Solliec

 

En France, moins d’un adulte sur cinq et un peu plus d’un jeune de 15 à 18 ans sur deux déclarent penser satisfaisantes les perspectives d’avenir de ces derniers. C’est le résultat d’une étude Sofres commanditée par Unicef France, à l’occasion du 18ème anniversaire de la convention des droits de l’enfant, qui montre également la préoccupation des adultes à propos des situations de violence et d’exploitation sexuelle des enfants, tandis que les jeunes eux-mêmes sont davantage concernés par le droit à la scolarisation.

 

L’étude, présentée à la presse le 13 novembre par Jacques Hintzy, président de l’Unicef France et Brice Teinturier, directeur général adjoint de TNS Sofres, visait à dresser une image des représentations des Français concernant les droits des enfants de 0 à 18 ans (avec un zoom sur la population 15-18 ans) et à la comparer à celle qui résultait d’une étude similaire menée en 1999. De manière générale, les représentations des 15-18 ans, très souvent plus positives, différent sensiblement de celles des adultes (18 ans et plus).

 

Concernant le droit des enfants dans le monde, 38% des adultes interrogés (contre 45% en 99) pensent que ces droits sont mieux respectés qu’il y a dix ans, mais les jeunes de 15 à 18 ans en ont une vision beaucoup plus positive, puisqu’ils sont 58% à le dire.

Les trois droits qui semblent les plus importants à faire respecter dans le monde sont les mêmes pour les jeunes et les adultes, mais avec des différences significatives dans les priorités.

Etre protégé contre la violence et l’exploitation sexuelle : 85 % des adultes (78% en 99), mais seulement 72% des 15-18 ans.

Pouvoir manger à sa faim : 78 % des adultes (89% en 99), 76% des 15-18 ans.

Pouvoir aller à l’école : 64 % des adultes (54% en 99), 85% des 15-18 ans.  

 

Sur la situation des enfants en France, les deux préoccupations majeures sont identiques chez les adultes et les jeunes, mais ceux-ci l’expriment avec plus de netteté.

Ne jamais pouvoir partir en vacances est une situation répandue pour 74% des adultes et 65% des jeunes (un jeune sur cinq estime qu’il s’agit d’une situation très répandue).

Se faire racketter à l’école est une situation répandue pour 71% des adultes et 62% des jeunes (un jeune sur cinq estime qu’il s’agit d’une situation très répandue

Viennent ensuite deux situations qui illustrent bien la différence de représentations : subir des violences sexuelles est une situation répandue pour 55% des adultes et 44% des jeunes, tandis que ne pas avoir suffisamment d’argent pour aller à la cantine de l’école est une situation répandue pour 54% des adultes et 47% des jeunes.

Mais la différence d’appréciation la plus frappante portent sur ce que disent adultes et jeunes à propos de ces derniers : seuls 18% des adultes considèrent satisfaisantes leurs perspectives d’avenir, tandis que les jeunes eux-mêmes sont 55% à y croire. Adultes et jeunes se rejoignent pourtant dans un pessimisme mesuré vis-à-vis de la société, un sur deux seulement se déclarant satisfaits de la place de ces derniers dans la société (52% des jeunes, 48% des adultes) et un peu moins encore pour la manière dont la société les considère (47% des adultes la jugent satisfaisante, mais seulement 44% des jeunes).

 

Interrogés enfin sur les instances de prise en compte de l’avis et des droits des enfants, adultes et jeunes estiment très majoritairement (respectivement à 80% et 98%) que l’avis des enfants est pris en compte (mais 19% des adultes estiment que c’est trop souvent). Ils sont (à 81% et 85%) convaincus de l’utilité du Défenseur des enfants, institué en 2000, mais seulement un adulte sur  trois (en nette régression par rapport aux deux sur cinq de 1999) et un jeune sur quatre déclarent connaître la convention internationale de droit des enfants.

 

Pour Jacques Hintzy, la commémoration internationale du 18ème anniversaire de cette convention, le 20 novembre prochain, est l’occasion de la faire mieux connaître en milieu scolaire. Avec le soutien de l’éducation nationale (CLEMI), de la MGEN et de la Poste, plus de 500 000 affiches reprenant le texte de la convention seront diffusées en décembre dans toutes les classes des écoles, des collèges et des lycées français. Conformément à l’accord-cadre signé entre le ministère et l’Unicef en février 2006, portant sur la promotion des droits de ‘enfant, ces affiches devraient permettre « d’engager chacun des élèves dans une réflexion sur la citoyenneté et la solidarité internationale ».

 

 

Par fsolliec , le .

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