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Quitter l'enseignement 

Par Rémi Boyer et Catherine Terseur

 

Pour ceux d’entre-vous qui mûrissent un projet d’évolution professionnelle et souhaitent mettre cet été à profit entre deux bains de sable, nous vous apportons de quoi réfléchir à votre projet.

 

Ceux qui ont quitté la classe - Interview de Sylvain Delouvée

 

Sylvain Delouvée, Maître de Conférences à l’Université de Haute-Bretagne (Rennes 2), travaille sur les enseignants qui ont quitté la classe temporairement ou définitivement. Alors, pas de regret ?

 

 

Actuellement, vous réalisez une recherche sur les enseignants qui ont quitté l'enseignement. Comment avez-vous prospecté pour les trouver ?

 

En réalité ma recherche s’intéresse aux enseignants qui ont cessé, temporairement (détachement, disponibilité, CLD, etc.) ou définitivement (démission, radiation, etc.) leurs fonctions pédagogiques devant les élèves. Celles et ceux qui ont “quitté la classe” pour reprendre le sous-titre d’une thèse réalisée en partie sur ce sujet à propos des enseignants du premier degré par Frédéric Quinson. J’exclus, dans mon travail, les enseignants du supérieur qui sont enseignant et chercheur pour me centrer sur les premiers et seconds degrés. J’ai diffusé des annonces dans des écoles mais le résultat ne fut pas très probant... En réalité les premiers contacts ont été réalisé par des connaissances qui elles-mêmes m’ont donné les coordonnées d’amis ou de (ex)collègues, et ainsi de suite.

 

 

Avez-vous contacté l'administration de l'Education nationale à l'occasion de ce travail, et si oui, vous ont-ils aidé ?

 

La première phase de ce travail a consisté à contacter par courrier le Ministère de l’Education nationale et certains “grands organismes”. Disons que les résultats n’ont pas été très significatifs... les contacts téléphoniques n’ont pas donné de meilleurs résultats. Une enquête sur les enseignants qui n’enseignent pas ou plus semble inquiéter ou, en tout cas, intriguer : “Nous n’avons pas d’informations à ce propos...”, “Contactez plutôt la direction de ceci ou le secrétariat général de cela...”, “Dans quel cadre réalisez-vous ce travail exactement...”, “Vous savez ce sont des cas très marginaux...”, “Pouvez-vous rappeler la semaine prochaine...”, etc.

 

 

Parmi les anciens enseignants que vous avez rencontrés, quelle a été leur motivation principale pour quitter ce métier ? Etait-ce de gaieté de coeur ?

 

Il serait illusoire d’imaginer qu’il y a une cause ou une raison unique. Les parcours et les histoires de vie sont très différents. Certains quittent effectivement leur emploi par “gaieté de coeur” – l’enseignement n’a été qu’une étape de leur vie professionnelle -, d’autres vivent cela de manière plus difficile ou douloureuse. Bien entendu les personnes rencontrées après un délai très long ont tendance à rationaliser et à réécrire leur histoire. A trouver des continuités, des justifications qui n’existaient peut-être pas à l’époque de “la rupture”. Disons qu’il faut éviter les caricatures : ce n’est ni uniquement l’enseignant dépressif qui déteste ses élèves et veut en finir, ni la personne qui enseigne trois ans pour avoir simplement une expérience supplémentaire après avoir été GO au Club Med ! Bien entendu ces deux cas existent mais les profils rencontrés sont beaucoup plus nuancés et complexes. Beaucoup d’éléments entrent en compte : le lieu d’affectation, la relation avec les collègues, l’environnement familial, la pression hiérarchique, les ‘accidents de la vie’.

 

Ces anciens enseignants sont-ils heureux d'avoir quitté le métier ou ont-ils des regrets, et si oui lesquels ?

 

J’ai interrogé certaines personnes alors qu’elles venaient de reprendre leur poste (devant les élèves), d’autres qui envisageaient de partir, d’autres encore qui étaient à la retraite. Les parcours sont différents, les ressentis différents et l’éloignement par rapport à la “rupture” induit des perceptions différentes. D’une manière générale chez ceux qui sont partis, il n’y a pas de regret. Lors des entretiens une des questions était : “Et si c’était à refaire ?”. Sans ambiguïté ils referaient la même chose. Par contre certains souhaitent encore évoluer.

 

 

Quels métiers exercent-ils en général ? Ont-ils eu besoin d'une formation pour cela ? Ont-ils pu mettre à profit certaines de leurs compétences, et si oui, lesquelles ?

 

Encore une fois on ne peut pas dire qu’il y a des cas “en général”. Qui plus est mon échantillon était bien trop petit pour que je me permette d’affirmer et de trancher. Les professions sont variées : journaliste, écrivain, comédien, formateur, consultant, commerçant, agriculteur, député !

 

 

Pourquoi l’Agence Nationale de la Recherche s'intéresse-t-elle à cette question de la mobilité des enseignants ?

 

En réalité l’Agence Nationale de la Recherche a pour fonction de financer des projets de recherche. Pour ma part j’ai réalisé ce travail dans le cadre d’un stage post-doctoral au sein du Centre universitaire de recherche sur l’action publique et le politique (CNRS – UPJV). Le contrat, coordonné par Sophie Richardot, concerne les “figures du conflit” et ma recherche s’inscrivait plus particulièrement dans l’axe n° 1 intitulé : Situation “intenables” et stratégies d’exit. Il ne s’agit donc que d’une branche d’un projet de recherche plus vaste et globale qui n’est pas centré uniquement sur la mobilité des enseignants.

