Le sac de plage 2011 : Enseigner, un métier 

Par François Jarraud

Chatel avance ses idées en matière d'évaluation des enseignants


Que prépare le ministère en matière d'évaluation des enseignants ? Le 6 janvier 2011 Luc Chatel a présenté aux syndicats les résultats d'une étude réalisée sur un panel d'enseignants. Le Café s'est procuré ce document et vous propose de le découvrir. On en retiendra deux conclusions. Les enseignants estiment que leur travail n'est pas reconnu, particulièrement financièrement. Ils restent malgré tout attachés à une évaluation qui prend en compte l'ancienneté et l'évaluation professionnelle. Est-ce un problème pour le ministère ?


Une remise en cause du système actuel d'évaluation. Depuis février 2011, le ministère a entamé une procédure qui devrait aboutir à une redéfinition de l'évaluation des enseignants à la rentrée 2011.  En février 2011, Josette Théophile, directrice générale des ressources humaines, avait surpris les syndicats en lançant le principe d'entretiens professionnels (ou entretiens de carrière) à 2 et 20 ans d'exercice du métier. Le 8 février elle nous déclarait. " on en a bien sur parlé avec les organisations syndicales. Tout le monde est d'accord pour dire que le métier d'enseignant a évolué et que l'évaluation actuelle ne reflète qu'une partie des tâches qu'effectuent les enseignants, celles qui ont lieu en classe. Et cet effet est renforcé par la notation administrative qui a un impact très mécanique. Le ministre veut changer cela". Elle nous annonçait "plusieurs scénarios" pour la rentrée 2011, étant posé qu'il y a "une forte convergence pour dire que la notation doit intégrer un entretien d'appréciation et pour prendre comme guide le référentiel des compétences des enseignants élaboré en 2006. Il y a aussi accord sur l'idée qu'il faut un regard croisé et pas celui du seul chef d'établissement ou de l'IPR".


L'étude ministérielle. Réalisée par le cabinet Alixio, elle s'appuie sur le sondage de 4500 personnels de l'éducation, essentiellement professeurs du secondaires (60%), du primaire (30%) et personnels de direction (8%). Les grands absents sont les inspecteurs, et ce n'est certainement pas par hasard. L'étude trace les points faibles de l'évaluation actuelle : trop espacée, ne prenant pas en compte le travail réellement accompli, une véritable mise en scène, et finalement source d'inégalités. Les enseignants jugent qu'il faut évaluer "la capacité à faire progresser les élèves" mais aussi à s'adapter, faire aimer sa discipline, encadrer les élèves, travailler en équipe, toutes choses  qui ne peuvent pas ressortir de l'inspection classique.


Quelles perspectives ? Que proposent les enseignants ? Plusieurs formules : une évaluation fréquente par l'inspecteur qui deviendrait un accompagnateur, des regards croisés inspecteur et chef d'établissement, une évaluation par rapport à une lettre de mission claire. En réalité les enseignants savent à peu près ce qu'ils veulent. D'un coté la note actuelle est largement rejetée (13% de satisfaits). De l'autre ils veulent une prise en compte à la fois de l'évaluation professionnelle et de la bonne vieille ancienneté. Quant au référentiel des compétences des enseignants de 2006, que J Théophile présentait comme allant de soi, seul un professeur sur trois lui trouve de l'intérêt (mais il est vrai que les autres l'ignorent peut-être...).


Evaluer les enseignants ou supprimer l'avancement ? L'étude demande aux enseignants pourquoi il faut évaluer ? Il est clair que pour les enseignants c'est pour que soit reconnu le travail effectué et cela passe par une augmentation de salaire. Or le contexte ne s'y prête franchement pas. Le ministre lui même ne cesse de dire qu'en Europe les salaires des enseignants ont baissé. Effectivement la crise a abouti dans de nombreux pays à la remise en cause des salaires et des modalités d'évaluation et d'avancement. C'est el cas par exemple aux Etats-Unis.  Aussi la remise en cause de l'ancienneté comme critère d'évaluation pourrait bien être l'objectif  principal de la démarche ministérielle.  Ecoutons J. Théophile en février 21011 : " l'évaluation actuelle ne reflète qu'une partie des tâches qu'effectuent les enseignants, celles qui ont lieu en classe. Et cet effet est renforcé par la notation administrative qui a un impact très mécanique". Ce même impact mécanique était dénoncé à l'assemblée par Gilles Carrez, rapporteur du budget, en juillet 2010 : "En ce qui concerne la masse salariale, nous avons tous pensé qu’avec le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite la masse salariale était stabilisée en valeur. Pas du tout ! Si l’on regarde l’exécution 2009, la masse salariale, malgré cette règle du « un sur deux », a progressé par rapport à 2008 de 800 millions d’euros. Je souhaiterais, monsieur le ministre, que vous étudiiez un objectif de stabilisation en valeur de la masse salariale, si ce n’est en 2011, en tout cas en 2012". Cela passe évidemment par la remise en question du "glissement vieillesse technicité.


