Le 11 septembre en cours d’anglais 

Par Christine Reymond


Comment j’ai présenté le 11 septembre depuis 10 ans


J’enseigne depuis 32 ans, dont 12 en lycée. Je suis au lycée Blaise Pascal de Rouen, un lycée à orientation scientifique et technologique, avec aussi des BTS industriels. En 2001, j’ai trouvé que l’évènement était un sujet trop sensible pour en parler en cours. Les 3 années  suivantes, j’ai choisi de rester près des évènements, sans parler du terrorisme. J’ai cependant présenté un article de Time For Kids (plus accessible) qui soulignait la montée du patriotisme aux USA et l’achat de drapeaux en masse. En 2005, le cyclone Katrina et la catastrophe à New Orleans a occupé tout le mois de septembre. Puis j’ai choisi un document intriguant : le pompier qui s’est fait tatouer l’attaque du World Trade center sur le dos, acceptant cette douleur pour exorciser la culpabilité qu’il ressentait à être encore vivant.

http://img.timeinc.net/time/daily/2006/0609/wtc_tatoo0902.jpg


Ensuite j’ai fait étudier aux élèves cet extrait d’un journal de la BBC annonçant la chute d’un immeuble proche du WTC 20 mn avant que cela arrive.

http://www.youtube.com/watch?v=C7SwOT29gbc


J’ai aussi parlé du  film United 93 : l’animation Flash sur le site accompagnant le film présente les évènements minute par minute, centré sur cet avion où les passagers se sont opposés aux terroristes, et le reliant aux autres évènements du même jour à Washington et à new York.

http://www.flight93.net/site/index.php?dl=


Et beaucoup des liens de l’article du Café à l’occasion de la sortie du film sont encore actifs :

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lensei[...]


Intérêt de la séquence


C’est peut-être lâche, mais j’ai plutôt occulté le côté humain et politique.  J’ai crains de tomber dans le pathos ou la polémique, surtout en début d’année scolaire, avec des élèves que je ne connaissais pas encore. Ces supports ont été davantage l’occasion de « faire de l’anglais » et d’encourager les élèves à parler au passé, à utiliser des connecteurs pour structurer un récit du point de vue temporel et causal, et, pour le cas du document de la BBC, à regarder attentivement un reportage et réaliser que même un reportage de la BBC n’est pas forcément fiable.


Réaction des élèves


Même si j’ai essayé de limiter au maximum le côté humain, certains élèves avaient cependant les larmes aux yeux en pensant aux derniers instants de ces gens qui étaient prisonniers des tours et à leurs familles. Et cela avec des élèves de lycée et de BTS, agés de 15 à 25 ans.


Cette année


Je ne sais pas d’avance ce que sera cette séance sur le 11 septembre cette année. Ce sont mes élèves qui décideront. Beaucoup de mes cours commencent maintenant par 10 mn de « in the news » où les élèves présentent ce qui est à l’actualité du moment. C’est un moment de vrai dialogue entre les élèves, mené par eux : je ne connais pas leurs sources, c’est à eux d’expliquer l’évènement qu’ils ont choisi à leurs camarades, qui posent des questions et prennent des notes. Je pense que cette année ce sujet va venir de lui-même. Le rôle du professeur est alors d’aider l’élève qui présente son sujet, d’encourage un débat et des demandes de précisions, puis de faire raconter l’évènement par un autre élève que celui qui l’a présenté, d’aider les élèves dans leur prise de notes, et enfin de faire un point linguistique sur ce qui a été utilisé pour rendre compte de l’évènement. Il se peut que cela prenne plus de 10 mn, mais j’aime quand les élèves « impulsent » le cours.



Sur le site du Café
Par fjarraud , le vendredi 09 septembre 2011.

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