Bonjour,
L'incompréhension est aujourd'hui globale. D'une part, les enseignants se sentent ignorés par leur hiérarchie, à une échelle locale et nationale, malgré de beaux discours lénifiants rappelant, au gré des échéances électorales et du calendrier politique, leur rôle primordial dans l'élaboration du lien social. Concrètement, le ministre instrumentalise la parenthèse - Ô combien détestable - de l'ancienne présidence pour justifier son apathie en mettant en exergue le fait qu'il ne supprime plus de postes. Certes, cela est un changement, or les problèmes auxquels sont confrontés les enseignants trouvent-ils leur origine dans cette seule problématique ? Je ne le pense pas : quid des classes surchargées, de l'hétérogénéité - tant vantées par des pédagogues aussi proches du terrain qu'un ministre du quotidien du citoyen lambda -, de programmes absurdes, de la succession de réformes inaudibles mais parfois utiles...
D'autre part, les enseignants sont eux-mêmes incompréhensibles à certains égards. Entrer en résistance, implique de s'investir et de s'opposer ; pourtant, le 15 mai dernier où étaient les enseignants ? L'on peut toujours s'égosiller en récriminations perpétuelles en salle des professeurs, cela ne peut suffire, il convient d'agir et d'investir le champ de la contestation pour se faire entendre. Ensuite, pourquoi autant de corps intermédiaires des enseignants se montrent-ils aussi rétifs à toute réforme nécessaire comme la disparition du DNB, la réforme du baccalauréat - voire sa suppression en l'état -, la mise en place du socle commun de compétences et une mise à plat de notre système dévaluation qui n'est plus qu'un reliquat de l'autorité désuète de certains collègues en perdition. Et je pourrais "étendre la chose".
Néanmoins, la conjoncture est électrique et les premières victimes de cette schizophrénie structurelle seront évidemment les élèves.
De : nprognon
Publié : vendredi 27 juin 2014 07:45
Objet : Les enseignants sont-ils entrés en résistance ?