Prudences syndicales. Le Snuipp et le Se-Unsa réagissent avec prudence à l'étude présentée par le ministère. "La synthèse des résultats livre un constat sans surprise : le système actuel d’évaluation des enseignants est à bout de souffle. Les enseignants le jugent inefficace et injuste", écrit le Snuipp. Si le syndicat accepte de participer à un nouveau système d'évaluation, "il veillera à ce que l’évaluation ne se réduise pas à un contrôle administratif et à une opération de classement des enseignants selon un mérite largement arbitraire. A contrario, l’évaluation des enseignants doit redonner de la valeur au travail des professionnels pour que celui-ci soit toujours et encore un levier d’amélioration des apprentissages des élèves".


Pour le SE-Unsa, "les propositions retenues par le prestataire ne sauraient être prises au pied de la lettre car elles reposent sur des interprétations largement discutables". Le syndicat est d'accord pour discuter de nouvelles formules d'évaluation. Mais "le SE-Unsa n’acceptera pas une fragmentation des rémunérations qui dispenserait le gouvernement de la revalorisation financière pour tous, promise par le Président de la République".

Le document ministériel

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Documents/docsjoints/men-[...]  

Communiqué Snuipp

http://www.snuipp.fr/Evaluer-les-enseignants-pour  

Communiqué Se -Unsa

http://www.se-unsa.org/spip.php?article3244  

Du séisme financier et budgétaire au tsunami anti-prof

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pages/2011/123_2.aspx  

Entretien avec J Théophile

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/02/080211-th[...]  

Communiqué

http://www.snes.edu/Pseudo-consultation-sur-l.html


Pour le SIA, Chatel met la charrue avant les boeufs

Syndicat d'inspecteurs du secondaire, le SIA ne partage pas la volonté ministérielle de faire évaluer les enseignants par les chefs d'établissement, mais se dit prêt à faire évoluer l'inspection.


"Vouloir changer l’évaluation des enseignants nécessite préalablement de poser la question de son but avant d’en envisager les modalités. Le Ministre aurait-il mis la charrue avant les boeufs ou aurait-t-il fait le choix de minimiser le rôle de la pédagogie dans le système éducatif et envisagerait-il de supprimer les inspections individuelles ?" interroge Michèle Vinel, dans la revue "IA" éditée par le S.I.A. Elle réagit ainsi à l'annonce par le ministère de  la mise en place de deux entretiens d'évaluation des enseignants , au bout de 2 et 20 ans de carrière, effectués par les chefs d'établissement.


" Vouloir modifier l’évaluation des enseignants, c’est devoir d’abord se poser la question de son utilité et des effets attendus : le pourquoi et le pour quoi", continue M Vinel. "Il serait regrettable que son utilité ne soit que gestionnaire (économie de coût). L’efficacité du système se joue d’abord dans la classe. Il est donc indispensable de maintenir l’inspection individuelle d’autant que la France dispose d’inspecteurs auxquels leur expertise pédagogique donne une réelle légitimité auprès des enseignants. Pour autant, il y a nécessité à rendre ce dispositif d’évaluation plus mobilisateur en y associant davantage les acteurs directement concernés que sont les enseignants mais aussi les chefs d’établissement."

La revue du SIA

http://www.syndicat-ia.fr/revueIA/Annee%202011/n2_fevriermars_2011.pdf  

Sur la réforme de  l'évaluation des enseignants

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pages/120_Sommaire.aspx



Chatel va doter les enseignants d'un livret de compétences

En proposant un "portefeuille de compétences" pour admettre les enseignants sur les postes à profil, Chatel fait un nouveau pas vers une réforme fondamentale de l'évaluation des enseignants. Les syndicats d'inspecteurs réagissent.


