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Rectificatif :

Je comprends votre désir d'offrir dés le lendemain à vos lecteurs un écho rapide sur le colloque de la FSU auquel j'ai participé. Mais la rapidité me semble préjudiciable tant à la vérité qu'à la précision de nos propos, aussi vous comprendrez que j'apporte un petit rectificatif.

Une interprétation erronée de votre part va bien au-delà du prononcé.Votre retranscription dépasse mes propos, à fortiori ma pensée, quand vous évoquez des "filières" ou "des scolarités" semblant désavouer à vos yeux une école du socle que nous ne défendrions pas.

Pour être précis je vous rappelle, en résumé, ce qui fut dit :

-          En introduction, mes premiers mots sont allés vers ces 300 000 élèves sortant chaque année du primaire avec de grandes difficultés ou des acquis suffisamment fragiles quant aux fondamentaux pour compromettre leur émancipation. Déterminisme social et inégalités, cynisme des chiffres et des statistiques. "6 millions de jeunes en 20 ans privés de cet étayage nécessaire à la vie en société!", ai-je ajouté pour bien marquer l'urgence de l'école et le défi qui nous incombe. Nous étions d'ailleurs avec P. Meirieu sur ce même constat dramatique pour la jeunesse de notre pays quand, à son tour, il insista dessus.

      J'ai ensuite déroulé une démonstration en 2 temps en insistant sur la réaffirmation de fondements et principes indispensables pour ensuite aborder l'exigence progressiste nécessaire.

Clair sur l'affaiblissement sans précédent que le gouvernement actuel fait subir à l'école, j'ai rappelé la nécessité d'agir sur le primaire (…), de rétablir l'exigence de chaque niveau (…) et de "sanctuariser les moyens" pour permettre de garantir les missions de l'école dans la stabilité (…). J'ai rappelé aussi la nécessité de rassurer les enseignants, de regagner leur confiance quand certains ne manquent pas d'entretenir désarroi, découragement ou mépris. Car c'est bien un "système" qui est la cause principale de l'échec scolaire et les enseignants qui sont et seront les premiers artisans de la réussite des élèves.

J'ai insisté sur une approche pragmatique et efficace capable de porter des progrès, telle l'identification des bonnes pratiques qui réussissent, des méthodes à mutualiser (…), en se protégeant de débats trop dogmatiques (…) , en rappelant le rôle de l'Etat (…) qui doit mener une politique publique de l'école capable de rassurer et aboutir. Je ne reviens pas ici sur les mesures évoquées de l'aménagement des calendriers et des rythmes (…) jusqu'aux enjeux de société qui ont aussi été rappelés(…) en passant par la formation initiale et continue.

Quand j'ai parlé "d'une scolarité adaptée aux élèves", ce qui n'est pas dire "des scolarités…". J'ai même expliqué ce que cela signifiait, ce qui n'a pu vous échapper : regarder le jeune dans ses besoins et ses attentes aussi, voir ceux qui bloquent, ceux qui s'ennuient, ceux qui apprennent de différentes manières, ceux qui ne comprennent pas ce qu'on leur demande. Il s'agissait évidemment de dire une forme de centration sur l'élève après celle qui concerne les savoirs, une écoute qu'une politique doit aussi accompagnée. Elle ne me semble pas pouvoir être confondue avec une toute autre discussion idéologique sur la sélection ou de quelconques filières qui ne figurent pas dans nos réflexions.

Parler de parcours diversifiés (par exemple au collège) n'empêche nullement un cahier des charges commun. C'est d'une certaine façon évoquer aussi la notion de différenciation pédagogique, dire que la réponse unique à des élèves tous différents est une rigidité sur laquelle nos enfants buttent parfois et sur laquelle une politique éducative doit réfléchir et agir. Apporter de la créativité et libérer des initiatives intéressantes dans la liaison primaire/collège est un sujet de réflexion qui fut aussi abordé par moi en évoquant rapidement des idées et propositions (…), mais jamais je n'ai dit ou sous-entendu que nous ne serions pas attachés à l'école du socle, ni je n'ai pu laisser croire que nous prônions "des filières séparées dés le collège ". Vous allez loin dans la réécriture. En interprétant, vous êtes au-delà du verbatim même; je veux dire ailleurs quant aux idées engagées.

Je passe sur le deuxième sujet de discussion qui nous emmena jusque 16h30.

Vous comprendrez, je pense, que j'ai souhaité corriger un tel quiproquos afin de ne pas dénaturer un débat dont la richesse et la tenue ont honoré les organisateurs.

Fidèle lecteur de votre site et de réflexions qui contribuent positivement aux enjeux éducatifs de notre pays, j'aurais plaisir à en discuter plus profondément avec vous

Bien à vous,


De : Sylvain Canet
Publié : jeudi 29 septembre 2011 01:02
Objet : L'avenir de l'Ecole entre projets politiques et poids de la FSU

État d'approbation Approuvé 
 
Pièces jointes
Type de contenu: Message
Créé le 06/10/2011 15:23  par Sylvain Canet 
Dernière modification le 07/10/2011 08:04  par fjarraud 

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