Comment utiliser le conseil de classe ? 

 

 

Par Françoise Solliec

 

Dans les processus d’affectation post-3ème, les conseils de classe, surtout ceux des 2nd et 3ème trimestres jouent un rôle essentiel. Même si on garde du conseil de classe l’image d’un lieu rituel et fermé, il doit désormais s’inscrire fortement dans la démarche de dialogue avec les familles. Qu’elles n’hésitent pas à faire valoir leurs droits !

 

 

Le dialogue avec le conseil

Sauf exception, pour les familles, les possibilités de dialogue avec le conseil de classe passent nécessairement par des intermédiaires. Le professeur principal est l’interlocuteur désigné pour tout ce qui concerne les résultats des élèves, mais il peut aussi être parfois utile de prendre rendez-vous avec le CPE, le COP ou tout autre personnel spécialisé, pour des problèmes plus spécifiques. Il est également fort utile de contacter les parents délégués avant les conseils, si ceux-ci ne vous ont pas déjà approché spontanément.  

A l’issue du coneil, de nombreux établissements organisent des réunions d’information, parfois conjuguées avec les remises de bulletins. Participez-y et n’hésitez pas à foure décrypter les appréciations en détail. Si vous ne pouvez être présents, demandez un rendez-vous avec le professeur principal ou un autre membre du conseil.

En principe, les parents délégués font un compte-rendu du conseil. C’est aussi l’occasion d’obtenir des précisions et des explications sur c e qui s’y est passé.

 

 

Changer le conseil de classe

« L’école est une machine à distribuer ses élèves dans une position sociale » déclare souvent le sociologue François Dubet. Et comme le disait déjà Philippe Meirieu en 1980, cité dans « Changer le conseil de classe » (revue Edusarthe de 2004, p 40), c’est tout particulièrement à l’occasion du conseil de classe que ce rôle est assumé par l’équipe éducative.

« Tout se passe comme si, en conseil de classe, nous changions de casquette, le pédagogue laisse la place à l’agent socio-économique. Il pointe les réussites et les échecs, calcule des moyennes, compare des résultats, détermine l’avenir qui sera proposé à l’enfant, assume la fonction de reproduction de l’institution scolaire ».

 

« Il faut se ressaisir », « Le 2ème trimestre sera déterminant », « Travail et résultats insuffisants », autant d’appréciations lapidaires portées sur le bulletin à l’issue du conseil de classe, qui devraient entraîner des proositions d’objectifs et un dialogue suivi avec l’élève et sa famille mais qui, bien souvent, leur font penser que tout est déjà joué, qu’il n’y a plus qu’à baisser les bras et à se laisser éjecter du système.

 

« Une question assez mal traitée dans la problématique de l’orientation » déclare Jacques Vauloup, inspecteur de l’orientation dans la Sarthe, c’est celle du rôle conseil de classe,même s’il n’en est plus à l’épicentre. Depuis l’audit académique sur l’orientation en 2001 et l’enquête que nous avions menée à l’occasion de la parution de « Changer le conseil de classe », les progrès ont été relativement modestes.

C’est quand même étonnant qu’un élève puisse être discuté dans une trentaine de conseils de classe dans sa scolarité et n’être présent à aucun. Le conseil de classe fonctionne encore souvent en cénacle rituel et traite beaucoup trop vite le cas de chaque élève en particulier. C’est aussi un des derniers lieux duquel ne sort aucun compte rendu officiel (même s’il y a un retour des élèves et des parents délégués) ».

 

Pourtant, selon Jacques Vauloup, comme pour d’autres, le conseil de classe est l’un des axes possibles de progrès pour améliorer la communication avec les élèves et les familles. « La réglementation donne largement place aux parents, mais cette possibilité d’implication est souvent mal perçue et pose nombre de questions. Les familles se sentent souvent plus convoquées que conviées et ont du mal à se retrouver dans le nombre des interlocuteurs (professeurs de discipline, professeur principal, CPE, COP, …) qui ne tiennent pas toujours non plus le même discours. Plus on monte dans les étages, et plus les familles ont du mal à comprendre ce qui se passe ».

 

Bref, on l’aura compris, il y a encore du travail à faire pour améliorer le conseil de classe en termes d’accompagnement et de réussite des élèves. Comme dans la revue Edusarthe, laissons la conclusion à Jacqueline Costa-Lascoux, sociologue et alors présidente de la ligue de l’enseignement, qui propose de « programmer les conseils de l'année entière en envisageant une progression passant par des objectifs particuliers à tel conseil ; à côté du conseil-bilan, laisser une place significative au conseil-projet ; donner droit de cité à la pensée positive au détriment d'une pensée négative ; proposer à l'élève et à sa famille des objectifs précis à atteindre et lui indiquer les ressources dont il peut disposer à cette fin, la manière dont il aura à en rendre compte ».

 

Changer le conseil de classe, Edusarthe 2004, revue téléchargeable en pdf

http://www.ia72.ac-nantes.fr/1132217741234/0/fiche___document/&RH=ia72_edusarthe

 

 

Des pistes reprises dans d’autres publications

Dans les textes,parfois mêmes anciens sur le conseil de classe, il existe de nombreuses possibilités d’évolutions, rarement saisies, il faut bien le dire. Ainsi, dans le n° 452 des Cahiers pédagogiques, il est rappelé que « Tout doit être fait pour que l’élève soit acteur de son évaluation et de son orientation. C’est une forme de citoyenneté que d’apprendre à se connaître et à assumer ses choix. A partir de la classe de 4ème, l’élève pourra être convié à participer à son conseil de classe » et que

« L’évaluation ne saurait se borner à un constat chiffré. Il convient, en effet, de valoriser les acquis, même modestes, les savoirs maîtrisés, les capacités, les compétences, les talents, même non scolaires et, sur cette base, de proposer aux élèves de objectifs personnalisés avec les voies pour les atteindre. La mise en évidence des faiblesses des élèves sera faite de façon à l’aider à progresser, en veillant à écarter tout jugement sur sa personne ou tout sentence réductrice ou vexatoire. Il convient de dire à l’élève ce qu’il fait et non ce qu’il est ».

Conseil de classe, que disent les textes officiels ?

http://www.cahiers-pedagogiques.com/article.php3?id_article=3019

 

« Qui n'est jamais sorti d'un conseil de classe avec un vague mais tenace sentiment de malaise? Le conseil de classe renvoie à l'école son propre reflet, il met en relief les difficultés du système à accompagner efficacement chaque élève dans son parcours » La revue de l’académie de Nantes, Echanger, consacre le n°74 au conseil de classe et à son amélioration, « une nécessité sociale »

Le sommaire d’Echanger n°74

http://www.pedagogie.ac-nantes.fr/77962550/0/fiche___pagelibre/&RH=1164983791265

 

Dans la logique des propositions de la revue Edusarthe, Bénédicte Gérard, professeur de lettres, revient sur les pratiques repérées dans les conseils de classe « ouverts », encore considéré comme très « chronophages » et donne quelques pistes pour inscrire le conseil de classe dans la durée du processus d’orientation « c’est épuisant, mais gratifiant et utile ».

L’article de Bénéducte Gérard

http://personnel-de-direction.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=67&Itemid=2

 

 

Sur le site du Café
Par fsolliec , le dimanche 08 mars 2009.

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