Le Livret de compétences c'est pour tout le monde ! C'est sur la base d'un "portefeuille des compétences" dématérialisé que l'accès aux postes à profil se fera, annonce une circulaire publiée au B.O. du 31 mars.


Pour le ministère, il s'agit "d'ancrer le métier dans un parcours professionnel et (de) valoriser la formation tout au long de la vie". Le portefeuille de compétences "croisant les données sur les acquis de la formation et celles liées à la carrière et à la mobilité" enregistrera les appréciations des inspecteurs et des "conseillers mobilité carrière". Il sera mis en place dès l'année de stage et suivra l'enseignant.


La circulaire définit neuf autres points organisant la formation continue des enseignants. Celle -cio a vu ses crédits largement amputés au budget 2011.

Au B.O.

http://www.education.gouv.fr/cid55578/mene1100119c.html  



Le travail disséqué


Par Marcel Brun


Le colloque national du SNUipp, en partenariat avec le Café Pédagogique, a réuni jeudi 19 mai deux cent cinquante enseignants autour de la question du travail. C’était l’occasion d’une double rencontre de la profession : avec elle-même, d’abord, avec la présentation d’une importante enquête sur l’appréciation que les enseignants font de leur travail ; avec la recherche, ensuite, puisque le syndicat  avait demandé à quatre intervenants d’horizons différents de venir donner leur point de vue sur la question. Françoise Lantheaume, sociologue, Yves Clot, psychologue du travail au CNAM, Frédéric Saujat, maître de conférence, et Roland Goigoux, professeur en sciences de l'éducation se sont relayés à la tribune pour examiner sous des angles différents ce qui rend aujourd'hui la question du travail si tendue chez les enseignants du primaire.


Mais auparavant, Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp a introduit la journée en mettant en perspective ce qu'on attend aujourd'hui de l'école et les multiples déstabilisations auxquelles elle est confrontée. Au milieu, les enseignants qui cherchent comment faire.


Une enquête qui décoiffe


Principaux enseignements des 6500 réponses au questionnaire dépouillées (60% de syndiqués, 40% de non-syndiqués, 79% de femmes, 11% de moins de 30 ans et 24% de plus de 50 ans) : un énorme hiatus entre la satisfaction de faire la classe, de faire apprendre les élèves, et le sentiment de distance avec l’institution. Si les enseignants des écoles jugent leur métier « épanouissant », ils ne sont pas contents de ce qu’on leur demande de faire, et de la manière dont on les évalue.


 


Les résultats de l’enquête sont particulièrement intéressants, en ce qu’ils dépassent les clivages qui pourraient faire plaisir aux seuls syndicats. L’exercice solitaire du métier est jugé moins ennuyeux que le manque de temps, l’exercice de  polyvalence ne va pas de soi, pas plus que le travail avec les familles.


 


Intensification du travail enseignant


Dans son intervention, Françoise Lantheaume a repris l'idée d'une intensification du travail avec la montée des injonctions institutionnelles. Pour preuve, l'inflation des textes parus dans les BO entre les années 70 et aujourd'hui. « Les prescriptions vont dans tous les sens », remarque-t-elle. La chercheuse évoque l'ambivalence dans les attentes envers les enseignants, entre la transmission des connaissances,  la socialisation et la construction d'un « service rendu » à la personne. Pour elle, les enseignants vivent donc la situation professionnelle comme une incertitude : ils n'ont pas de repères fiables et solides. Cette situation contribue à un sur-engagement des enseignants pour faire tenir les situations : sur-vigilance, sur-préparation, sur-évaluation et donc fatigue…


Face à cet état de fait, quelles ressources mobiliser ? Quels éléments du travail vont de soi ? Polyvalence, évaluations du travail, justice, limites du travail... la sociologue a inventorié les débats à mener. Mais où le faire ? Selon elle, les syndicats doivent y participer en étant certes dans la défense classique des conditions de travail, mais davantage dans la réflexion sur l'organisation du travail.


Besoin de controverses


Yves Clot a élargi la réflexion en s’éloignant de l'école. L'État, a-t-il rappelé,  contraint aujourd’hui les entreprises à mettre en place des plans d'actions contre les risques psychosociaux pour faire face à cette crise du travail. Mais Yves Clot met en garde contre cette gestion du risque autour de cellules de veille sanitaire, d'indicateurs et de signalants : « cette vision requalifie la fragilité des situations de travail en fragilité des personnes ».


