Derniers jours d'école : chapitre 4 

Poursuivre, ou pas ?


Fin de manif d'un beau dimanche d'automne ensoleillé. Nous sommes le 19 octobre 2008, nous avons scandé "RASED en vie, envie de RASED", rythmant nos syllabes, tapant dans nos mains des dizaines de fois mais le retour à la maison est amer. Goût d' enterrement ou de cimetière sans doute. Dans le cortège, chacun arborait son gilet jaune fluo, celui que chacun doit transporter dans sa voiture pour l'utiliser en cas de panne sur la bande d'arrêt d'urgence. C'était bien trouvé. La bande d'arrêt d'urgence, on y est justement, l'an prochain on est renvoyé de nos postes de maîtres spécialisés, on s'arrête en urgence de faire le métier que nous avons choisi. L'aide aux élèves en difficulté d'apprentissage.

L'année avait déjà mal commencé dans mon école. Un petit garçon avait eu un grave accident de circulation sortant de l'école. Comme un mauvais présage. Les pompiers, le petit dans le coma. Une équipe traumatisée. Un enfant à l'avenir brisé…. Je débarquais dans cette école, tissais des liens avec les maîtres, bardée de mon joli diplôme d'enseignant spécialisé pour les aides pédagogiques auprès des élèves en mal d'apprentissage, tout frais estampillé par l'Inspection Académique. Bien qu'exerçant ce métier depuis quelques années, celle-ci s'annonçait être la toute première en totale indépendance et liberté. On me laissait voler de mes propres ailes. Je venais d'apprendre que ce serait aussi la dernière.

Six mois auparavant, un jury de quatre examinateurs était venue me juger, me jauger pendant une demi-journée. Examen sur deux séances avec les élèves, soutenance de mémoire, entretien avec bombardement de questions déstabilisantes. J'étais sortie de là éreintée, comme chacun des collègues de notre formation. Un quart d'entre eux avaient d'ailleurs abandonné en route , avaient repris une classe…ou démissionné. Ecœuré.

Les séances, avec quatre élèves (autant que de membres du jury !) étaient prévues dans leur moindre détail, chaque posture d'enseignant était décryptée, du rôle de médiateur cognitif à celui d'observateur des procédures mises en œuvre par les élèves, en passant par le rôle d'animateur. Les réactions des élèves elles-mêmes étaient imaginées de façon à donner lieu à la plus efficace des interactions entre eux et avec moi. A son arrivée, chaque membre du jury avait trouvé posé sur sa table sept dossiers de sept couleurs différentes avec : - les projets concernant chaque élève individuellement, le diagnostic de ses difficultés dans les différents domaines et les " nouvelles médiations possibles". - la programmation précise d'une activité, à partir d'un jeu, d'un récit, que j'avais élaboré pour chacun d'entre eux, afin qu'il le présente en classe, permettant enfin de valoriser ces élèves, sans cesse relégués en fond de classe. - les documents spécifiques nécessaires à la mise en œuvre des séances d'enseignement. - la soutenance rédigée de mon mémoire professionnel, remis à chaque membre du jury.

Bref, un examen usine à gaz. L'ordinateur avait souffert aussi, explosé quelques semaines avant la passation, 500 euros à ma charge. L'éducation nationale ne fournit aucun matériel. Nous sommes naturellement des privilégiés.

Je venais donc d'apprendre que les RASED étaient en soins palliatifs jusqu'à la rentrée prochaine. Trente pour cent des postes supprimés chaque année. L'agonie durerait trois ans. Je serai probablement dans le premier convoi. Même s'il est parfaitement déplacé, c'est le mot qui m'est apparu tout de suite. Premier convoi. Mes origines et l'histoire de ma famille ne sont jamais très loin. Un peu plus tard, je lis un texte émanant de l'administration et détaillant les fameux projets ministériels : " Les postes libérés seront fermés après le départ de leur titulaire". Là encore, je ressentis, bêtement, des lois d'une autre époque dont j'ai tant entendu parler. La façon de dire les choses peut être, le manque d'humanité sûrement. La comparaison s'arrête là.
Ce dimanche matin, le sentiment d'urgence me saisit, je sais que je dois agir, je passe devant le journal " le Monde " et je dépose un dossier au vigile de service, l'espoir et la colère au ventre. J'envoie des mails angoissés à tous les courriers de lecteurs.


