Sac de plage 2008 : Sti 

Par Norbert Troufflard



Les enseignants recrutés avec un master en 2010

"Le ministre aurait intérêt à voir "Entre les murs". Il apprendrait que le métier ce n'est pas juste transmettre des connaissances. C'est aussi savoir gérer la diversité des personnes. Et ça nécessite du professionnalisme". Pour Jean-Louis Auduc, directeur adjoint de l'IUFM de Créteil, le projet de réforme de la formation des enseignants envisagé par Xavier Darcos est une erreur.


C'est Le Monde qui a rendu public le 28 mai cette nouvelle réforme. Selon le quotidien, les enseignants seraient recrutés dès 2010 au niveau du master, le concours étant maintenu mais réservé aux titulaires du master 2 (bac +5). Selon Luc Cédelle, "les universités pourraient intégrer à leurs masters disciplinaires des modules de préparation à l'enseignement". Au lendemain du concours, les candidats reçus seraient directement envoyés en classe à temps complet. La seconde année serait supprimée. Tout au plus le nouvel enseignant pourrait-il être suivi par un conseiller pédagogique.


Pour Jean-Louis Auduc, consulté par le Café, ce projet pose la question de la professionnalisation du métier d'enseignant. "Ca veut dire que la philosophie selon laquelle il suffit d'avoir des connaissances pour être capable de les transmettre l'emporte. C'est un recul par rapport aux dix compétences définies par le HCE en 2006". Celles-ci caractérisaient l'enseignant comme un spécialiste de sa discipline mais aussi comme un pédagogue capable de gérer sa classe et de dialoguer avec son environnement.


Le Snuipp a déclaré "déplorer cette décision... Ce choix permet une amélioration financière des traitements, mais conduit à allonger la durée des parcours académiques, à supprimer une année de formation professionnelle rémunérée, et surtout à économiser environ 11 000 postes de stagiaires de professeurs d'école". Au total ce sont près de 800 millions d'euros qui pourraient être économisés.


Pour le Snuipp "c'est l'existence d'une formation initiale professionnelle de qualité qui est essentielle". Elle est clairement menacée. La mesure aboutirait d'ailleurs à pratiquement fermer les IUFM.


Consulté par le Café, André Giordan estime que "l’université en France n’a pas encore l’expérience et la culture pour préparer les enseignants… Ce n’est pas par des masters disciplinaires qu’on préparera valablement à ce métier . L’institution universitaire risque même de dégoûter nombre d’entre les candidats profs sans leur donner les outils et les ressources indispensables. Ce qui n’améliorera pas la qualité du système. De plus, on constate que plus la préparation est frustre, plus les jeunes maîtres quittent tôt l’enseignement, plus vite il faut les remplacer; d’où des investissements perdus".


De son côté, Patrick Baranger, président de la conférence des directeurs d'IUFM, pense qu'il est inenvisageable que le projet français privilégie un master purement « académique », c’est-à-dire uniquement centré sur les savoirs disciplinaires, « qui ne permettent d’enseigner que dans quelques classes prestigieuses de lycée. Ce serait une catastrophe pour le système éducatif. On risquerait de plonger dans le grand bain de la classe des gens qui ne savent pas nager, en priant pour qu’ils apprennent ».


Le dossier du Café

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/ReformeFormation.aspx



Le Guide du web pédagogique

Quels sont les sites réellement incontournables dans ma discipline ? Quel site  peut m'aider à préparer mes cours au primaire ? Ce dossier du Café pédagogique s'en tient à l'essentiel : dix sites incontournables et trois "coups de cœur" pour chaque discipline. Au total un guide de 120 pages pour naviguer de façon efficace sur le web pédagogique.

Le Guide en ligne

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/indispensables2008.aspx

Le guide des indispensables en STI

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2008/Indisp_08_STI.aspx



Le rapport sur la série S veut retarder la spécialisation des lycéens

"La mission ne préconise ni un renforcement de la spécialisation des trois séries générales, ni une fusion de ces dernières qui conduirait à former de la même manière tous les élèves. Au cycle terminal de la voie générale, l’élève doit construire son parcours de formation au fur et à mesure que ses goûts et que ses aptitudes se révèlent, c’est à dire progressivement. La progressivité dans la construction de son parcours permet à l’élève d’affiner son projet, de l’ajuster ou même de le revoir". Le rapport sur la série S, rédigé par les inspecteurs généraux Jean Moussa, Claudine Peretti et Daniel Secrétan, était guetté. Il vient après un rapport sur la filière L et au moment d'une polémique sur la série ES. Enfin il est publié alors que la crise de la série la plus prestigieuse du système éducatif français est éclatante : une série au recrutement de plus en plus socialement ségrégatif mais qui échoue à produire les étudiants en sciences nécessaires. C'est clairement signifier un certain échec de l'orientation dans le secondaire.