Cette simplification est encore plus dangereuse pour les métiers de service dans lesquels l'objet de l'activité, c'est l'activité d'autrui. « Quel est le fil à plomb ? Comment résister aux processus de contraintes, conserver une autorité sur son travail ? » interroge-t-il. Par l'exemple de la Poste, il illustre la montée du conflit sur la définition d'un travail de qualité ou du professionnalisme. « Les personnels au front doivent être des virtuoses des compromis, mais les directions s'en exonèrent n'imposant qu'un seul critère, le critère financier ».


« Il est possible d'instituer dans la vie sociale un conflit réglé, instruit, sérieux sur les critères de la qualité du travail », affirme-t-il. « Il faut des collectifs de travail qui se retournent vers l'institution pour contraindre les hiérarchies et les directions à la virtuosité » reprend-il. Pour être fort, il faut accepter de ne pas être d'accord et ce débat de désaccord doit être conduit par les institutions, dont les syndicats.


Penser les compromis


Les interventions de l'après-midi se sont tournées vers l'intérieur des classes.


Frédéric Saujat a présenté un exemple de controverses initiées dans une école d'application de Marseille, autour de l'aide personnalisée.


« On ne peut pas imaginer une transformation du travail sans penser ses compromis, dit-il, ce qui a amené notre équipe de recherche à mettre en commun les contradictions, à discuter les critères afin d'offrir du répondant aux enseignants, pour interpréter les prescriptions ». Pour cela, l'équipe du laboratoire ERGAPE (notamment Christine Felix, Jean-Claude Mouton, Laurence Espinassy) a filmé des séance d'aide personnalisée et a proposé aux enseignants  des confrontations simples et croisées pour repérer différentes façons de faire la même chose. Cette confrontation a réactivé un débat entre une logique de sur-guidage et de sous-guidage, pour au final chercher « la ligne de crête », une exploration commune inachevable.


Réservoir de pratiques


Roland Goigoux a mis en lumière la nature du problème professionnel, entre exigences accrues, sentiment d'impuissance et de culpabilité, évolution du public d'élèves. Il a interrogé les marges de manœuvre pour repousser les limites de l'efficacité, se permettant lui aussi la controverse avec ses prédécesseurs à la tribune : « il faut améliorer les compétences professionnelles qui sont les nôtres. Toutes les pédagogies ne se valent pas et la  controverse ne suffira pas. » Pour lui, il existe des pistes de travail autour de la formation, l'entraide et le développement du collectif. « Il faut faire un effort de mémoire, notre métier ne capitalise pas suffisamment. »


Cette journée dense aura mis en lumière l'urgence pour les enseignants de s'emparer des questions qui font débat et la nécessité de ne pas en avoir peur.


« Oui, mais comment ? » se disaient certains participants à la sortie, convaincus de l’urgence de s’attaquer au chantier, mais un peu inquiets de ne pas savoir comment faire. Certains, ragaillardis par la langue de vérité tenue toute la journée à la tribune, s’appliquaient l’exigence : « Dans notre activité de syndicaliste aussi, entre ce qu’il faudrait faire et ce qu’on arrive à faire, il faut qu’on ose se dire les difficultés, les impasses… Les collègues se tournent souvent vers le syndicat pour lui demander ce qu’il va faire. Si on leur dit qu’il faut qu’on fasse l’effort de travailler sur le métier et l’organisation du travail, ça risque d’en déboussoler plus d’un… Comment organiser cela concrètement, sur le terrain ? » « De toutes façons, lui a rétorqué sa jeune collègue, les syndicats ont-ils le choix ? ». Vu comme ça…


Le SNUipp annonce une campagne à la rentrée prochaine pour débattre des leviers d’amélioration du métier, un renforcement du travail avec les chercheurs spécialistes de l’analyse du travail. « L’Ecole ne peut pas demeurer figée. Parce que les enseignants sont fiers de leur métier, ils doivent reprendre la main sur leur métier » conclut le syndicat.


Télécharger les résultats de l’enquête du SNUipp

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Documents/EnqueteMet[...]