 

Le blog de Sylvain Delouvée

http://www.psychologie-sociale.org

 

 

Les conseils d’AIDOPROFS pour réussir sa mobilité professionnelle :

 

Avant de songer à évoluer professionnellement, quelles que soient les raisons qui vous y conduisent, il est indispensable d’identifier vos savoirs, vos savoir-faire, vos savoir-être, vos savoir-agir : ces quatre notions constituent ce que l’on nomme les « compétences » d’un individu.

 

Sur la plage, prenez un grand cahier, une grande règle, trois stylos de couleurs distinctes (noir, bleu, rouge), puis réalisez votre tableau de compétences, en quatre colonnes. Ecrivez en noir et n’oubliez rien : ni vos qualités, ni vos défauts, ni vos atouts, ni vos manques, sans vous restreindre à votre champ professionnel : tout ce que vous faites en dehors de votre métier, ou tout ce que vous avez fait par le passé peut avoir une importance.

 

Une fois ce travail introspectif effectué, soulignez en bleu les éléments positifs qui vous semblent le plus important et en rouge ce qui vous semble négatif.

 

Etablissez ensuite une liste des domaines d’activité qui vous intéressent, et des types de fonctions que vous vous imagineriez exercer.

 

Attention, là, c’est le moment de se rhabiller…non pas parce que le soleil a baissé sur l’horizon, mais pour aller consulter un moteur de recherche sur Internet et rechercher le profil du poste qui vous intéresse. Peut-être vous faites-vous des idées, après tout…peut-être n’en avez-vous pas encore toutes les compétences ?

 

Si c’est le cas, avant d’évoluer professionnellement, il faut réfléchir à la formation complémentaire qui enrichira votre profil et vous permettra de réussir votre projet dans les meilleures conditions : cette démarche s’appelle « la formation continue tout au long de la vie ». Le Cned (www.cned.fr ), avec ses 3 000 formations, vous fournira quelques pistes, de même que tous les autres sites de formation continue à distance : il est souvent plus facile, quand on travaille, de réaliser une formation par Internet en téléchargeant ses cours et en participant à quelques regroupements dans l’année.

 

Lorsque vous aurez trouvé ce que vous voulez faire… le calendrier affichera peut-être « 1er septembre », et vous vous direz « encore râpé ! ».

 

Eh bien non, car le 1er septembre, l’association AIDOPROFS (www.aideauxprofs.org  ) accueillera de nouveau vos questions, de manière personnalisée et confidentielle, pour vous informer et peut-être vous épauler dans ce projet qui vous tient à cœur, mais où vous vous sentez bien seul.

 

Comme l’été est long (deux mois, reposez-vous !), nous vous proposons quelques pistes pour commencer votre prospection de postes sans attendre la rentrée. Qui sait, peut-être trouverez-vous « le » poste qui vous convient ?

 

La référence, tous les jeudis, c’est le BOEN (consultez le bas du BO, « vacances de postes ») :

http://www.education.gouv.fr/bo/default.htm

 

Pour migrer vers un emploi d’une autre administration, en France comme dans tous les pays de l’Union européenne, ces deux sites font référence (attention, les postes proposés exigent de solides compétences, et sont mis à jour chaque semaine) :

 

Bourse de l’emploi public :

http://www.bourse.fonction-publique.gouv.fr/front/emplois/accueil_emp.cfm

 

Bourse de l’emploi européenne :

http://www.cortex-culturemploi.com/

 

Début août, il sera temps de vous connecter sur ces sites, puisque la campagne de candidature pour la rentrée 2008 à des postes à l’étranger commencera :

 

Emplois à l’international :

http://www.conesud.com.br/

http://www.aefe.diplomatie.fr/aefe/

http://www.diplomatie.gouv.fr/mfi/Rech.asp?Result=1

http://www.diplomatie.be/fr/jobs/vacanciesdetail.asp?TEXTID=47717

http://www.mfe.org/

http://www.auf.org/

http://www.emploi-international.org/

 

Mission Laïque Française :

http://www.mission-laique.asso.fr/index2.html

 

N’oubliez pas que les collectivités locales recrutent…puisque touchées elles aussi par le papy-boom :

http://www.cnfpt.fr/fr/accueil.php?

http://www.lagazettedescommunes.com/emploi/index.asp

http://www.territorial.fr/405-offres-d-emploi.htm

http://www.uncdg.com/fncdg/htm/accueil/index.asp

http://www.cig929394.fr/emploi/offres_emploi.php

http://www.projetdeterritoire.com/offres-emploi/

 

Et si vous avez plus de 15 ans d’ancienneté et rêvez d’une « seconde carrière », examinez bien les fiches de postes avant de vous lancer : un parcours professionnel diversifié est souvent nécessaire, ainsi que des qualités de rigueur, d’organisation, de rédaction, de communication, d’analyse, de synthèse, de la disponibilité et de la réactivité, et l’habitude du travail en équipe :

http://www.ac-paris.fr/article.php3?id_article=239



Sur le site du Café
Par fjarraud , le lundi 01 septembre 2008.

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