L'internat d'excellence de Sourdun, un projet républicain ? 

 

 

Par Françoise Solliec

 

Garantir à quelques centaines d’élèves des quartiers politique de la ville un parcours scolaire de réussite, tel est le défi que doit relever l’internat d’excellence de Sourdun, 77. Les ministres Fadela Amara, Luc Chatel et Valérie Pécresse, venus inaugurer l’internat le 11 septembre, ont tous les trois souligné à quel point ce projet incarnait les valeurs de la République.

 

 

Le plan Espoir Banlieues prévoyait de créer un label « internat d’excellence », garanti par un cahier des charges, pour offrir aux élèves des quartiers sensibles, notamment dans les zones à forte densité urbaine, de suivre leur scolarité dans les meilleures conditions. L’internat de Sourdun, nouvel établissement d’enseignement « 100% Etat » s’inscrit dans ce cadre.

 

Le projet est né d’une double volonté, celle de Jean-Michel Blanquer, recteur de l’académie de Créteil, de répondre à la proposition de création des internats d’excellence, et celle de Christian Jacob, député-maire de Provins, de redynamiser un territoire très affecté par la disparition du 2ème régiment de hussards et le désertion de la caserne. Dès le mois de janvier 2009, le président de la République, venu visiter les lieux, avait donné son accord à ce projet.

 

Comme l’a évoqué Valérie Pécresse, de nombreuses bonnes fées se sont penchées sur l’internat de Sourdun, tout d’abord pour assurer en 8 mois la rénovation des bâtiments, l’installation de salles dédiées à des activités diversifiées, le recrutement de l’équipe éducative et celui d’environ 120 élèves, de la 4ème à la 2nde venus des trois départements de l’académie. Mais l’établissement est aussi soutenu par une fondation, dans laquelle se retrouvent des entreprises privées et a reçu des fonds de différents ministères, notamment celui de l’enseignement supérieur. A terme l’établissement devrait accueillir 500 élèves de la 6ème à Bac+2, dans toutes les filières de l’enseignement général, avec des CPGE et des STS.

 

Le projet pédagogique est construit dans un objectif de progression des élèves, avec des groupes modulés selon les activités, du tutorat, des activités sportives, d’expression artistique et orale. L’ouverture culturelle y tient une place importante, de même que l’éducation à la citoyenneté. L’espace, la fonctionnalité des installations, la présence renforcée d’adultes sont autant d’atouts pour faire de la vie à l’internat une période d’enrichissement personnel.

 

Pour Fadela Amara, ces internats doivent aussi préserver la mixité sociale. C’est ainsi qu’il a été choisi de labelliser des places et non des établissements, de façon à ce que des élèves d’autres origines sociales aient également accès à ces internats, qui font revivre le rôle d’ascenseur social de l’école, perdu depuis quelque temps. Toutes les académies ont vocation à participer à ce dispositif, dans lequel 4000 places devraient être labellisées d’ici 2011. Ce plan répond à un objectif de réussite éducative et d’accompagnement personnalisé des élèves qui en ont le plus besoin, compte tenu de leurs conditions de vie ou de travail, car l’amélioration de la vie des quartiers passe par la réussite scolaire.

 

Luc Chatel s’est réjoui de l’existence d’un tel établissement, avec lequel l’école pour tous permet véritablement la réussite de chacun. En donnant les moyens d’atteindre l’excellence à des élèves qui n’y arriveraient pas nécessairement, il s’agit bien là d’une volonté d’action républicaine, qui vise à réduire les inégalités et « à donner plus à ceux qui ont le plus besoin ».

Il a exprimé sa volonté de voir créer 10 internats d’excellence pour la rentrée 2011 et a missionné le recteur Jean-Michel Blanquer sur ce projet.

Mais ces créations aideront-elles significativement à faire réussir  les élèves des zones difficiles, alors que tous les indicateurs montrent la dégradation des performances scolaires dans ces quartiers ?

 

 

 

 

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