Salaire


Voilà une page simple à réaliser : les salaires sont gelés jusqu'en 2013 au moins. C'est le ministre du budget qui l'a annoncé (voir la page budget). Il reste quelques primes nouvelles...

 

Chatel crée une indemnité pour les préfets des études et des professeurs référents numériques

Le Journal officiel du 9 septembre publie un décret et un arrêté instituant une "indemnité pour fonction d'intérêt collectif". Elle est crée à partir de septembre 2010. Elle est versée aux personnels enseignants ou d'éducation qui exercent des fonctions de préfet des études, dans les établissements des réseaux CLAIR, aux tuteurs des élèves des lycées généraux et technologiques, aux "référent culture", créés par la même réforme du lycée, et à des "référents pour les usages pédagogiques numériques". Ces derniers donnent à penser que le plan numérique n'est peut-être pas totalement enterré. Le 1er septembre, Luc Chatel nous avait dit : "Je suis prêt à faire des propositions ambitieuses sur les ressources pédagogiques et la formation des enseignants. Je les présenterai dans quelques semaines."

Décret

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT00[...]  

Arrêté

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT[...]  

Interview de L Chatel

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2010/08/ChatelMi[...]  


Création d'un compte – épargne temps

Un arrêté publié au B.O. du 9 septembre crée un dispositif d'épargne temps destiné aux agents de l'Education nationale. "Lorsque ce nombre est supérieur à vingt jours, conformément à l'article 6 du décret du 29 avril 2002 modifié susvisé, le titulaire du compte épargne-temps choisit chaque année, au plus tard le 31 janvier de l'année suivante, entre trois formules ou les combine entre elles :

- prise en compte au sein du régime de retraite additionnelle de la fonction publique (exclusivement pour les titulaires) ;

- indemnisation des jours épargnés ;

- maintien sous forme de congés sur le compte épargne-temps sous réserve que la progression n'excède pas dix jours par an et que le nombre total de jours inscrits sur le compte ne dépasse pas soixante jours, conformément à l'arrêté du 28 août 2009 susvisé." L'autorisation de congé est soumise aux impératifs du service.

Au B.O.

http://www.education.gouv.fr/cid53065/mena1009192a.html  



Chatel revoit l'échelle des sanctions


Le Journal Officiel du 26 juin publie deux décrets concernant le régime des sanctions dans les établissements secondaires. Ils créent une nouvelle sanction appelée "mesures de responsabilisation" et affirment le rôle du chef d'établissement.


Faisant suite aux propos du président de la République le 23 juin, les deux décrets renforcent la politique disciplinaire et les pouvoirs du chef d'établissement.


La principale mesure est la création d'une nouvelle sanction : la "mesure de responsabilisation". Il s'agit des "travaux d'intérêt général" que N Sarkozy avait annoncés. " La mesure de responsabilisation... consiste à participer, en dehors des heures d'enseignement, à des activités de solidarité, culturelles ou de formation à des fins éducatives. Sa durée ne peut excéder vingt heures. Lorsqu'elle consiste en particulier en l'exécution d'une tâche, celle-ci doit respecter la dignité de l'élève, ne pas l'exposer à un danger pour sa santé et demeurer en adéquation avec son âge et ses capacités. Elle peut être exécutée au sein de l'établissement, d'une association, d'une collectivité territoriale, d'un groupement rassemblant des personnes publiques ou d'une administration de l'Etat... L'accord de l'élève, et, lorsqu'il est mineur, celui de son représentant légal, est recueilli en cas d'exécution à l'extérieur de l'établissement. Un exemplaire de la convention est remis à l'élève ou à son représentant légal. La mise en place d'une mesure de responsabilisation est subordonnée à la signature d'un engagement par l'élève à la réaliser". Elle peut remplacer une mesure d'exclusion temporaire ou définitive sur proposition du seul chef d'établissement ou du conseil de discipline.


Limitation des exclusions. La mesure est appelée à remplacer les exclusions temporaires. Celles-ci sont limitées L'exclusion de la classe ou de l'établissement ne peuvent excéder 8 jours.


La sanction disciplinaire devient automatique " lorsque l'élève est l'auteur de violence verbale à l'égard d'un membre du personnel de l'établissement ; ou lorsque l'élève commet un acte grave à l'égard d'un membre du personnel ou d'un autre élève". Le chef d'établissement " est tenu de saisir le conseil de discipline lorsqu'un membre du personnel de l'établissement a été victime de violence physique".

