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Réaliser une vidéo en espagnol avec ses élèves: comment s’y prendre ? 

Par Claudie Gallas-Launet


Un tel projet permet de créer un « groupe classe » aves des élèves provenant de classes différentes à l’ère de la réforme en groupes de compétences. Et de motiver les plus faibles qui se rendront compte qu’ils peuvent s’exprimer en espagnol et transmettre un message. Le concours « L’année du Mexique en France », organisé sur l’année scolaire 2010-2011 par le Ministère de l’Education Nationale, a motivé  417 classes à travailler pour la production d’une vidéo en espagnol sur la vision d’un Mexique moderne et complexe.

Comment mener à bien ce type de projet ? Comment organiser les étapes du travail, gérer le temps en classe ? Quelles sont les principales difficultés ? 5 professeurs de collège et lycée ont participé à ce concours et partagent leur expérience.


Un gros travail préparatoire, et même interdisciplinaire, est indispensable. Comment s’organiser ? En collège un tel projet permet d’intégrer de nombreux points du programme lors de la réalisation du film, précise Sophie Rouet de l’Institution Sainte-Marie à Anthony (92). Prévoir quelles notions travailler sur le thème, en espagnol, mais aussi en français, en histoire-géographie, en arts plastiques, arts visuels, option cinéma. La plupart des enseignants ont travaillé à la réalisation pure de la vidéo une heure/semaine de janvier à mars.

Les étapes du travail avant le tournage et le montage sont nombreuses : choisir les documents à travailler en amont de la réalisation de la vidéo,  choisir le type de vidéo (clip, journal télévisé, mini fiction…), prévoir les recherches sur internet, choisir les éléments culturels à faire apparaître, le travail d’écriture du script, des dialogues, comment mettre en images et sons, choisir les musiques, choisir et préparer les décors.


Le fil conducteur peut être un pont entre les deux pays.  Pour ce qui concerne ce concours « Mexique », à La Ciotat (13), Bernadette Touchard et ses élèves de 3èmeC ont choisi l’aigle (dont le bec est symbolique de la ville), les cactus, nombreux dans la région. A Vesoul (70), c’est un kiosque à musique, ressemblant à celui de la fresque « Sueño de una tarde dominical en la alameda central » de Diego Rivera.


Comment travailler ?  

Des recherches culturelles préliminaires, petits exposés, présentations orales permettent aux élèves d’avoir une vision plus précise du pays et de sa culture, indique Anne Bertin du Lycée Marc Bloch à Val de Reuil (27).

Le travail en demi-groupe est rarement possible. En classe entière, la répartition des tâches en groupes de travail permet d’avancer. En lycée, une heure par semaine, partagée avec l’assistant(e) peut être consacrée au projet. Le travail sur le pays dont est originaire l’assistant(e) se fait naturellement. C’est le choix qu’a fait Christine Morales, professeur au LP Edouard Belin de Vesoul, en privilégiant l’interaction entre ses élèves de 2nde et l’assistante mexicaine : questions-réponses, petits exposés, travail autour des fêtes du pays qui a donné la possibilité aux élèves de comparer les coutumes des deux pays.  

Bernadette Touchard, au collège Virebelle La Ciotat (13), a choisi de tout faire faire à ses élèves, suivant l’option cinéma : le script, la recherche d’images libres de droit ; ils ont filmé, pris les sons, décoré la salle, prévu les décors, dessiné, mixé, joué de la musique, chanté, cuisiné, monté le film… La classe a été séparée en plusieurs groupes avec répartition des tâches : travail sur le script par parties, travail sur le décor, le story-board, la musique, les décors, la création d’un autel des morts.


Ce projet peut déboucher sur d’autres actions au sein de l’établissement.  Selon le thème/le pays choisi, un repas peut être organisé, une présentation de la vidéo aux autres classes de l’établissement, une semaine « mexicaine », « argentine », « espagnole »… La vidéo réalisée pourra être mise sur le site de l’établissement, puis projetée lors de la fête de fin d’année ou des journées portes ouvertes.


Les principales difficultés rencontrées sont techniques. Les filières audio-visuelles de certains établissements sont privilégiées. Mais la majorité des établissements disposent de moyens techniques limités, rappelle Maryline Dubruc, du Lycée Carnot de Roanne. De même, quand les élèves viennent de classes différentes, ils n’ont pas vraiment la possibilité de se voir et travailler en dehors du cours d’espagnol.

Attention à anticiper pour le tournage, qui bien sûr ne pourra pas se faire sur une heure de cours. La solution passe par la banalisation d’une demi-journée à deux journées pour le réaliser. Bernadette Touchard précise : 25h de travail pour la réalisation de la vidéo en elle-même, dont 13-14h de montage.


Le bilan de l’expérience est toujours très positif. Les élèves sont fiers d’eux. Ils réalisent qu’ils sont capables de transmettre un message en espagnol. Le projet permet de mettre en avant les qualités de chacun. Les plus faibles peuvent s’impliquer davantage. La complicité des élèves avec l’enseignant est accrue, et le travail en interdisciplinarité favorisé. En conclusion, un énorme travail à fournir, mais une expérience très enrichissante.


Les vidéos du concours « Année du Mexique en France » lauréates catégorie Collège et Lycée :
http://www.sejours-educatifs.org/vv/mexique/public/



Sur le site du Café

Par fjarraud , le dimanche 28 août 2011.

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