"Un saccage incommensurable"

"Un saccage incommensurable", c'est en ces termes qu'André Ouzoulias, Professeur à l'IUFM de Versailles, spécialiste de l'enseignement de la lecture, commente la suppression annoncée de 3000 postes de maîtres spécialisés dans l'enseignement pré-élémentaire et élémentaire. Ces maîtres, dont quasiment la moitié va disparaître l'an prochain et probablement le reste l'année suivante, sont sélectionnés à l'issue d'une année minimum de formation continue par un examen sélectif et exercent à l'heure actuelle dans des Réseaux d'Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté (RASED). Si certains maîtres sont spécialisés pour prendre en charge des élèves présentant des handicaps perceptifs, moteurs, ou mentaux, d'autres, ceux concernés par les nouvelles mesures (maîtres E et G), s'adressent à des élèves qui rencontrent des obstacles pour entrer dans les apprentissages alors que leur intelligence est normale et qu'ils ne souffrent d'aucun handicap particulier. Grâce au travail en petit groupe avec ces maîtres et à une pédagogie adaptée à leur besoins particuliers, de nombreux élèves de cycle 2 hermétiques à la lecture en classe et peu réceptifs au travail scolaire révèlent et développent leurs compétences. Ainsi, comme le souligne encore André Ouzoulias, " le ministère prend dans le domaine de l'éducation, une mesure qui reviendrait, dans celui de la santé, à supprimer les spécialistes tout en proclamant que les généralistes sauront répondre aux besoins des patients ". En effet, il revient au maître de la classe désormais de gérer, grâce à deux heures de soutien hebdomadaires, l'ensemble des difficultés rencontrées par ses élèves. Si ces deux heures peuvent être utiles pour certains enfants, peut-on raisonnablement croire qu'elles vont permettre de faire diminuer sensiblement l'échec scolaire et qu'il faille pour autant supprimer les autres types d'aide?


Très vite, des contacts téléphoniques sont établis avec des journalistes. Les mails pleuvent, les coupures de presse aussi : " Le gouvernement veut raser les RASED ", " Les élèves en difficulté sur le carreau "," Les RASED ont le blues ". La résistance s'organise. Bientôt, tous les parents, tous les citoyens connaîtront ces initiales. Un immense courant de sympathie va nous réchauffer au cœur de ce glacial hiver. Il m'aide à poursuivre mon métier. Les enfants davantage encore.



Jeu


Rayane jubile. Il passe devant moi en courant, brandissant le jeu de cartes que nous avons élaboré ensemble, avec son groupe, durant notre projet. Un jeu tout bête de questions-réponses sur les animaux. C’est la première fois que je le vois si heureux à l’école, cela m‘aide à supporter la migraine qui m’enserre le crâne. Il est si fier de montrer ce jeu à la classe, d’être sur l’estrade et de leur lire sa question :

 « Quel est l’animal terrestre qui peut rester plus de cinq minutes sous l’eau?».

Pour une fois, c’est lui la vedette, c’est lui qui sait. En sortant de la classe, il me confie « c’est trop bien! ». Pour moi aussi, c’était trop bien, j’ai eu la joie de découvrir la face joyeuse de deux de mes élèves. Cela me rappelle ces poupées de mon enfance, une face rieuse, l’autre pleureuse. Laurène et Rayane transfigurés aujourd’hui, ne cessent de rire. Laurène, la mutique, est devenue capable de s’exprimer devant les autres, rayonne de leur montrer qu’elle sait enfin lire après avoir essuyé des railleries à chaque fois que la maîtresse lui demandait de lire quelque chose en classe. Elle est euphorique.

Je ne savais pas avant d’exercer ce métier à quel point apprendre et comprendre peut transporter un enfant et modifier son regard sur le monde. Est-ce parce que c’est l’école qui m’a sauvée de l’ambiance familiale délétère de mon enfance que j’ai envie de transmettre cette expérience ?

En tout cas, la réponse si vous ne la connaissez pas, c’est l’hippopotame.



Soulagée. Banlieue Est


Pourquoi le cacher ? Je suis soulagée.

Depuis quelques mois, j’ai refait mon CV, j’ai commencé à écrire des lettres de motivation peu convaincantes auxquelles j’ai déjà reçu des réponses négatives. Je me suis inscrite sur le site de l’A.P.E.C., je me suis sentie dans la peau d’un demandeur d’emploi. Cette bonne blague, elle est fonctionnaire. Je vous entends d’ici vous gausser. C’est vrai que je peux rester, j’en ai le droit. C’est même sûrement ce que j’aurais fait. Je suis soulagée car dans mon réseau, une personne part à la retraite. J’ai un peu honte aussi.

A l’A.P.E.C., le monsieur très gentil ne peut pas me proposer de bilan de compétences. C’est un service réservé au personnel des entreprises privées. Je me débats :

 «Mais, nous nous adressons à qui ?  »

 « A votre direction des ressources humaines ! » .

Je frétille comme un poisson privé d’eau : « Nous n’avons personne pour nous aider à nous réorienter au sein de l’Éducation nationale, je ne sais pas comment faire pour connaître les possibilités éventuelles de formation ou de changement de métier. J’ai un diplôme de troisième cycle universitaire ainsi que le diplôme de professeur d’écoles spécialisé, et voulais savoir comment valoriser mes acquis, éventuellement dans le privé justement ». Je réalise qu’il n’y a pas d’issue à ce dialogue de sourds. Deux mondes étanches l’un à l’autre. Tant pis pour les uns, comme pour les autres.