 

Malgré cette automaticité, une "commission éducative" est crée dans les établissements pour examiner la situation d'un élève "dont le comportement est inadapté". Elle comprend sous la présidence du chef d'établissement deux "personnels de l'établissement" dont au moins un professeur et un parent d'élève. Mais le chef d'établissement peut prononcer seul toutes les sanctions à l'exception de l'exclusion définitive.


Luc Chatel avait engagé une large réflexion sur la violence scolaire avec Eric Debarbieux. Des moyens de formation et d'intervention ont été dégagés pour appuyer cette politique. Ces deux décrets constituent-ils son désaveu ? Ce n'est pas certain et seul l'avenir de ces dispositifs le dira. Seront-ils accueillis favorablement par tous ceux qui pensent que la sanction disciplinaire règle les difficultés ? Ce n'est pas certain car ceux-ci déploreront la limitation des exclusions.  

Premier décret

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT0[...]d

Second décret

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT00[...]

Debarbieux : déidéologiser le débat

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/01/1201Debarbieux.aspx

Profiter de la fenêtre ouverte par les Etats généraux

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pages/2011/123_7.aspx

A quoi ont servi les Etats généraux ?

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pages/2010/112_2.aspx


Sanctions : Un projet d'arrêté encadre strictement les "mesures de responsabilisation"

Un projet d'arrêté d'application du décret sur les sanctions dans les établissements secondaires prévoit un encadrement ferme des mesures de responsabilisation.


" La "mesure de responsabilisation", les travaux d'intérêt général, ça existait déjà. Mais on les généralise et surtout on les définit. Ce ne sera pas envoyer l'élève balayer la cour", nous avait promis Eric Debarbieux dans l'entretien accordé le 27 juin. De fait, le projet d'arrêté, sur lequel le CSE aurait du se prononcer le 30, définit la convention de mise en oeuvre de cette mesure. Elle lui fixe comme objectif "faire participer les élèves, en dehors des heures d'enseignement, à des activités culturelles ou de formation à des fins éducatives... En période scolaire, le temps consacré à la mesure de responsabilisation tient compte de l'emploi du temps de l'élève (qui reste scolarisé). Ce temps ne peut excéder 3 heures par jour". Les travaux de l'élève font l'objet d'un accompagnement pédagogique.  Les élèves devraient donc savoir que leur comportement ne les amènera pas à quitter l'école pour un délai plus ou moins long mais à prolonger l'école par un travail à faire.

Sur le décret

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/06/27062011Ac[...]

Entretien avec E Debarbieux

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/06/27_Debarbieux.aspx


Le CSE fait reporter l'application des nouvelles sanctions

Sous la pression syndicale, le ministère a du retirer de l'ordre du jour du CSE le projet d'arrêté sur les "mesures de responsabilisation" décidées par Luc Chatel. C'est l'inscription tardive du même arrêté à l'ordre du jour du Conseil supérieur de l'éducation du 30 juin qui avait entraîné son boycott par les syndicats et la convocation d'un nouveau conseil le 7 juillet. Sous la menace d'un nouveau boycott qui aurait empêché l'étude des autres textes, le ministère a retiré son projet d'arrêté. Il sera soumis au CSE le 22 septembre.


Luc Chatel dénonce "l'obstruction" du CSE. Il estime que "la position du CSE aboutit à retarder l’entrée en application d’une mesure dont l’objectif est d’offrir une opportunité supplémentaire de limiter le recours à l’exclusion des élèves des établissements scolaires, objectif, lui semble-t-il, que devrait partager l’ensemble des organisations siégeant au CSE".


Interrogée par le Café, Claire Krepper, du Se-Unsa, explique le blocage syndical par "l'irresponsabilité" de ce texte. L'arrêté fixe les conditions nécessaires à l'application des "mesures de responsabilisation" fixées par le récent décret sur la discipline paru le 26 juin. "Le faire passer c'était mettre les chefs d'établissement dans l'illégalité" explique-t-elle. Le texte exige un vote du conseil d'administration de l'établissement, une modification du règlement intérieur, toutes choses impossibles à faire avant l'entrée en vigueur du texte le 1er septembre.

