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Par Claudie Paillette

Quand les établissements scolaires et les élèves cesseront-ils d’être les enjeux de la politique politicienne ?


Etude de cas :

Une présidente de Conseil Régional souhaite proposer aux lycéennes des établissements scolaires de sa région un «PASS-contraception » qui permettrait aux jeunes filles de mieux maitriser et d’une manière plus autonome, les risques liés au début de leur vie sexuelle. 


Dans un pays où la réflexion collective serait la règle, le responsable de la collectivité territoriale aurait fait au Recteur, aux personnels de direction et de santé scolaire, une demande de groupe de travail pour étudier la mise en œuvre de cette proposition, afin d’inscrire cette innovation dans le cadre de la politique de prévention mise en œuvre par les CESC dans les EPLE.


Dans un pays où l’intérêt des jeunes serait prioritaire, le ministre de l’éducation n’aurait pas renvoyé cyniquement les jeunes filles de cette région vers les centres de planning familiaux qui voient leur action handicapée par la baisse importante de l’investissement de l’état.


Dans un pays où la politique de communication n’aurait pas pris le pas sur les débats de fond, on aurait pu véritablement réfléchir aux enjeux d’une telle démarche, à une époque où les statistiques affichent un nombre important de grossesses non désirées et où l’avortement reste encore trop souvent la conséquence de premiers rapports sexuels non protégés.


Mais nous sommes en France, pays où le « coup médiatique » devient la règle de fonctionnement de nos politiques, où la politique de communication remplace l’action politique et où nos ministres ne cessent de cultiver l’incohérence !


Alors nous voyons d’une part une femme politique d’opposition, Présidente de région, instrumentaliser les médias  avec une proposition  pouvant être intéressante, d’autre part un Ministre de l’Education Nationale laissant le conflit politique se saisir d’une question cruciale pour les jeunes, et des personnels de direction coincés comme d’habitude entre ces 2 autorités de tutelle divergentes et conflictuelles…


Cependant, le statut même de l’EPLE devrait pouvoir sortir les collègues de l’académie de Poitiers de cette opposition stérile : si les collectivités territoriales font des propositions d’actions aux établissements (au lieu de placer les infirmières scolaires en situation de conflit avec leur hiérarchie), si les conseils d’administration et leur CESC, dans le cadre d’un projet commun et de leur autonomie (tant prônée par la centrale), s’emparent de ces propositions … de quel droit le Ministre ou le Recteur le leur interdirait ? 

 

Claudie Paillette
Secrétaire Fédérale Statutaire Défense du Personnel
Sgen CFDT
Suivi des personnels de direction


De : fjarraud
Publié : mardi 24 novembre 2009 06:30
Objet : L'Expresso du 24 Novembre 2009

État d'approbation Approuvé 
 
Pièces jointes
Type de contenu: Message
Créé le 24/11/2009 22:48  par fgiroud 
Dernière modification le 24/11/2009 22:51  par fgiroud 

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