Afficher : 
Démarré : 14/09/2007 03:31 par fjarraud
L'Expresso du 14 Septembre 2007
(sans texte)
L'Expresso du 14 Septembre 2007
Modifié : 17/09/2007 02:59 par fjarraud

Il faut espérer que la circulaire sur l’éducation à la défense (BO 32 du 13/09/07) saura retenir l’attention non seulement des enseignants mais aussi des parents et des élèves. Jusque là, l’éducation à la défense n’avait guère qu’un aspect anecdotique malgré l’épreuve d’éducation civique infligée aux élèves de troisième, notamment lors du dernier DNB, avec ces documents de propagande émanant le plus souvent de l’armée et interdisant tout regard critique sur la guerre, la violence, les budgets militaires, la bombe atomique etc. Avec cette nouvelle circulaire, c’est une véritable culture de guerre qui se met en place puisque dorénavant, c’est « l’ensemble des disciplines qui devra concourir à l’éducation à la défense ». Si l’on a bien compris, de nouveaux programmes seront définis par des « groupes spécialisés de réflexion » (sic) qui devront prendre en compte cette dimension militaire de l’enseignement. Est-on sûr que l’on pourra travailler en histoire sur Hiroshima, la bombe atomique, les guerres coloniales, la décolonisation tout en cherchant à « développer l’esprit de défense » des élèves ? Une nouvelle fois, c’est l’instrumentalisation de l’enseignement de l’histoire qui pointe derrière cette circulaire. La même circulaire évoque également – sans plus de précision – « la création d’un identifiant graphique » ; s’agit-il d’un fichage militaire de l’ensemble des élèves ? Le plus étonnant reste encore que les instigateurs de cette éducation à la défense se cachent derrière le socle commun de la loi d’orientation pour justifier leurs prétentions affirmant que « l’éducation à la défense (...) figure dans le socle commun de connaissances et de compétences (...) ». C’est un gros mensonge : nulle part dans le socle, et surtout pas dans la « culture humaniste » où la circulaire prétend l’y trouver, il n’est fait allusion à l’esprit de défense. C’est même tout le contraire : le socle précise en effet que « maîtriser le socle commun (...), c’est être en mesure de comprendre les grands défis de l’humanité, la diversité des cultures et l’universalité des droits de l’homme (...) ». C’est aussi « être capable de jugement et d’esprit critique » (JO, 12/07/2006).

Bernard Girard

 




De : Bernard Girard
Publié : vendredi 14 septembre 2007 03:31
Objet : L'Expresso du 14 Septembre 2007

Partenaires

Nos annonces