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C'est quand même curieux ce débat qui lie autonomie, hiérarchie et réforme territoriale de l'État.
Parce que c'est bien de cela qu'il s'agit. Non ?

L'autonomie d'une école primaire, maternelle ou élémentaire, kezako ?

  • Plus de libertés pédagogiques ? À ma connaissance, les freins actuels sont très très peu existants et c'est plutôt une bonne chose.
  • Plus de gestion administrative ? Là, je n'en rajouterai pas, directeur d'une école de 9 classes, je ne cours pas après le surplus de "choses urgentes à faire".
  • Plus de gestion des "ressources humaines" ? Pouvoir choisir les enseignant-es ? Participer à leur notation ? Je ne dispose, heureusement, d'aucuns des gènes nécessaires.
  • Être responsable financier des comptes administratifs de l'école ? Déjà avec les comptes Coop, j'ai ma dose et je n'ai aucune compétence particulière en la matière.

Après ces quelques lignes, je m'aperçois que le profil du futur(?) directeur d'école ne coïncide pas avec celui d'un-e enseignant-e.
Ces futurs "chefs" ne seront effectivement pas de vulgaires chefaillons, ce seront des gestionnaires, propres sur eux, qui sauront à peine ce qu'est un enfant mais qui devront être imbattables sur la question des budgets prévisionnels, gestion des flux, des formulaires à saisir, des diaporamas insipides avec graphiques et courbes "hors sol", dénués de sens.
L'école en fonctionnerait mieux ? Pourquoi ?

Pour revenir au sujet principal de cet article :
  • nos grands hiérarques font le constat que la chaîne hiérarchique fonctionne mal.
  • les moyens attribués au "pilotage du système" ne sont plus suffisants pour le faire bien fonctionner.
  • les réformes territoriales récentes tendent toutes à éloigner du terrain les centres de décision. Écarter le vulgum pecus est la règle, cet éloignement rendant les décisions incontestables, intouchables.

Et cet idiot de Guizot n'y avait même pas pensé !
Et il y aurait de petits chefaillons qui se rêveraient vizirs à la place du vizir ?

Funeste destin pour cette École qui parvient depuis tout de même plus de 100 ans à vivre au quotidien sans hiérarchie en son sein.
C'est sans doute cela qui ne convient plus pour certain-es en ces temps de compétition, de déréglementations, de chacun-e pour soi, ... d'autonomie (?)
Il se trouve qu'aujourd'hui, ces notions de gestion libérale de l'école rencontrent la réforme territoriale de l'État et que tout naturellement leurs intérêts convergent.

Pour ma part, pragmatique, je contribuerai à tenter d'éviter ce naufrage. Pour mes jeunes collègues avant tout.




De : fjarraud
Publié : lundi 23 novembre 2015 07:23
Objet : Primaire : La fin annoncée des circonscriptions

État d'approbation Approuvé 
 
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Type de contenu: Message
Créé le 25/11/2015 19:36  par Helem47 
Dernière modification le 09/12/2015 10:45  par fgiroud 

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