Bonjour,
Je suis professeur de lycée professionnel depuis 20 ans (électrotechnique) et je voudrais apporter un point de vue de l'intérieur sur la réforme du bac pro (formation qualifiante en 3 ans au lieu de 4).
La réforme du professionnel a effectivement supprimé les classes de BEP et permis à des élèves en sortie de troisième de rentrer directement dans une formation de niveau 4 et d'accéder au baccalauréat plus rapidement...
C'est certainement là que la première difficulté apparait car les jeunes accédant à cette formation sont les mêmes que ceux qui y accédaient auparavant, c'est à dire des jeunes  en difficulté scolaire et de milieux sociaux "défavorisés" (dans leur grande majorité).
Les référentiels sont les mêmes, les métiers auquels nous préparons sont les mêmes (voire se sont complexifiées...) alors 3 ans au lieu de 4 pénalise ces élèves.
La deuxième difficulté est la pénurie d'offre alternative (CAP peu nombreux, éloignés, à public désigné...) qui conduit à garder des élèves en bac pro malgré leur difficultés (et parfois leur souffrance) au risque d'un échec à l'examen (à moins d'un boostage des résultats, renseignez vous) et donc d'une sortie sans qualification...
La troisième difficulté est le décrochage des élèves qui n'abandonne pas tous la formation (14% ce sont ceux qui partent) mais la subissent et donc la perturbent ce qui la rend encore moins efficiente.
La quatrième et dernière difficulté et liée aux périodes de "formation" en entreprise qui ne sont que très rarement formatives souvent démotivantes (non rémunérées, travaux non adaptés) et beaucoup trop longue (22 semaines!) alors que le temps de formation a été considérablement réduit.
En conclusion je dirais que cette réforme n'a pas été dans l'intérêt des élèves. Elle ne leur permet pas d'obtenir un avenir que nous serions pourtant en capacité de leur offrir.
Cordialement
Christophe MAS

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De : fjarraud
Publié : mardi 21 janvier 2014 07:11
Objet : Décrochage et réforme du professionnel