Ainsi les rapporteurs démontrent d'abord l'inefficacité du système des options en seconde. "La classe de seconde ne joue pas son rôle de classe de détermination. Cela tient d’une part à la méconnaissance qu’ont les élèves et les familles de la nature et des débouchés des différentes voies de formation, et d’autre part aux effets pervers du choix des options. Ce choix est en effet opéré dans une liste trop étendue et difficile à décrypter qui ne place ni les familles, ni les établissements, en situation équitable et il est souvent ressenti par les différents acteurs comme une prédétermination à entrer dans telle ou telle série". Aussi proposent-ils de remplacer les options par un "parcours de formation" qui permettrait de faire découvrir aux élèves les finalités et méthodes des différentes filières. "Cette préparation au choix d’un parcours de formation s’appuierait sur des activités de découverte ; leur cadre réglementaire serait déterminé par un cahier des charges et non par un programme ; les lycées les déclineraient en fonction du projet d’établissement, du contexte local, des partenariats possibles (avec des universités, des établissements technologiques voisins, des institutions culturelles…), des compétences disponibles dans l’établissement, et des intervenants extérieurs susceptibles d’être mobilisés". C'est le modèle des TPE qui est évoqué ici.

En première et terminale tous les élèves partageraient un tronc commun avec des enseignements d'approfondissement. Ces derniers pèseraient peu en première face au tronc commun et c'est seulement en terminale qu'une véritable différenciation se ferait avec un renforcement des options. On aurait ainsi gagné une autre année à la confirmation des choix des lycéens. Les auteurs ne  croient pas qu'un renforcement de l'identité scientifique de la série répondrait aux attentes. Au contraire ils estiment qu'un style d'enseignement des sciences explique le désintérêt des élèves pour les formations scientifiques. "L’effondrement numérique des premiers cycles universitaires en sciences fondamentales, associé à l’attrait continu des études économiques, financières, et médicales, et à l’absence d’effondrement dans le domaine des sciences appliquées plaide en faveur du caractère expérimental de l’enseignement qui a permis de contrarier, au moins partiellement, le phénomène de désintérêt pour les sciences constaté dans la plupart des pays. Sur ce point, la crainte de voir l’Europe manquer de scientifiques a conduit un groupe d’experts mandaté par la Commission européenne à prôner un revirement dans l’enseignement des sciences pour passer d’une méthode déductive à une méthode basée sur le questionnement qui accroît l’intérêt des élèves pour les sciences, notamment des filles, et la réussite des élèves de milieux défavorisés comme favorisés".

Cette réforme serait-elle à même de lutter contre les volontés ségrégatives à l'œuvre dans le système éducatif ? Au moins pourrait-elle aligner notre système éducatif sur ceux de nos voisins qui n'ont pas forcément des résultats inférieurs (voir Pisa 2006). "L’organisation en séries de la voie générale est une particularité française" écrivent les auteurs. "Lui substituer une logique de construction de parcours de formation faciliterait la réussite du projet professionnel de l’élève, et permettrait un rapprochement des pratiques rencontrées dans différents pays de l’Union européenne. Cela favoriserait les échanges et la  reconnaissance des formations et des diplômes entre les pays".

Le rapport

http://www.education.gouv.fr/cid20703/la-serie-scientifique-au-cycl[...]



L'Afdet publie un Livre blanc

L'Afdet, Association française pour le développement de l'enseignement technique, a publié un livre blanc intitulé "Propositions d'actions pour l'enseignement technique". Selon elle, trois défis sont à relever : le défi économique et social, le défi des mutations institutionnelles et territoriales et le défi culturel. Il faut tout à la fois affermir la formation professionnelle initiale, la consolider, la rendre accessible à l'ensemble des jeunes et l'articuler à une formation continue organisée tout au long de la vie. L'Afdet préconise également d'inscrire les orientations nationales dans une perspective européenne et internationale. L'association milite pour un partenariat renforcé avec le monde de l'entreprise.

Le sommaire

http://afdet.org/index.php3



Sur le site du Café
Par NORBERT TROUFFLARD , le mardi 01 juillet 2008.

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