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Démarré : 17/06/2008 05:15 par fjarraud
L'Expresso du 17 Juin 2008
(sans texte)
L'Expresso du 17 Juin 2008
Modifié : 18/06/2008 05:56 par fjarraud
Le bac, seul moyen d'assurer la cohésion de l'institution ?
 
L'auteur a bien raison de souligner que c'est le moyen d'assurer une culture commune de l'institution.
J'ai plusieurs amies allemandes et anglaises qui se plaignent beaucoup de leur système et des freins que mettent les formations supérieures à l'entrée des élèves qui ne viennent pas de tel ou tel territoire, parce que les examens n'ont pas la même valeur partout.
Je pratique le ccf pour des cap et c'est loin d'être la solution idéale, les élèves finissent par échouer parce lorsqu'ils sont faibles ou qu'ils ont une mauvaise relation avec un enseignant, ils ne viennent pas aux examens sans compter le fait qu'ils sont sans arrêt en examen (21 en seconde année). J'ai par expérience une image bien plus nuancée des contrôles continus.
On oublie également un peu vite que supprimer le bac c'est avant tout ne plus faire de la sortie du secondaire une articulation de droit avec le supérieur. On supprime le bac et hop à nous les numerus clausus, avec en prime la disparition des candidatures libres. Nous aurons donc des BTS sans bac à la pelle, issus du privé et des formations certifiantes en belle proportion. J'ai enseigné 13 ans dans le privé hors contrat, pour des enfants de petits commerçants, d'employés de petits cadres qui n'avaient pas assez compris ce que représente le bac et voulaient passer un BTS. Pensez-vous sérieusement que ce sont les élèves qui n'avaient toujours pas le bac au moment du BTS qui parvenaient le mieux à trouver un emploi ? Jolie farce ! Pensez-vous sérieusement que ce sont ceux qui n'ont pas passé le bac qui ont pu le mieux se reconvertir ? Mon expérience est bien différente, ce sont ceux et celles qui parvenaient à se construire et se confronter au dépassement de leurs échecs qui vont le mieux aujourd'hui : ils sont allés plus loin, ils ont été plus souples et plus déterminés dans leurs choix.
J'ai surtout la sensation que l'on trouve aujourd'hui des chercheurs aux vues très courtes, et aux visées très carriéristes prêts à refuser de comparer sérieusement et à oublier de dire ce qu'on ne sait que trop mal des parcours des élèves et de leur capacité à rebondir à long terme.
Nous vivons une époque assez lamentable, après avoir fait croire que si tout le monde a le bac, tout le monde travaille, certains voudraient faire croire que l'on se passe parfaitement de tout apprentissage de la doxa et des rituels de passage pour réussir... et ce sont justement ceux qui ont parfaitement sauté les haies qui regardent les autres s'y prendre les pieds.
Il faudrait peut-être s'interroger sur les visées du débat et uniquement sur ces points.
J Rosenfeld

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