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Démarré : 22/10/2010 00:01 par fgiroud
Enseignants débutants : une péniche pour la galère
(sans texte)
Enseignants débutants : une péniche pour la galère
Modifié : 25/10/2010 09:02 par fgiroud

Je réagis à l'article :
Enseignants débutants : une péniche pour la galère
Par Jeanne-Claire Fumet

Dans mon établissement, il n'y a pas de tuteur. Tous les enseignants ont signé, en juin dernier, une lettre refusant cette fonction. Ceux qui ont malgré tout été choisis ont simplement refusé. Est-ce à dire que les jeunes collègues arrivant dans l'établissement ont été laissé à l'abandon ? Non. Jamais je n'ai vu des collègues aussi bien accueillis. Les collègues des disciplines concernées se sont regroupés autour d'eux. D'autres, comme moi, non concernés a priori, vont spontanément vers ces débutants maintenant épuisés, découragés. Les visites de classe informelles se multiplient, les conseils, les soutiens sont légions.

Mais nous refusons de jouer un jeu pour lequel nous ne sommes pas formés : être tuteur, ce n'est pas simplement dire comment faire. C'est aborder notre enseignement sous l'angle de la métaréflexion, sous l'angle de la distance. Etre tuteur, ce n'est pas dire : il faut faire ainsi. C'est surtout dire, je ne sais pas comment il faut faire, réfléchissons.

A la rentrée, premier conseil de discipline pour un enfant issu d'une classe tenue par un de ces jeunes enseignants. Pas de distance, mauvaise réaction après un incident grave, et personne pour lui dire réellement comment faire dans ce cas. Le collègue pense maintenant à démissionner, car il veut enseigner, mais à des gens normaux. Comment lui dire que ces gens normaux sont justement ceux qu'il a devant lui ? que ce qu'il vit, c'est le quotidien d'un établissement normal, pas celui d'un collège de ZEP ? Comment lui dire que notre métier est fait de techniques, de postures qui s'apprennent lentement, et que malheureusement beaucoup de collègues ne sauront pas lui donner. Notre métier, ce n'est pas faire un cours, le préparer. C'est mettre celui qui doit le recevoir en position de le recevoir. Ca, c'est difficile, cela s'apprend après un long temps de pratique. Peu d'entre nous savent le faire.

Non, il ne faut pas participer à cette formation indigne, mais il faut montrer à nos jeunes collègues nos valeurs d'humanité, nos valeurs d'accueil, en les recevant le mieux possible.

Jean-Charles Léon

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