Ce n'est pas d'une nouvelle méthode de lecture dont on abesoin. C'est de changer de logiciel. Au lieu de faire lire du texte il faut lefaire produire pour pouvoir le lire. Inverser totalement le cheminement.

Partant du sens, codant les phonèmes avec des graphiesorthographiques, un mot peut se présenter à la vue. Pour le lire il fautapprendre à la fois à le décoder en souvenir du codage qu'on vient d'effectuer,et apprendre à le reconnaître pour accéder rapidement à la lecture adulte quis'appuie sur une combinaison des décodages sonores, de l'allure du mot reconnu,et de la mémoire gestuelle installée par le pointage et l'écriture.

Le sens est donc au cœur de la progression, traduit d'abordoralement, codé par écrit (à un phonème correspond une graphie orthographique),relu aussitôt, reconnu au sein d'une constellation de mots.

On respecte ainsi la genèse de la communication écrite,l'élève comprend que c'est l'écriture qui affecte du sens au mot permettant de liresuivant le contexte couvent et couvent.

Tant que les enfants croiront que "a" se décode/a/, ils ne liront pas du sens (manger, mauvais, maigre, maintenant) et il yaura autant d'échecs. 

D'ailleurs le texte ci-dessus le prouve par ce passage :

"Les élèves y manipulent les lettres pour faire un mot,les mots pour faire des phrases…" (donc ils codent, ils écrivent)

Freinet n'a jamais été un globaliste, les élèvescommençaient par composer (écrire du sens) avec des lettres d'imprimerie. C'estle codage du sens oralisé qui autorise la lecture, car le code estexclusivement orthographique, ne fonctionnant que dans le sens oral-écrit.Comment lisez-vous himation ? Sans le sens de ce mot et le codage de sesphonèmes vous n'avez aucune chance !

Mais quand on porte des lunettes de lecteur depuis dessiècles, on a du mal de devenir codeur-écriveur et d'en comprendre le bénéficepour les élèves.

Pour creuser, voir le siteecrilu.