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Démarré : 12/10/2016 07:42 par fjarraud
Céline Alvarez au regard des instits
(sans texte)
Céline Alvarez au regard des instits
Modifié : 12/10/2016 16:18 par fgiroud

Pour Maria Montessori, ce n'est pas l'âge de la maternelle le meilleur moment pour socialiser l'enfant en le faisant interagir avec ses pairs sur de longues journées d'école parce que sont système nerveux n'est pas prêt.
Comme pour tout apprentissage, quand on s'y prend au bon moment,  cela se fait vite et bien car le cerveau est fait pour apprendre, il faut lui faire confiance et faire confiance à l'enfant. Même avec un travail individuel, il est au contact de ses pairs à certaines périodes de la journée, et à son âge, c'est suffisant pour lui, ce n'est pas comme si il restait seul à la maison. La construction du système nerveux et la capacité à se concentrer dans le calme sont  capitales chez l'enfant. Actuellement, on observe  que les élèves un peu plus âgés sont en difficulté pour apprendre car ils ne peuvent rester concentrés. Les enfants issus des écoles Montessori sont plus calmes, concentrés et autonomes une fois au collège, et aussi socialisés autant que les autres.
De : fjarraud
Publié : mercredi 12 octobre 2016 07:42
Objet : Céline Alvarez au regard des instits

Modifié : 17/10/2016 09:23 par fgiroud

Bonjour chers collègues,

je viens de terminer la lecture de cet article et je ne peux m'empêcher de me dire que je n'ai pas lu (3 fois déjà pourtant, j'attaque la 4ème lecture) le même livre que les trois collègues citées et M Jarraud.

Je ne vais pas cacher mon enthousiasme pour les propositions de Mme Alvarez. Depuis plus de 18 mois, j'ai arpenté son premier puis son second site en long en large et en travers, pour finir par les forums et les groupes de réseau sociaux qui s'y sont greffés.
Je sais partager cet enthousiasme avec plusieurs dizaines de collègues, rencontrés lors des sessions d'informations proposées par Mme Alvarez en août 2015 et en juillet 2016, ou bien sur les forums et groupes de réseaux sociaux cités plus haut.

Mon objectivité paraîtra donc probablement sujette à caution, mais je me permets de vous dire qu'une majeure partie des analyses rapportées dans l'article me paraissent au mieux peu documentées (beaucoup sont partiellement ou totalement en contradiction avec les propos tenus ou écrits par Mme Alvarez au sujet de son expérimentation et de ses propositions pédagogiques) au pire caricaturaux, en tout cas largement biaisés..

J'avais, dans un premier brouillon, listé ces affirmations biaisées et apporté une contradiction argumentée à la plupart d'entre elles, mais une erreur de manipulation m'a fait perdre ce travail de vérification.
Je suis prêt à le reprendre si des personne lisant ces lignes souhaitent échanger à ce sujet.

Cet article n'est pas le premier à critiquer l'expérimentation, la démarche de partage d'information ou l'ouvrage de Mme Alvarez, cependant, je m'attendais, sur le Café pédagogique, à une pertinence minimum de l'analyse critique. Je suis déçu et pour tout dire en colère, après avoir lu ces lignes.

Ce d'autant plus que M Jarraud semble présente lui aussi des affirmations biaisées.

Les propositions de Mme Alvarez ont le mérite de susciter un débat sur l'école, et la maternelle en particulier, elles ne sont que des propositions, une information sur une expérimentation, dont de nombreux paramètres sont discutables. Que ce débat et cet échange d'idées soit un minimum documenté, précis et impartial, si tant est qu'une débat au sujet de l'école puisse l'être.



De : fjarraud
Publié : mercredi 12 octobre 2016 07:42
Objet : Céline Alvarez au regard des instits

Modifié : 17/10/2016 09:23 par fgiroud
Tous les médias se prosternent, elle vend bien son livre : sa méthode doit donc être fantastique et nous les profs des écoles des incompétents réactionnaires des fonctionnaires qui fonctionnent à peine. 
Mais rien ne vaut l'humour ainsi nous nous défoulerons plutôt sur Jean-jacques le mag 
 http://jeanjacqueslemag.fr/celine-alvarez-celine-dion-ou-les-deux/
Et nous retournerons guillerets à notre maternelle à 32 élèves par classe, en milieu défavorisé avec sa réalité qui n'est pas toujours drôle, tricoter comme nous le pouvons notre enseignement. 