Dès la rentrée de janvier, l’inspectrice réunit tout le RASED de notre ville, cinq professeurs d’écoles spécialisés et trois psychologues scolaires. Elle nous explique que l’inspecteur d’académie lui a demandé de « regarder » dans sa circonscription les postes pouvant être sédentarisés. Chez nous, il fallait en trouver un.

Je suis soulagée, ce n’est pas le mien. L’Inspectrice a proposé que ce soit celui d’une personne faisant valoir ses droits à la retraite. Une collègue doit en effet partir. Coup de chance. Sédentarisé, quel drôle de terme. Encourageant au premier abord. Etre sédentarisé, c’est ne pas être nomade. Dans notre cas, l’inspectrice nous explique que cela veut simplement dire supprimé. Un poste sera supprimé. Nous écoutons tous religieusement, comprenant que cela veut dire moins d’enfants pris en charge. Pourtant, les enseignants spécialisés en poste sur notre réseau vont tous garder leur poste. Donc, nous devons être satisfaits. D’ailleurs, aucun d’entre nous ne montre le moindre signe de mécontentement ou de rébellion devant l' inspectrice. Nous pouvons imaginer que nos luttes ont été utiles puisque le nombre de postes à raser dans le département est passé de soixante à trente. Sans que personne n’ait d’explication.

Devons-nous en être fiers?

Je ne le suis pas. J’ai honte d’être soulagée, honte de cette docilité.

La seule parcelle de révolte qui vole dans cette réunion provient d’une psychologue scolaire qui refuse désormais de se déplacer dans toutes les écoles de la ville, la mairie ne lui fournit pas de carte de parking. Une manière d’insister sur notre faible considération. Le lendemain matin, j’entends cette remarque d’un professeur d’école aux abords de la photocopieuse. Elle commente les décisions gouvernementales ainsi : « Vraiment , reculer à chaque fois que l’on prend une décision, cela n’est pas sérieux. Ils ont déjà reculé devant les lycéens. »

Je ne suis pas surprise, de nombreux maîtres ne comprennent pas notre rôle, les élèves en difficulté pour eux « c’est qu’ils ne veulent rien faire ou qu’ils ne sont bon à rien ». Le réseau, ils n’en voient pas l’utilité tant qu’ils n’ont pas eu d’élèves pris en charge et aidés, quelquefois considérablement. Les maîtres de réseau sont souvent bien seuls dans les écoles à vouloir croire en l’éducabilité de tous.

Honte d’entendre ça et de penser à certaines de mes collègues qui ont moins de chance, cette fois. Je pense surtout à deux d’entre elles, qui se sont épuisées à la tâche pendant leur formation de maître spécialisé, elles ont eu les meilleures notes de nous toutes, s'impliquant dans de difficiles réseaux d’aide. L’une d’entre elles, en ZEP, a eu droit à une demande de rendez vous personnel avec son inspectrice qui lui a expliqué que deux postes étaient supprimés. Elle est celle qui a le moins d’ancienneté, elle doit partir. Reprendre une classe banale. Laisser tomber l’aide aux élèves en souffrance. J’enrage, elle enrage.

Pourtant, je suis honteusement soulagée.



Si je ne sers à rien


Et s’ils avaient raison, si je  ne servais à rien, ni à personne ? Ce n’est pas parce que j’ai l’impression de comprendre dans les yeux noirs de Laura l’angoisse qui la saisit au moment de prononcer une phrase lue, ce n’est pas parce que je ressens si fort sa confiance retrouvée, ce n’est pas parce que je savoure les compliments à son endroit de la maîtresse comme si j’étais sa mère, ce n’est pas parce que je crois comprendre ce qui coince pour l'un ou l’autre de mes élèves, avec tant de questionnements et de recherches, ce n’est pas parce que chacun me renvoie à une vraie réflexion sur ce qu’est apprendre, ce n’est pas parce que je me projette dans la vie de chacun d’entre eux à travers leurs mimiques, leurs réactions parfois si saugrenues, si étranges pour moi, Max qui ne supporte pas qu’on lui effleure la main, Angèle qui pose des questions sans arrêt, toujours deux minutes avant que l’on ait eu le temps d’expliquer ce que l’on va faire, Sébastien qui transporte des mots de sa famille comme drogue et police dans toutes ses phrases et surtout Dieu et le catéchisme, qu’il confond avec le soutien scolaire, William qui ne peut répéter un son à l’identique qu’en se tordant la bouche. Pour peu qu’on les écoute, qu’on soit à l’affût, tous ces enfants m’apprennent tant sur le monde des adultes, sur moi-même, sur la vie, ils me permettent d’entrevoir ce que chacun d’entre nous a oublié, ce qui nous sépare du monde de l’enfance, et je vais les y chercher pour les faire évoluer avec quelquefois une fermeté extrême. Je suis investie même s’ils sont souvent pénibles, ils me sentent, me ressentent encore plus que l’inverse, montrent leur opposition à notre monde d’adultes, ce qui les empêche d’apprendre et peut être aussi les aide à vivre.