Sur le projet d'arrêté

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/07/01072011Accueil.aspx#systeme

Les nouvelles sanctions sur Eduscol

http://www.eduscol.education.fr/cid48593/reforme-des-procedures-disciplinaires.html



Décret sur les sanctions : Debarbieux : " On va demander que les sanctions soient intelligentes"


Spécialiste reconnu des questions de violence scolaire, chargé de mission par Luc Chatel, Eric Debarbieux a abattu un énorme travail réunissant les Etats généraux de la sécurité à l'Ecole, puis les Assises sur le harcèlement tout en participant à la formation de formateurs dans les académies. Un travail où il faut engager, porter la botte, parer mais aussi esquiver. Il défend ici le récent décret sur les sanctions dans les établissements secondaires où il voit "des avancées". La prochaine circulaire d'application devrait mettre les points sur les i.


Le décret sur la nouvelle échelle des sanctions est paru au Journal Officiel du 26 juin. Qu'apporte-il de positif ?


 Il y a de bonnes choses dans ce décret. Un exemple ? On a beaucoup parlé d'automaticité des sanctions. Le décret instaure une automaticité de la saisine du conseil de discipline. C'est très différent. Et la circulaire d'application va encadrer cela. Le décret met fin aux exclusions temporaires de plus de 8 jours qui étaient une cause importante de décrochage et d'absentéisme. C'est une avancée intéressante.


La "mesure de responsabilisation", les travaux d'intérêt général, ça existait déjà. Mais on les généralise et surtout on les définit. Ce ne sera pas envoyer l'élève balayer la cour. Cela passera par des conventions avec des associations ou la protection judiciaire de la jeunesse. A l'image de ce qui s'est déjà fait avec la préfecture de police où un jeune en dérive avait accompagné des policiers qui s'occupent des SDF. Derrière ces idées il y a le travail du conseil scientifique que j'ai réuni. Pour moi ce sont de vraies avancées.


D'autres pays ont les mêmes pratiques ?


Oui l'Australie par exemple. Ce sont de vraies procédures de justice réparative. On n'est pas en train d'expérimenter. On applique des choses qui ont fait leurs preuves. On avait d'ailleurs fait venir un spécialiste australien de la justice réparative dans les formations de formateurs impulsées par les Etats généraux qui ont eu lieu cette année.


On pourra nous reprocher d'être laxistes. Mais c'est faux. Au contraire, il y a sanction. Mais on va demander que les sanctions soient intelligentes, qu'il y ait une véritable réflexion sur la sanction. On sait bien que dans les problématiques de violence la punition peut être contreproductive. Ce que demandent les victimes ce n'est pas la punition de l'agresseur. Mais qu'il comprenne qu'il a mal agi.


Mais ca veut dire que la sanction est rejetée hors de l'école ?


Elle peut avoir lieu dans l'école. Mais ce sera dans le cadre de conventions précises. Ce qui compte maintenant c'est l'accompagnement. Enfin il y a une autre avancée qu'il faut citer c'est la commission éducative. Elle comprendra des parents et des personnels. Elle devra assurer un suivi individualisé des problèmes de discipline. La circulaire qui paraitra prochainement précisera tout cela.


Propos recueillis par François Jarraud


Liens :

Harcèlement : Chatel et Debarbieux ouvrent le dossier

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pages/2011/123_6.aspx

Déidéologiser le débat scolaire

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/laclasse/Pages/2010/119_3.aspx



Généralisation du cahier de textes électronique


Une circulaire précise les modalités de mise en œuvre des cahiers de textes numériques à la rentrée 2011 dans les établissements secondaire.


Appelé par X Darcos à entrer dans les établissements en 2009, puis promis en 2010, finalement le cahier de textes numérique a été repoussé par la dernière circulaire de rentrée à septembre 2011. Le texte publié au B.O. du 9 septembre définit son contenu, son archivage et sa place. Il ne règle pas pour autant toutes les difficultés de sa mise en place.


"Il se substitue aux cahiers de textes sous forme papier à compter de la rentrée 2011", annonce le B.O. qui précise que cela ne concerne pas le cahier de textes privé des élèves qui reste recommandé. La circulaire définit le contenu. " Le cahier de textes de classe doit être de maniement facile, refléter le déroulement des enseignements et permettre de suivre avec précision la progression des apprentissages… L'accès au cahier de textes se fera par l'emploi du temps de la classe et par les disciplines".


