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Les attributions très élargies du ministère de l’immigration et de l’identité nationale ont effectivement de quoi inquiéter les enseignants. Le ministre de la chasse aux sans-papiers se voit donc délégué des compétences dans le domaine de la « mémoire » ou de la «formation des citoyens », domaines qui relèvent traditionnellement de la responsabilité des profs d’histoire-géo. Mais à vrai dire, il faut se demander si ce nouvel avatar de la mémoire ou de l’identité n’a pas déjà depuis longtemps pénétré au coeur de l’école :  surtout à l’école primaire, l’enseignement de l’histoire a pour objet l’émergence d’une « conscience nationale », qu’on serait d’ailleurs bien en peine de définir. Dans la construction de la « mémoire » scolaire, l’étranger n’a le plus souvent sa place que sous la forme de l’ « ennemi », au cours des guerres, d’un danger donc. L’histoire du monde est d’ailleurs scandaleusement absente des programmes scolaires. Avec ce nouveau ministère, incongru, on peut s’attendre à un retour en force de la thématique sur les aspects positifs de la colonisation, même si la mobilisation avait fait reculer sur le sujet le précédent gouvernement. Mobilisation qu’on attend toujours sur la Marseillaise, rendue obligatoire suite à un amendement déposé par un parlementaire proche de l’extrême-droite. Que l’on chante la Marseillaise dans les écoles à l’initiative de politiciens qui, dans le même temps, pourchassent des enfants sans-papiers jusqu’aux portes des établissements scolaires, il y a peut-être là matière à réfléchir, non ?




De : fjarraud
Publié : mardi 5 juin 2007 02:58
Objet : L'Expresso du 5 Juin 2007

État d'approbation Approuvé 
 
Pièces jointes
Type de contenu: Message
Créé le 05/06/2007 17:48  par Bernard Girard 
Dernière modification le 06/06/2007 02:18  par fjarraud 

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