Oui, mais si je ne sers à rien ; ceux que j’aide au Cours Préparatoire cette année commencent tout juste à pouvoir connaître le bruit de quelques lettres, à reconnaître quelques syllabes, à « marier » quelques sons entre eux. Un pas de géant pour ces élèves et pourtant un redoublement assuré à la fin de l’année. Même si je leur ouvre la porte de la connaissance, ils sont en deçà des attentes de l’institution… Cela sert-il à quelque chose ? Dans la salle des maîtres, j’entends quelquefois des mots comme « les neuneu » de la classe quand on parle de mes élèves. J’interdis, je refuse, oui, mais si je ne servais à rien. Dès que j’ai le dos tourné, cela recommence.

Tous les jours une avalanche de messages s’abat sur moi. Leurs titres : “Les RASED sont morts “ , “parce que le pire n’est jamais sûr”... Des contenus inquiètants qui se transforment par magie dans la plupart des médias. Il y est annoncé la “ simplification” des nouveaux programmes scolaires (lorsque ceux-ci sont alourdis), la “sédentarisation” des maîtres spécialisés ( signifiant la fin de leurs fonctions), “ le soutien scolaire” quand celui-ci est coincé à l'heure du déjeuner, les nouveaux rythmes scolaires ( conçus pour qui ?)...Démagogique, infantilisant, hypocrite. Ces annonces dénotent un manque de clarté volontaire, une volonté de masquer la réalité ( budgétaire, idéologique).


Evaluer, pourquoi , pour qui ?


Ce matin, une amie m‘explique ce qui se passe à Vincennes, commune bourgeoise. Les enseignants ne s'y mettent jamais en grève. Pourtant, cette fois, ils ont décidé de désobéir. Sujet de leurs mécontentements : les évaluations de CM2, évaluations qui seraient destinées à mettre les écoles en concurrence entre elles, au contraire des valeurs de l’école républicaine. Les enseignants des classes concernées par ces évaluations toucheraient des primes. Une preuve supplémentaire que le gouvernement ne comprend pas l’esprit de travail collectif qui prévaut dans les écoles, même si cet esprit se perd. A Vincennes, ils ont décidé qu’elle serait partagée entre tous les instituteurs de l’école.


En passant son examen de maître-formateur, Cécile me raconte l'épreuve durant laquelle elle doit observer une débutante faire la classe puis mener un entretien avec elle, pour l'aider à analyser sa pratique, à progresser :«  Le jury m’a demandé de  critiquer durement ma collègue, de ne pas montrer de sentiments, d’être le plus vache possible ». Pourtant, ce que Cécile a vu, dans cette classe de CP, lui a paru formidable. En cachette, après l’épreuve, elle est allée s’excuser de sa méchanceté durant l’examen et féliciter cette toute jeune maîtresse. En cachette…


Ce qui est vrai pour les adultes l'est malheureusement aussi pour les élèves. Pourquoi la France pense-t-elle que l'enseignement est efficace lorsqu'on note les fautes, lorsqu'on casse au lieu d'aider à progresser ? L'élève en difficulté comprend vite qu'il lui suffit de prendre le crayon pour perdre des points. Pourquoi ne pas l'encourager en ayant un cahier de réussites scolaires, dont il serait fier à l'école et en dehors ? Nous en sommes vraiment loin avec la dernière version des évaluations nationales, point d’orgue de cette année de réformes. Celles qui ont  concernés tous les enfants scolarisés en CM2 a eu lieu fin janvier, sur la base des nouveaux programmes. Deux tiers des exercices situés dans le domaine numérique faisaient intervenir des nombres décimaux. Or, ceux-ci ne commencent à être travaillés qu’au CM1 et ne sont souvent repris que dans la deuxième partie du CM2, après janvier. Même dans notre école, aux résultats excellents, les maîtres ont dû marquer sur les livrets : « notion non abordée à ce stade de l'année ». Bien sûr, les parents ont pensé à un retard dans l'avancée du programme. Pire : il n'y a pas de distinction entre réponse erronée, réponse partielle ou pas de réponse du tout. Dictée : deux erreurs dans les accords du groupe nominal et du verbe sur neuf réussites valent 0. Multiplication : huit réponses justes sur dix équivalent au codage 0. Quel est l'enjeu réel, voulu ou non de ces évaluations ? Etant donné qu'il n'y a pas d'identification des erreurs, de compréhension de la démarche de l'enfant, il est difficile de considérer qu'elles puissent être au service des enseignants (et donc des élèves). Nous n'osons pas penser qu'elles puissent être utilisées contre eux, en organisant délibérément l'échec des élèves puis en publiant le palmarès des écoles. Et pourtant, à la une des journaux, le 31 mars 2009, on pouvait lire : l'évaluation des CM2 révèle que plus d'un élève sur dix est en grande difficulté. Avec des différences criantes selon les établissements “. Comparer les résultats département par département est simple puisqu'ils sont en ligne sur le site du Ministère.



