Utiliser la visio-conférence pour faire de la France une nation bilingue

Les TICE ont peu figuré dans les préoccupations de rentrée du ministère de l’éducation nationale. C’est donc avec intérêt que nous avons suivi la visite du ministre à l’école Willy Brandt d’Elancourt et au collège Blaise Pascal de Plaisir, tous deux dans les Yvelines. Mais si les équipements TICE et les usages pédagogiques étaient bien au rendez-vous, le discours ministériel a été fort loin de traiter la question en profondeur. Le ministre lui-même semblait beaucoup plus préoccupé de remplir la mission que lui a confiée le président de la République, faire de la France une nation bilingue, que de définir une politique d’intégration des technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement. Les TICE sont visiblement une nécessité (un mal nécessaire ?) car les éducateurs ne sauraient être dépassés par des outils que les jeunes manipulent avec tant d’aisance. Il est impératif de leur apprendre à apprendre avec ces outils, sinon ils apprendront n’importe quoi. « Il y a nécessité de l’éducation de nos jeunes dans un monde dominé par l’image » affirme Xavier Darcos, qui considère que l’ordinateur, sous toutes ses formes, est un outil pédagogique à intégrer le plus tôt possible.

Dans cet esprit, il a fait plusieurs annonces :

·          Pour répondre à l’objectif fixé par le président de la République et développer l’enseignement des langues, 1000 sites de visio-conférences seront ouverts à la rentrée 2008, afin de favoriser les échanges avec les locuteurs natifs ; une préfiguration expérimentale de 20 sites, conjointement proposés par les collectivités et les académies, sera effectuée en janvier ; cette opération, financée au moins partiellement par l’Etat, viendra en complément des différents dispositifs déjà existants (cours, appariements, échanges …)

·          Les tableaux numériques permettent aux élèves de garder la mémoire de ce qui se passe en classe, de pratiquer de manière interactive des exercices d’apprentissage et de disposer d’un vaste fonds multimedia de ressources, qu’on soit dans une école de zone urbaine ou de zone rurale. Le ministère veut donc engager un vaste projet qui permette de multiplier ces équipements très rapidement.

·          Le conseil territorial de l’éducation est composé pour moitié de représentants des collectivités. Dans cette instance, des points réguliers d’information concerneront l’état des équipements informatiques. Les comités de pilotage TIC institués dans les académies pour travailler avec les collectivités devraient être réactivés, s’il en est besoin. Enfin, une charte nationale devrait d’ici 6 mois fixer les responsabilités de l’Etat et des collectivités en matière de TIC et de systèmes d’information.

En conclusion de sa visite, le ministre s’est réjoui de l’implication des collectivités et de leur volonté d’équipement. Il a également tenu à louer le dynamisme des enseignants impliqués et les efforts consentis pour faire vivre ces nouvelles formes d’enseignement.