Je ne doute pas de la conscience professionnelle d’un grand nombre de cadres de l’EN, de leur engagement pour la réussite de tous les élèves, de la difficulté de leur mission. Mais ce que vivent bien des enseignants au quotidien, c’est le harcèlement, le souci des chiffres (surtout pas de projets innovants parce que ça coûte de l’agent et ça bouscule les habitudes), voire les cris et les humiliations (si, si, je l’ai vécu). Je ne crois pas que ce soit une représentation datée ou éloignée de la réalité, au contraire : les méthodes autoritaires dont nous avons eu pendant cinq ans un exemple au plus haut niveau de l’Etat semblent avoir libéré les ardeurs de certains responsables. Il était de leur devoir de relayer une politique qui prétendait lutter contre l’échec scolaire en supprimant la formation des enseignants, qui affirmait une école pour tous en créant des internats d’excellence pour quelques-un, et qui a bloqué la publication des rapports de la Depp lorsqu’ils n’allaient pas dans son sens. Feindre de l’ignorer, c’est, à mon avis, plutôt là que se situe l’aveuglement. Il n’y a rien de honteux à suggérer que les cadres de l’EN aient eux aussi droit (voire obligation) à formation quand un tel chantier de refondation est ouvert. Les mots ont besoin de retrouver du sens.

---

De : Nicolas71000
Publié : jeudi 16 mai 2013 06:55
Objet : Le Sénat muscle le texte de la loi d'orientation sur l'Ecole