Les nouvelles évaluations nationales du CE1 ont eu lieu à la toute fin du mois de mai. Nous les avons vécu en classe. Une partie des exercices ne sont pas réalisables même par de bons élèves. Par exemple, les divisions, dont le signe opératoire n‘est pas encore connu. Ou des conjugaisons au passé composé alors que les maîtresses de CE1 savent qu'à ce niveau de classe, la compréhension du concept de verbe est encore inachevée, seules les conjugaisons simples sont à la portée des élèves. En changeant de date et de contenu, l’évaluation a changé de sens : elle n’est plus utilisée pour comprendre ce qui est acquis, mais pour noter ce qui ne l’est pas. Pour les familles, cela est difficile à percevoir car, comme à chaque fois, les mêmes mots recouvrent des réalités différentes et les intentions affichées sont contradictoires avec les actes.


Nous pratiquions depuis 1989 des évaluations nationales, effectuées à la mi- septembre en CE2 et en 6ème, pour analyser les difficultés, observer la manière de procéder, connaître les acquis de chaque élève. Elles étaient indispensables à la mise en place du travail du maître et souvent hélas insuffisamment utilisées. Cela s’appelait l’évaluation diagnostique.  Plutôt que de juger des performances, ce qui est d'ailleurs facile, elle servait à aller plus loin, surtout pour les élèves les plus fragiles.


Evaluer est un moyen pour mettre en oeuvre une action intelligente et rationnelle et ça n'a aucun intérêt s'il s'agit de classer les enfants”, dit Mireille Brigaudiot. L'essentiel est le “comment faire ? ” qui suit l'appréciation. Or, c'est sur ce point que la plupart des enseignants achoppent. Le problème est réglé avec les évaluations de CE1, conçues comme une validation des connaissances. Etant difficiles, elles semblent destinées à prouver que les élèves n’ont pas appris. Dans quel but ? En tout cas, pas celui de mettre en œuvre une aide individualisée puisque ce contrôle a lieu en fin d’année. Pour dévaloriser l’école primaire et faire accepter de nouvelles réformes ? Peut être.

Nous, ce sont les élèves que nous avons la sensation de dévaloriser chaque jour. Pour coder 1 (la réussite) sur son livret d'évaluation et non 0 (l'échec), Adel doit lire six mots isolés, je dois noter sa lecture : « les mots de la liste sont identifiés et oralisés sans difficulté, on ne considère pas comme exacte la syllabation d’un mot... ». Il démarre : « spectateur, accompagnement, éléphanteau… ». Merveilleux, me dis-je car ce petit gars-là est maintenu en CE1. Il ne comprend pas grand-chose à ce qui est demandé en classe, mais en tout cas il sait lire. Et là, patatras : au lieu d’exposition, il lit explosion, je lui fais répéter mais il s’obstine et répète plus fort « explosion » , comme si j’étais sourde. Il n’est sûrement jamais allé à une exposition de sa vie, ne connaît pas l’existence de ce mot. Et puis il est fier de savoir lire explosion. Je dois coder 0, il ne sait pas pourquoi, je lui explique sa petite erreur, tout en lui disant que ce n’est pas grave. Mais il n’est pas bête et sent bien que je lui mens. Ces évaluations sont entièrement bâties sur ce principe. La moindre erreur vaut à l’élève que l’ensemble de l’exercice soit considéré comme faux. L’inspectrice a dit « il faut expliquer aux parents que s’ils ont 50% de réussite, c’est déjà très bien ».

Quel adulte accepterait d’être à 50% satisfait de son travail, de réussir à 50 % ce qu’on lui demande de faire, lorsqu’il se donne à fond et qu’il essaie de réussir ?

Mais peut-être que le fond de la pensée de mon inspectrice est plus proche de celle qu'exprime un leurs syndicats et qu'elle ...ne peut le dire. En tout cas , je le souhaite.


Le SNPI-FSU appelle tous les acteurs du système scolaire à reconsidérer l’actuel dispositif des évaluations CM2 comme ce qu’il est en l’état : une gigantesque maldonne.

Personne, ni au sommet de l’État, ni dans le monde enseignant, ni dans les familles, n’a plus intérêt à prêter à ce dispositif engagé dans la confusion et l’erreur d’appréciation le caractère significatif qui devait être le sien sur l’état des connaissances scolaires des élèves de CM2 et sur la qualité du système. Imposer cette signification dans la conjoncture que nous connaissons conduirait à déchirer de manière gravissime le tissu humain d’un secteur incontestablement au bord de la crise de nerfs. Chacun s’accordera à redouter que les plus grandes victimes soient les élèves que toute la dispute engagée depuis des mois ne peut que dépasser.

