Ton avenir, c'est notre avenir 

 

 

Un an après la publication d'un guide équivalent pour l'entrée en lycée, pourquoi réaliser ce Guide de l'orientation post-bac ? Parce que l'urgence est plus criante encore. A cela trois raisons précises.

 

L'orientation post-bac est tout sauf transparente. Malgré la mise en place de "l'orientation active", malgré l'ouverture de nouveaux services, comme Mon orientation en ligne de l'Onisep, malgré les efforts des collectivités locales pour diffuser de l'information sur les métiers et les voies de formation, les lycéens sont encore souvent sous informés et peu sollicités sur leur devenir. La coupure entre le lycée et le supérieur reste profonde. L'orientation est encore trop souvent considérée comme une compétence familiale ou un exercice de pouvoir et non comme un savoir à construire. Mais, même là où le nécessaire est fait, la procédure elle-même réserve bien des surprises et nous sommes particulièrement fiers de pouvoir en démonter les mécanismes pour les lecteurs de ce Guide.

 

Du coup, les inégalités sociales dans l'accès à l'enseignement supérieur sont criantes. En université on trouve 31% d'enfants de cadres et 10% d'ouvriers; en CPGE (classes préparatoires) 49 et 6, alors que la population française compte 11% de cadres et 25% d'ouvriers. L'enseignement supérieur contribue ainsi à développer le sentiment que la réussite scolaire n’est pas affaire de don ou de travail. Elle dépend largement du milieu social d'origine. Impossible de parler "d'égalité des chances". Pire encore : aux yeux des élèves et de leur famille, le vieux contrat entre l'Ecole et le peuple, "travailles à l'école tu réussiras plus tard", devient un contrat de dupe. A cela il y a bien des raisons dont on peut extraire une principale : le coût des études supérieures. Les difficultés financières sont la première cause d'échec à l'université. Si l'on ne peut pas changer un système national dont on peut dire qu'il s'est peu à peu dévoyé, ce Guide peut au moins faire connaître les bourses existantes et les autres dispositifs, par exemple les tutorats d'Ecole, qui peuvent venir en aide.

 

Il y a urgence à réagir. La France n'arrive pas à élever le taux d'accès aux études supérieures longues. Il stagne à 25% d'une tranche d'âge contre 35% en moyenne en Europe. On camoufle ce chiffre en développant un enseignement supérieur court, qui n'est pas sans intérêt pour une partie des jeunes, mais qui ne peut prétendre remplacer des formations longues et approfondies. Ce retard français aura fatalement des conséquences économiques. Ce sera un frein au développement d'une économie de l'innovation. Enfin, même en prenant en compte le supérieur court, on mesure la distance par rapport aux engagements européens : 50% de diplômés du supérieur.

 

Ce Guide ne va pas combler tous les fossés. Notre souhait c'est qu'il vous aide, vous, à mieux vous repérer et à mieux construire l'aventure du post-bac. Votre avenir c'est aussi le nôtre.

 

François Jarraud

 

Sur le site du Café
Par fsolliec , le mercredi 09 décembre 2009.

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