De : fjarraud
Publié : mercredi 12 octobre 2016 07:42
Objet : Céline Alvarez au regard des instits

Modifié : 17/10/2016 09:24 par fgiroud

L'article ci-dessus comprenant de nombreuses lacunes et erreurs, un complément d'information s'avère nécessaire.

Dans son livre “ Les lois naturelles de l'enfant”, Céline Alvarez décrit un enseignement expérimental en classe de maternelle qui cherche à valoriser au mieux le potentiel d’apprentissage et d'altruisme des jeunes enfants, révélé par les récentes recherches en neurosciences et sciences sociales. Sa pratique s'inspire des principes d'autonomie accompagnée et structurée décrits par le Dr Maria Montessori au siècle dernier.

Les chercheurs et scientifiques qui ont suivi cette classe située en ZEP, sont unanimes sur les résultats très positifs qui se situent parmi les meilleurs de leur classe d'age en terme de lecture et de compréhension de texte ainsi qu'en arithmétique.

Cette expérience peut générer différentes attitudes: l'adhésion, la curiosité, l'indifférence ou le rejet.

C'est ce dernier parti pris qui caractérise l'article de François Jarraud. Alors que plus d'un millier d'enseignants de maternelle s'inspirent de Céline Alvarez, Mr Jarraud a choisi de donner la parole à 3 instits qui semblent plus critiquer l'idée qu'elles se font de “l'approche Montessori”, que la réalité des enseignements de Céline Alvarez telles que décrites dans « Les lois naturelles de l'enfant ».

Un des principaux reproches fait à la classe de C. Alvarez serait l'absence de socialisation; Le temps en classe entière serait insuffisant, “le reste du temps [est passé] en travail individuel (...) une telle répartition c'est aller vers l'individualisme” selon cet article.

C'est oublier un des principes fondamentaux de la classe expérimentale de Genevilliers, à savoir le travail en petits groupes et l'interaction libre entre enfants d'ages différents. Ce qui a déjà bien peu de rapport avec l'individualisme :

"Aucun enseignant ne peut rivaliser avec la facilité de transmission des savoirs entre enfants d'age différents, la fascination qu'exerce un enfant de 5 ans sur un enfant de 3 ans est exceptionnelle, tout comme l'enthousiasme spontané à vouloir aider les camarades qui en ont besoin. La connaissance circulait entre les enfants à une vitesse extraordinaire. L'enthousiasme que suscitait la connexion sociale fut la voie royale de l'apprentissage " (p.54)

"La question m'a souvent été posée si l'individualisation de l'accompagnement ne freinait pas les échanges collectifs. Je suis toujours surprise. Pourquoi ne nous sommes nous pas posé la question inverse? Est-ce qu'un enseignement collectif, où l'on impose aux enfants de faire les mêmes choses aux mêmes moments ne freine pas la cohésion sociale empathique en favorisant la comparaison et la compétition? Ils ont des échanges collectifs, mais sont ils réellement connectés ? Je ne crois pas." (p.139)

Une bonne partie des critiques suivantes font état d'incrédulité concernant l'idée d'un apprentissage naturel sans être aidé; de doutes sur un épanouissement individuel sans stimulation par l'adulte; ou de décalage sur la question du sens lorsqu'on écrit pour un exercice individuel et non pour communiquer.

Le coté comique de la situation est que toutes ces assertions ne correspondent en rien à ce qui est décrit et préconisé par Céline Alvarez, bien au contraire. Elle souligne la nécessité de l'aide des adultes pour enseigner aux enfants les gestes de l'autonomie (l'étayage); encourage le passage du décodage des lettres à la lecture compréhensive par l'association quotidienne de mots avec les objets qu'ils désignent, puis par des messages de phrases courtes invitant les enfants à effectuer une action. Toute activité qui ne semblait pas faire sens pour les enfants était éliminée(p.114)

Concernant l'épanouissement individuel qui serait perturbé par de prétendus manques de stimulations par l'adulte, retournons encore au texte :

... lorsque dans un même environnement, tout est pensé pour favoriser continuellement la rencontre positive, l'entraide, la confiance, la compréhension et l'empathie, les enfants se relient, collaborent, échangent, rient, partagent toute la journée. Dès lors, pardon de le dire de cette manière, mais c'est comme si nous entrions dans une autre dimension, je n'ai pas d'autre mots. Nous redécouvrons l'être humain, sa nature profonde, ses capacités réelles.