Il devient impératif de dédramatiser une situation désormais dangereuse pour notre institution. Car maintenant, une chose est sûre : les résultats qui sortiront de ces évaluations n’auront plus guère de sens alors que de très nombreuses écoles ont refusé de les mettre en œuvre dans les conditions imparties, et alors que la nature même du protocole conçu pour ces évaluations est sujette à caution. En effet, comment peut-on prétendre, contre toute évidence, qu’il s’agit là d’évaluations bilan calibrées sur une moitié semestrielle de programme qui n’est définie nulle part ? Comment peut-on affirmer qu’il n’est absolument pas question que ces évaluations soient utilisées pour organiser un marché concurrentiel des écoles primaires alors que cela a été mis en tension dans une communication politique volontariste pendant des mois et des mois au gré des écrits et discours officiels ? Et enfin, comment peut-on suggérer sans courir le risque d’attiser l’incendie que les enseignants contestataires refusent le principe même d’une évaluation de leurs élèves, alors qu’ils ont développé la culture de l’évaluation depuis plus d’une décennie ?

Une chose s’impose désormais : la crise de confiance que d’aucuns pressentaient est en train de se cristalliser dans le développement d’un spectaculaire mouvement de désobéissance où se retrouvent des milliers d’enseignants et de familles.

Les inspecteurs assurent actuellement leurs missions statutaires au milieu de cette tempête institutionnelle d’une gravité sans précédent. Le ministère les a résolument engagés dans un système d’obligation de résultats et de contrôle de qualité aux effets évidemment stressants. Certains d’entre eux, assimilés spontanément par les familles ou par les enseignants au bras armé du ministère, se sont vus personnellement mis en cause dans leur dignité humaine de manière inacceptable. Désormais, le seuil d’alerte est atteint. Tout le monde fonce droit dans le mur.

Communiqué du syndicat des IEN , SNPI FSU le 21 janvier 2009

SNUIPP34



Au milieu du gué


Il pleut sur Reims. La cathédrale majestueuse et monumentale me relie à mon enfance, des petits bouts de verre pas verts, mais bleu, rouge, jaune éclatent, ils disent une histoire que je ne connais pas, maman me l'aurait raconté. Je me sens petite. Les enfants que je rencontre, le comprennent, me tendent les mains pour passer d'une rive à l'autre, me montrent les beaux cailloux sur lesquels je pose mes petits pieds pour la, me, les retrouver. Ils me rassemblent, l'espace d'un instant.

 

Classe de Madame Gonnet – CE2 de l'école Général Carré – Reims – ZEP – France

La pédagogie, ici, est un art. Une parole maladroite, un regard oublié, un geste confus, tout pourrait basculer, les élèves sont sur un fil, la maîtresse, impressionnante de maîtrise, les empêche de tomber, les retient, aimantés à elle, au savoir aussi. Ils ont lu « Minusman ». «  On n'est plus des superzéro, mais des super-héros ». Africaman garde son masque toute la journée, revient toujours caché le lendemain, il me prend la main, son grand frère est autiste. Je ne suis plus maîtresse, mais peut-être encore utile.

Je lutte pour que les livres entrent dans les classes, par la grande porte : celle du doute, du rêve, du beau, de la réflexion, du jeu, du je. N'exclure aucun petit de ce monde où tout est possible, où les mots donnent à voir du vrai, du faux, la vie magnifiée. « En fait, t'écris avec les rêves que tu vois dans ta tête », dit Emma, petites fentes bleues vives, 1/10 ème de vision pour chaque oeil, «  mais comment tu vois les miens ? ». Dans chacune de mes classes, il y a 100 ans, leurs yeux s'ouvraient, les bouches se déliaient après la lecture de Chien Bleu de Nadja, l'écoute d'Ami-ami de Rascal. Je ne veux pas vous quitter.

Cette nuit-là, je suis devenue un sanglier. Dans ce peut-être nouveau rêve, plus aucun adulte ne me reconnaît. Le lendemain, je raconte aux enfants que je me suis évertuée à répéter aux grandes personnes que je suis Tacha et non cet animal curieux, terrorisé et traqué. Cette nuit, personne ne m'a crue. Les enfants rient, ils ont raison, devenir un cochon noir, est-ce bien sérieux ? Mais pourquoi un sanglier, et pas un mouton ?



Contre vents et marées, Alain Refalo continue à enseigner (suspension de salaire – saisine du tribunal, ...)     

Mr Alain REFALO                 Colomiers, le lundi 23 mars 2009

Ecole Jules Ferry

Allée des Fenassiers

31770 COLOMIERS


Inspection de l’Education Nationale

17ème circonscription de la Haute-Garonne

Place Joseph Verseilles

31770 COLOMIERS


Monsieur l’inspecteur,


Mardi 10 mars, pour la cinquième fois depuis le mois de novembre, vous êtes venu dans ma classe pendant une heure sur le temps de l’aide personnalisée. Et pour la cinquième fois, vous avez pu constater que je faisais bien ce que je vous avais écrit le 6 novembre, à savoir une activité théâtre pour tous les élèves, avec l’accord explicite des parents. Combien de visites de contrôle vous faudra-t-il encore pour vérifier que je ne mets pas en œuvre le dispositif de l’aide personnalisée dans le temps extra-scolaire ?

