Que le Président de la Halde, dans un avis moins tranché qu’il n’y parait, pointe la difficulté à définir les bonnes questions dans une enquête, et, a fortiori, dans un recensement, est normal.  Mais on voit bien que le travail de Felouzis sur les collèges bordelais eût été facilité (et rendu plus probant encore) s’il avait pu s’appuyer sur une enquête précise, au lieu de se référer aux seuls prénoms.

Le postulat des soi-disant républicains est qu’il n’y a que des problèmes socio-économiques : les Zones prioritaires doivent être définies à partir de critères de revenus, de taux d’emplois, à l’extrême limite d’illettrisme des adultes, mais surtout pas d’origines des populations ghettoïsées (ce qui n’empêche pas les mêmes pseudo-républicains d’applaudir au succès de La journée de la jupe « le film qui pulvérise l’islamiquement correct », oubliant d’ailleurs que dans Adjani, il y a Hadj, que celle qui incarne l’héroïne est d’origine musulmane). Bien que la méthode du test qu’elle met en action démontre les multiples discriminations, l’association « touche pas à mon pote » ne veut pas entendre parler de ces statistiques qui, comme le dit, N. Mons, permettraient d’étayer « la thèse de la discrimination négative » dont sont victimes des personnes du fait de leurs origines et/ou de la couleur de leur peau.

Il est à craindre, qu’une fois de plus, les néo-obscurantistes l’emportent.

JF Launay