J'ai été plus que surprise, stupéfaite par la transformation des enfants de la classe. Tout a commencé à fleurir en eux, leurs capacités cognitives, leur mémoire, leurs capacités empathiques, leurs capacités sociales, la joie, l'enthousiasme, la stabilité relationnelle et émotionnelle, la créativité et même leur confiance en eux, et en l'autre.(p.360).

Mais, nous dit-on au café pédagogique, la construction du collectif serait sacrifiée au profit de l'épanouissement individuel dans la classe de Céline Alvarez au point que Maellis Rousseau s'interroge beaucoup sur la transmission des valeurs. Une dimension qui n'est pas passée inaperçue à l’observateur avisé qu'est François Jaraud, mais que n'ont pas su détecter lors de leurs visite Mme Joelle Proust, directrice de recherche à l'institut Jean Nicod, ni Mr François Taddéi, directeur de recherche à l'INSERM et directeur du Centre de Recherche interdisciplinaire de Paris:

[…] acquièrent ainsi non seulement les habiletés de base, comme lire, écrire, maitriser les opérations arithmétiques, mais aussi habiletés attentionnelles et méta-cognitives fondamentales pour la suite de leur scolarité, comme la capacité à se concentrer sur un but cognitif, évaluer ses erreurs de manière autonome et concevoir éventuellement des solutions alternatives. Les enfants acquièrent aussi des apprentissages sociaux particulièrement précieux: ils apprennent à respecter l'autonomie de leurs camarades en situation d'apprentissage sur certaines taches, et à collaborer sur d'autres. Les enfants de la 3ème section aident les plus jeunes et leur transfèrent leurs connaissances par l'exemple. L'observation de la classe maternelle de Genevilliers me confirme l'importance de cette révolution pédagogique dés la maternelle. Il est à mon sens plus qu'urgent de tenir compte de ce principe fondamental pour donner à l'école son plein rôle dans la construction cognitive de futurs citoyens, éduqués et responsables. Joelle Proust (p.25)

[..]Si on veut refonder l'école et permettre la réussite de tous comme le souhaite le gouvernement, le défi est de permettre de généraliser ce que l'on peut observer dans cette classe. François Taddéi (p.24)


Avant toutes choses, l'enseignement de Céline Alvarez privilégie l'acquisition des compétences exécutives qui sont la base des apprentissages et d'une vie sociale apaisée. Les 3 principales sont :

  • La mémoire de travail, qui représente la capacité à garder une information en mémoire sur un temps court.

  • Le contrôle inhibiteur qui représente la capacité à se contrôler, à se concentrer et à inhiber les distractions;

  • La flexibilité cognitive, qui représente la capacité à détecter ses erreurs, à les corriger et à se montrer créatif.

Ces notions qui guident la façon d' être, de penser, d'agir, sont trop souvent considérées comme préalables à la scolarisation, et donc peu enseignées. Elles ne sont pas innées, mais transmises au sein des familles ou parfois à l'école, mais pas forcément dans les familles précarisées des milieux populaires.

Or les manquements que l'on va reprocher aux élèves des milieux populaires sont précisément liés à des compétences exécutives mal assimilées, et se caractérisent par des défauts de concentration, de l'agitation et une incapacité à travailler en autonomie. A force de se voir reprocher les mêmes choses et de ne pas savoir comment les apprendre, l'élève va progressivement se retrouver exclu du jeu scolaire et aller à l'échec.

C'est, selon la sociologue Joanie Cayouette-Remblière, la raison des différences de réussite scolaire selon les classes sociales et la principale cause de l’aggravation des inégalités dans le système scolaire français. Si les compétences exécutives ne sont pas assimilées dans la petite enfance, on aura beau favoriser la mixité sociale, le problème perdurera.

Lorsque ses compétences exécutives sont solidement développées, un enfant est capable de retenir des informations, de s'organiser, de se contrôler, de percevoir ses erreurs et de les corriger: il trouve des solutions innovantes s'il le faut, et fait preuve de persévérance. C'est pourquoi, au sein de la classe maternelle de Gennevilliers, le développement de ces compétences était prioritaire. Nous n'hésitions pas à passer un temps considérable sur leur développement, retardant s'il le fallait de plusieurs mois la présentation d'activités présentant des objectifs plus “scolaires” comme les activités mathématiques ou le contrôle du langage. Les enfants n'auraient de toute façon pas retenu leur enseignements,. Il fallait se concentrer sur l'essentiel, le reste pouvait attendre”.(p.82)




De : fjarraud
Publié : mercredi 12 octobre 2016 07:42
Objet : Céline Alvarez au regard des instits

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