...

Notre mouvement n’est pas seulement un mouvement de contestation. Il se veut également une force de proposition. Nous attendons que la porte du dialogue s’ouvre avec les enseignants en résistance afin que la raison et la sagesse aient le dernier mot dans l’intérêt du service public d’éducation que nous avons l’honneur de servir.

Je vous prie de recevoir, Monsieur l’inspecteur, l’expression de mes    sentiments déterminés et respectueux.


Alain REFALO




Les enfants


C'est pour les enfants qu'il faudrait poursuivre, même si aujourd'hui, on nous demande de parler d'élèves. Quel modèle d'élève implicite cherchons-nous ? Celui qui sait déjà ou celui qui ne sait pas maîtriser les codes scolaires. L’école et la société s’opposent sans arrêt…Est-ce dans ces ruptures que les enfants puisent cette si grande colère contre les adultes, et les dérives sans cesse plus inquiétantes que nous observons. A l’école on est tous ensemble, les mêmes règles pour tous. A la maison, la communauté, la famille priment. Celui d’en face, le voisin de palier, on s’en méfie. Chacun se replie sur son petit lien identitaire, quand l'école cherche à faire converger,  à transcender nos merveilleuses différences. La fraternité, c'est un travail, peut-être utopique. Cela ne se décréte pas, cela s'éprouve. On ne peut régler ses comptes tout seul à l’école, et pourtant au moment de partir, maman dit : « s’il t’embête tu te défends, tu le tapes, faut pas te laisser faire ». Comment comprendre qu’à l’école, on n’ait pas le droit de se défendre autrement qu’avec la parole ? A l’école, les filles sont des égales, elles aussi ont le droit de jouer au foot et de réclamer la balle. Quand je gronde un garçon qui refuse de laisser jouer une fille avec son ballon, c’est l’incompréhension que je lis dans ses yeux. Dans les clips, à la télé ce ne sont pas les mêmes filles. Celles de la télé montrent souvent leurs fesses, leurs seins… Alors des petits, tout petits miment des situations érotiques, sucer est devenu un mot « hype »dans les écoles. Les mots ne sont pas les mêmes. Et le lexique est bien sûr la plus grosse difficulté des élèves fragiles.

Et à la maison, que dit-on de l’école? Des billets affluent dans les carnets de correspondance qui désavouent la confiscation par le maître de tel ou tel objet, qui se plaignent de l’absence de l’autre, qui soutiennent son propre enfant contre un autre sans laisser le maître jouer son essentiel rôle d’arbitre et de tiers neutre dans les conflits. Ainsi, je croise dans les écoles que je fréquente un maître qui déambule en larmes car désavoué par des parents, dans son autorité et dans son rôle. Dernièrement, j’ai lu le message d’une mère , qui suite à la participation à la grève de l’institutrice de sa fille refusait de continuer à lui faire des photocopies….gratuitement! L’opposition féroce qui existe entre parents et enseignants n’est pas morte. Pour les élèves, elle est dangereuse. Il y a ceux pour qui cette rupture est vivable et les autres, de plus en plus perdus, de plus en plus violents, les garçons surtout, ou de plus en plus effacées et inhibées, les filles souvent. Nous cherchons à leur inculquer le respect mais respectons nous la vie de ces enfants ? Les valeurs de culture, de réflexion, de recherches sont submergées sous des valeurs commerciales, réduisant l'existence humaine à l'appât du gain, à la peur de perdre. Le plaisir immédiat, l’excitation sont omni présentes.  Nos enfants se noient au milieu de tous nos messages contradictoires.

Et nous, savons nous ce que c'est d'être un enfant?  



Fin d'année scolaire

juin 2009



L’année, cette année scolaire, se termine bientôt. Les élections signeront le départ de ce ministre que nous avons hué. Que reste t’il aujourd’hui de tous ces rassemblements et de ces jours de grève? Je croise des professeurs d’école tout frais « sortis des écoles » et qui me toisent par un « vous disparaissez quand, alors? ». Ce n' est pas méchant, juste honnête. Chacun fait son métier de sa place et n’est pas forcément au courant des aléas des réformes en cours. Les maîtres spécialisés, de moins en moins nombreux, ont la sensation d'êtres des fantômes dans les écoles, des témoins du passé sans avenir car personne ne leur succèdera.  Les formations sont quasiment fermées et les plus chanceux de ces professionnels garderont leur activité jusqu' à la retraite. Mais dès leur départ, l'existence des maîtres spécialisés tombera dans l'oubli.  Je perçois ainsi les échanges d’impressions avec mes collègues. Quelques uns partent sans même que leurs postes ne soient supprimés ou sédentarisés. Ils devancent l’appel.


