Il n'y apas qu'à Paris
La seule promesse électorale que ce gouvernement semble
pouvoir tenir est celle du retour dans les écoles de la semaine à 4 jours et
demi... Coûte que coûte. C'est un retour, il n'y a rien d'innovant, et c'est là
la seule véritable ambition... Les élèves auront donc une demi-journée de plus
de classe avec un allongement de leur présence à l'école. 5 jours consécutifs,
une semaine alourdie, des temps d'encadrement dans les établissements hors
prise en charge par les enseignants plus longs, moments déjà vécus par les
enfants durant le temps cantine comme le plus difficile de la journée... Cela
n'améliorera en rien les conditions d'apprentissage des élèves et malgré la
communication du ministère, il est difficile de croire à un allégement du
rythme scolaire dans ces conditions.
La dernière grande ambition pour l'éducation date de 1989
avec la première et seule véritable loi d'orientation qui mentionnait dans son
premier article : l'éducation est la première priorité nationale.
L'organisation des apprentissages étant pensée en cycle afin de tenir compte du
rythme d'apprentissage propre à chacun, les savoirs étaient pensés de façon
didactique afin de tenir compte des représentations de chacun (élève,
enseignant mais également état des connaissances de chaque discipline), les
parents étaient associés à la communauté éducative à travers les conseils
d'école, les projets d'école permettaient d'adapter le fonctionnement à la
réalité sociale de chaque école, les RASED étaient créés afin de prendre en
charge les difficultés particulières de certains élèves, etc. Depuis? La
priorité nationale est devenue la sécurité, les apprentissages sont pensés en
termes de capacités (un volume vide à remplir de savoir), les projets d'école
ont été dépouillé de leur contenu social pour devenir des machins à cocher et
trucs à remplir de chiffres, les RASED ont presque fini d'être démanteler. Nous
sommes passés d'une école au service de l'épanouissement de chacun à une école
qui formera les futurs travailleurs aux bassins d'emploi de chaque région à
travers la territorialisation du service public d’éducation. Monsieur
Peillon ne s’en cache pas « Il faut
faire découvrir l’entreprise et les métiers dès la sixième et cela jusqu’à
l’université. » ou encore « Je veux que l’on puisse ajuster les préoccupations
des entreprises et les nôtres […]. L’éducation nationale est capable de changer
le contenu de ses diplômes et de ses formations pour répondre rapidement aux
besoins de l’économie et des entreprises ; elle est mobile. La co-éducation,
c’est aussi cela. » Comme les gouvernements précédents, voilà la véritable
ambition de l’éducation… Quant à rendre leur fierté aux enseignants, , les
concertations de cet été ont écarté les enseignants des discussions, les
solutions apportées pour la réussite de tous sont toujours appliquées du
ministère vers la base sans tenir compte de ce que les professionnels de
l’éducation que sont les enseignants ont à proposer, les injonctions
administratives, pourcentages de réussite et autres évaluations chiffrées sont
toujours d’actualité, les effectifs par classe sont toujours en augmentation,
etc. Malgré l’espoir attendu et l’arrêt
provisoire du démantèlement du service public d’éducation, le ministère Peillon
s’inscrit dans la triste continuité de ses prédécesseurs…
De : fjarraud
Publié : mercredi 23 janvier 2013 07:17
Objet : Refondation : Quelles issues au succès parisien ?