Le Guide de la rentrée 2008 pour les parents : Des ados en souffrance ? 

Par François Jarraud



Les ados sont en grande souffrance, dénonce Dominique Versini, défenseure des enfants. Elle propose un plan mais évite de poser la question de la pauvreté… C'est pourtant elle aussi qui est responsable de la montée de l'obésité.

 

La souffrance des adolescents grand chantier national ?

C'est ce que demande la Défenseure des enfants en conclusion d'un rapport remis au président de la République. " Nous voyons de nouvelles formes de souffrances psychiques chez des adolescents de plus en plus jeunes, des scarifications, une alcoolisation jusqu’au coma, des tentatives de suicide… Nous avons constaté leurs insuffisances de moyens pour faire face à l’augmentation des demandes (800 postes de psychiatres non pourvus dans les hôpitaux publics, manque d’infirmiers et de médecins scolaires…) ce qui a des conséquences importantes sur le repérage et la prise en charge des adolescents" écrit-elle.

 

Pour Dominique Versini ce sont les changements sociaux qui expliquent l'importance des souffrances psychiques des jeunes. Et d'abord Internet, avec ses blogs où les jeunes se dévoilent et la pornographie. Un site est même dénoncé : Doctissimo, dont le forum  accessible à tous contiendrait des propos pornographiques. D. Versini déplore"les métamorphoses de la famille" et les familles monoparentales et la scolarisation "massive" qui fait peser le poids de l'échec sur certains adolescents. Enfin, la défenseure veut bien admettre qu'il y a aussi 2 millions d'enfants pauvres en France dont une bonne partie vit dans des ghettos urbains. Ca aussi ça n'aide pas à aller bien.

 

D. Versini n'envisage pas de changer la société. Bon nombre de ses 25 recommandations concernent l'Ecole. Ainsi elle demande davantage d'infirmières et médecins scolaires, une formation obligatoire des enseignants à la psychologie de l'adolescent. A noter que 10% des plaintes qui lui parviennent concernent l'Ecole. Il s'agit généralement d'élèves sans école, de décisions d'orientation, de scolarisation d'enfants handicapés et enfin, parfois, de mauvais traitements à l'école.

 

Elle demande à l'Etat "un plan national" pour augmenter les moyens des centres médico-psychologiques et le délai d'attente des consultations.

Le rapport

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/[...]

 

 

L'absence de perspective plombe la jeunesse française

 "Le niveau réel d’un pays se mesure à l’attention qu’il accorde à ses enfants, à leur santé et à leur sécurité, à leur situation matérielle, à leur éducation et à leur socialisation, ainsi qu’à leur sentiment d’être aimés, appréciés et intégrés dans les familles et les sociétés au sein desquelles ils sont nés". Armée de cette vision, l'Unicef a osé faire un palmarès du "bien – être des enfants dans les pays riches". Et, disons le tout de suite, mieux vaut être un jeune Polonais que Français : la France est 16ème sur 21.

 

Oui mais comment mesurer ce bien-être ? Pour cela l'organisation a retenu 6 critères : le bien-être matériel, la santé, la relation avec la famille, les comportements à risque,le bien-être subjectif et le bien-être éducationnel.

 

Ce qui classe la France ce sont les deux dernières catégories. Alors encore la faute à l'école ? Non le niveau scolaire des jeunes français est moyen.  Ce qui classe la France au 18ème rang pour ces catégories c'est le fort pourcentage de jeunes qui ne sont engagés ni dans une formation, ni dans un emploi, ni dans les études de 15 à 19 ans et le pourcentage 'élèves de 15 ans qui s'attendent à trouver un travail peu spécialisé. Autrement dit, l'étude révèle tout un pan de la jeunesse qui tient déjà les murs et qui se sent à l'abandon. 

 

" Qu’a-t-on à gagner à mesurer et à comparer le bien-être des enfants dans différents pays ? Un axiome nous donne la réponse : "Pour améliorer quelque chose, prends en d’abord la mesure". Alors que la France a supprimé la scolarité obligatoire jusqu'à 16 ans, l'étude de l'Unicef invite à s'occuper de tous les jeunes jusqu'à leur majorité.

http://www.unicef.org/french/media/media_38299.html

http://www.unicef.ca/portal/Secure/Community/508/WCM/PR[...]

 

 

Ados : bonheur et scepticisme

"Pour avancer mieux vaut pas trop s'inquiéter". L'enquête réalisée par Ipsos pour la Fondation Wyeth pour la santé auprès d'adolescents de 15 à 18 ans dépeint une jeunesse heureuse mais pas béate.

 

Car tout va bien pour nos ados : 95% disent avoir beaucoup d'amis, 80% ont de bonnes relations avec leurs parents et 79% se sentent bien à l'école. Ce qui compte pour eux c'est d'abord la famille (90%) puis les amis et les amours (57%), l'école arrivant en 5ème position, pour seulement 37% d'entre eux. 64% d'entre eux sont confiants dans leur avenir personnel. Huit sur dix croient d'ailleurs dans l'engagement.

 

Mais le trait marquant de cette génération est sans doute le scepticisme certain. Seulement un adolescent sur quatre (25%) croit que "le monde sera meilleur demain", neuf sur dix sont inquiets face aux évolutions du monde et de la France.

 

Ainsi les auteurs de l'étude classent les ados en 5 groupes. La moitié d'entre eux seraient soit très confiants en l'avenir soit satisfaits de leur sort personnel. Un quart restent indécis et croient peu en l'action. 22% sont inquiets ou angoissés face à l'avenir. C'est particulièrement le cas des jeunes de L.P., issus de milieux modestes ou dont les parents sont séparés.

 

L'enquête révèle un phénomène intéressant : neuf jeunes sur dix affirment connaître le métier qu'ils veulent faire. Le médical est plébiscité devant l'industrie, les arts et le sport et l'administration. Une information à se rappeler quand on est devant des élèves muets sur leur orientation…

http://www.ipsos.fr/CanalIpsos/articles/1849.asp?rubId=21

Par fjarraud , le lundi 01 septembre 2008.

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