« Tout le monde sait que les stages de remédiation durant les vacances n'ont qu'un intérêt : permettre à de jeunes enseignants sous payés de travailler plus pour gagner plus, mais que l'impact sur les apprentissages est très aléatoire voire inconcevable. Dans la majeure partie des cas, un enseignant qui n'est pas celui de la classe voire qui, venant d'une autre école ne connaît rien de celle où il fera des heures supplémentaires confortables, qui n'aura que peu d'informations utilisables sur les difficultés des enfants qui lui seront confiés, les enseignants des classes de ces élèves refusant de travailler plus pour gagner la même chose et permettre à un autre de gagner plus, à qui l'on indiquera que compte tenu d'un certain nombre de réalités, il faudra faire du ludique, ne pourra qu'alterner les exercices « bledisés » et les jeux. Par ailleurs plus fondamentalement encore, tous les pédagogues et les psychologues savent que la stigmatisation inévitable des élèves est une catastrophe pour eux et pour les familles et que jamais l'on se sera capable de faire avaler à un enfant la soupe qu'il a vomi à la première cuillère et à qui l'on tente d'en imposer dix.… »

         Pierre FRACKOWIAK, ancien Inspecteur de l’Éducation nationale.



Il subsiste des désobéisseurs qui désobéissent et qui font l’objet de reportages réguliers dans la presse. Ce sont les plus courageux, bien sûr, ils acceptent leurs réductions de salaire pour rester fidèles à leur idée de l‘école. Ceux là se mouillent. D’autres, les plus nombreux, trichent avec ce qui leur est demandé, ne suivent pas les nouveaux programmes car « c’est impossible », subissent l’aide individualisée sans conviction, restent membres de l’Éducation nationale sans envie, partent en stage de formation le plus souvent possible, juste pour quitter l’école trois semaines, s‘inscrivent au stage RAN par besoin d‘argent (comme moi !), et vivent leur vie professionnelle dans une ambivalence permanente. Ils râlent. Tout le temps. Ce que les médias ou les militants UMP s’empressent de relayer. Un petit mouvement d’humeur collectif leur permet de temps en temps d’exprimer leurs rancoeurs. Mais quel triste tableau, tous ces enseignants écoeurés de se sentir si peu écoutés et pas du tout entendus.



Lâche


Je vais quitter l'école. Pourtant, elle montre sa hargne pour survivre. Comme dans une phase terminale, j'assiste, impuissante, à ses derniers instants de lutte, pendant que le mal qui la ronge est, lui, vraiment puissant. Je fermerai la porte de la classe. Je garderai les enfants avec moi, comme on tient les visages de ceux qui sont partis, leurs regards, l'essentiel. Je ne partagerai plus leurs joies, leurs peines, ne les retrouverai plus à la rentrée prochaine, fiers de me montrer qu'ils ont grandi. Je ne leur serai plus utile, je les abandonne lâchement aujourd'hui, espérant leur rendre au centuple ce qu'ils m'ont donné. L'école à laquelle je croyais n'est plus. Plusieurs attaques lui ont été fatales, je sais, inéluctablement que ce dernier assaut la mettra à terre, elle n'en peut plus. Pourquoi l'ont-ils mise à mal ? Comment n'a-t-elle pas su faire face à ce qu'elle a écrit il y a plus d'un siècle : liberté – égalité – fraternité ?



Et maintenant ?


Ma soeur a quitté cette école qu'elle aimait. Elle travaille désormais ailleurs. J'y suis restée, et j'y ai passé une belle année avec mes élèves. Belle car j'ai pu discuter en fin d'année avec un élève qui m'était présenté comme mutique en début, belle car un petit Léo sait lire, belle car son copain Bakary irradie sa joie de réussir enfin, belle car regards et moments de connivence m'ont montré leur appétit de s'ouvrir au monde. belle car les maîtres avec lesquels j'ai pétri l'esprit de ces enfants m'ont soutenu, aidé, encouragé et que nous avons souvent réussi ensemble.

Après l'année charnière 2008-2009, l'école s'est calmée, et cette année fut studieuse, inquiète, à l'image de la crise économique et sociale qui secoue le monde. Cependant, en cette fin d'années scolaire, il est de nouveau beaucoup question d'école dans les médias. Pour revenir enfin à des rythmes scolaires plus raisonnables.... Les « cassandre » qui ne voyaient dans la suppression des cours du samedi matin qu'une tactique transitoire pour libérer les postes d'enseignants spécialisés et revenir par la suite à quatre jours et demi avaient décidément raison.

Des documents émanant du ministère par des fuites prouvent le désir de racler tous les postes possibles au prix de l'augmentation du nombre d'élèves dans les classes, de la baisse du nombre de remplaçants, de la disparition des maîtres spécialisés.

Les nouveaux maîtres, non formés, arriveront dans les écoles, dès septembre prochain......



Par fsolliec , le mercredi 28 juillet 2010.

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