Le contenu. "Un tableau de la charge de travail donnée à l'élève sera accessible", précise le B.O. ce qui pourrait avoir un impact positif dans les établissements où les devoirs sont rarement coordonnés. "Le cahier de textes mentionnera, d'une part, le contenu de la séance et, d'autre part, le travail à effectuer, accompagnés l'un et l'autre de tout document, ressource ou conseil à l'initiative du professeur, sous forme de textes, de fichiers joints ou de liens… Les textes des devoirs et des contrôles figureront au cahier de textes, sous forme de textes ou de fichiers joints. Il en sera de même du texte des exercices ou des activités lorsque ceux-ci ne figureront pas sur les manuels scolaires". La circulaire prévoit que les cahiers soient conservés 5 ans.


Un dispositif séduisant. Déjà installés dans les établissements disposant d'un Espace Numérique de Travail, les cahiers de texte ont été bien accueillis par les enseignants. Ils en constituent même l'application phare. Les enseignants apprécient les possibilités d'enrichir le cours par des compléments numériques, par exemple vidéo ou audio. Ils apprécient le lien qu'ils permettent avec la famille et les élèves, même si l'Ecole est bien peu préparée à cette intrusion. On peut attendre des cahiers qu'ils impliquent les parents davantage dans le travail de leur enfant. En tous cas beaucoup plus que les cahiers papier dont l'inutilité est bien établie…


Des difficultés demeurent. Mais la circulaire est loin d'affronter tous les problèmes. Les expériences étudiées par le Café montrent que la réussite des cahiers est liée aux conditions de leur mise en place. C'est le cas par exemple pour le cahier de l'ENT d'Ile-de-France qui a fait l'objet d'une longue expérimentation avant sa généralisation pour en définir les fonctions. Il faut que l'outil apporte quelque chose. Par exemple que les enseignants puissent dupliquer facilement des contenus d'une année à l'autre, pêcher des documents sur le réseau de l'établissement et les installer… toutes fonctions qui n'existent pas sur tous les logiciels. Les conditions matérielles des accès semblent aussi avoir une certaine importance : les établissements seront-ils à même de mettre des postes à disposition; sur quels créneaux ?


Mais il est particulièrement dommage que le texte n'apporte pas d'éclairage sur trois points. Le premier c'est bien sûr les conditions matérielles de la mise en place. L'Etat décide qu'il y aura des cahiers de textes numériques partout l'an prochain mais ne les finance pas ! A cette occasion il manifeste encore une fois une curieuse conception du partage des rôles avec les collectivités locales. Elles ont leur propre plan de financement,  des moyens limités et… une existence reconnue par la constitution ! Le second problème est celui des droits. Les enseignants sont souvent amenés à utiliser en cours des documents dont ils ne possèdent pas les droits. Leur demander de mettre sur des cahiers de textes accessibles en ligne tous les documents de cours risque de les mettre en danger. Enfin il y a une autre question de droits qui est passée sous silence : celle du droit d'accès aux contenus. Là aussi les expériences passées, par exemple celle de La classe, montre qu'une totale transparence sur cette question est nécessaire. Les professeurs ne doivent pas se sentir soumis à une inspection permanente.

La circulaire

http://www.education.gouv.fr/cid53060/mene1020076c.html  

Le dossier de Ludovic Peugeot en 2008

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/Cahierdetext[...]  

Un autre dossier du Café

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/laclasse/Pages/2009/1[...]  

Un Cahier tenu par un cpe

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/leleve/Pages/2007/87_e[...]  

Dans l'ent francilien

http://www.cafepedagogique.net/regionales/Francilien/Pages/idf[...]  


Le ministère prépare un carnet de notes en ligne

" Il est créé au ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative un traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé « Téléservice-scolarité » dont l'objet est de permettre aux élèves des établissements du second degré ainsi qu'à leurs responsables légaux de consulter, via internet, les notes qu'ils ont obtenues dans les différentes matières", stipule un arrêté publié au J.O. du 27 avril. Il fixe les données enregistrées : notes dans chaque matière, dates des contrôles, identifiants des responsables légaux, noms des enseignants. Au J.O.

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEX[...]  



Sur le site du Café
Par fjarraud , le jeudi 07 juillet 2011.

Partenaires

Nos annonces