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Objet : L'Expresso du 1er Décembre 2010

Sans prendre le temps de travailler ma réponse, j'ai envie de réagir sur le thème de la formation des enseignants.
 
J'ai une formation initiale de prof d'EPS, ai enseigné pendant 10 ans, puis ai travaillé au service du ministère de la jeunesse et des sports, suis revenue à l'EN sur une fonction de principale-adjointe de collège avec toujours plus de conviction quant à la place de l'éducation dans la société.
 
Je déplore évidemment ce qui a été fait de la formation des enseignants, cette année. Si on avait voulu démontrer que ce n'était pas un métier, on n'aurait pas fait mieux.
 
Malheureusement, ce ne sont pas les seuls stagiaires qui sont touchés ; bien d'autres enseignants, passés par les IUFM, sont en grande difficulté devant une classe et pas seulement par rapport au seul domaine de la « tenue de classe » facilement médiatisé et mis en avant.
 
Si beaucoup de travail a été réalisé dans le domaine de la didactique des disciplines, le domaine pédagogique et les recherches et expérimentations qui le traversent n'ont toujours pas pénétré l'ensemble des personnels enseignants. Ajoutée à cela l'inculture sociologique et politique relative au champ de l'éducation.
 
Je vois donc quotidiennement des personnels enseignants qui travaillent beaucoup, qui se donnent beaucoup de mal pour bien faire, et qui sont en échec, voire en situation de détresse pour un grand nombre, selon la localisation de leur secteur d'action.
 
J'ai envie de revendiquer très fort, la formation que nous avons connue dans les IREPS ou UEREPS des années 70 ; la pédagogie y était travaillée sur les plans théorique et pratique et expérimentée collectivement.
La psychologie de l'enfant et de l'adolescent était au programme pendant 4 ans, les travaux de Bourdieu, Charlot, Establet, Passeron, étaient inévitablement approchés.
Je ne voudrais surtout pas avoir l'air de tomber dans le « c'était mieux avant », ça ne l'était pas, puisque, nous découvrions vite en allant enseigner en établissement scolaire que seuls les profs d'EPS avaient eu accès à une formation pédagogique et que nous avions des difficultés à nous accorder sur un « référentiel commun » avec l'ensemble des équipes pédagogiques.
 
Même cette formation là suppose d'être entretenue par de la recherche et de l'expérimentation tout au long de l'exercice du métier.
 
C'est à ce seul prix que professeur pourra devenir un métier, non pas un emploi pour les « stagiaires les plus résistants ».
J'espère que ce jet spontané est à peu près compréhensible, je voudrais dire aussi, la difficulté de mettre en oeuvre le travail collectif, exigeant, intelligent que requière la mission des personnels de l'EN, dans le contexte social actuel.
 
Michèle Lepagnot
État d'approbation Approuvé 
 
Pièces jointes
Type de contenu: Message
Créé le 02/12/2010 23:02  par fgiroud 
Dernière modification le 02/12/2010 23:04  par fgiroud 

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