Accompagnement éducatif : L'efficacité à quel prix ? 

Par François Jarraud



L'accompagnement scolaire est-il efficace ? Si oui à quelles conditions ? "Si l’on se centre uniquement sur les résultats scolaires, c’est-à-dire l’amélioration des acquisitions ; d’un point de vue global, la fréquentation de l’accompagnement scolaire ne se traduit pas par des progrès notables".  Alors que l'accompagnement scolaire devrait être généralisé en 2008, Bruno Suchaut (Iredu) fait le point des études sur ce sujet. On dispose ainsi d'une synthèse fort utile.


Mais les effets varient selon les dispositifs. Et Bruno Suchaut discerne quatre facteurs qui permettent de le rendre plus efficace. "Les dispositifs les plus efficaces sont ceux qui sont directement en prise avec le travail scolaire" estime-t-il ce qui revient à soutenir l'idée d'études dirigée effectuées par le professeur. Cette information est à recouper avec une autre : l'accompagnement scolaire st plus efficace en groupe. " Il s'agit d'éviter une trop forte individualisation de l'aide (entre 8 et 15 élèves par groupe semble être un choix pertinent) et de composer des groupes, autant que cela est possible, de profils hétérogènes tant sur le plan scolaire que social".


"Un des premiers critères qui joue sur l’efficacité des dispositifs",poursuit B. Suchaut, " est le niveau scolaire des élèves au moment où la prise en charge débute. Il apparaît, au CP et au CM1, que les élèves qui abordent l’année scolaire avec le plus de difficultés (environ un quart des élèves) tirent le plus de profit un avantage de l’accompagnement à la scolarité alors que ce n’est pas le cas pour les autres. Un constat similaire est relevé au niveau d’autres caractéristiques : les élèves d’un milieu social très modeste et les redoublants bénéficient davantage des actions".


Enfin, l'accompagnement scolaire est plus efficace quand il associe les parents. "Un des éléments d’efficacité sans doute le plus intéressant, par son caractère transversal et généralisable, est l’implication des parents dans les dispositifs".

L'étude de B. Suchaut

http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00176058/fr/

Sur le Café : l'Ecole et le politique

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/24072007Accueil.aspx

 

Accompagnement éducatif : "une réponse  peu opérationnelle à des besoins mal cernés" selon l'Andev

Mal ciblé, l'accompagnement éducatif voulu par Nicolas Sarkozy pourrait ne pas répondre aux espoirs mis en lui estime l'Andev, une association qui regroupe des praticiens de l'éducation, les directeurs de l'éducation des villes de France.


"L'accompagnement éducatif n'est pas une petite "mesurette" et concerne des enjeux réels. Cependant en voulant réunir dispositif de droit commun et équité, elle risque de rater l'une et l'autre de ces cibles" déclare l'Andev. Les directeurs des services éducatifs des grandes villes ont déjà une longue expérience de l'accompagnement scolaire. Et l'intervention de l'Andev dans ce projet reflète d'abord les difficultés apportées par le projet ministériel. "Ces mesures ont des impacts directs sur les collectivités, départements et communes qui sont non seulement invitées à cofinancer ces interventions, mais interrogées sur de nombreux autres aspects de leurs compétences (mise à disposition d'équipements sportifs, transports scolaires, liens avec la politique de la ville…)" rappelle l'Andev.


Au-delà des enjeux financiers, l'association souligne l'opposition entre les deux objectifs fixés à l'accompagnement éducatif (AE) par le ministère.  L'AE est définie dans la circulaire ministérielle à la fois comme un dispositif de droit commun offert à tous les collégiens et une aide aux "orphelins de 16 heures" c'est-à-dire un dispositif d'égalité des chances.

 

Or pour l'Andev, "l'expérience des accueils péri scolaires et extra scolaires dans le premier degré fait apparaître que bien souvent, et malgré des tarifs attractifs, voir la gratuité, la fréquentation de ces temps est souvent faible pour les enfants dont on souhaiterait justement qu'ils les fréquentent". Par conséquent, "un dispositif de droit commun, tout utile qu'il soit, ne peut viser  en lui même à "favoriser l'égalité des chances entre tous les élèves". Des mesures d'accompagnement sont nécessaires pour viser ce but". Pour l'Andev, plutôt que cet AE généraliste,il vaudrait mieux payer les enseignants pour du soutien individuel des enfants défavorisés.

 

L'association critique également l'horaire retenu. " Le temps du midi pour peu qu'il soit aménagé,  peut devenir un moment  de qualité au lieu d'être comme souvent aujourd'hui  au collège un espace difficile à gérer et de ce fait souvent source de tensions.  La pause  méridienne pourrait ainsi être allongé permettant du même coup d'augmenter le temps de scolarité le soir à un moment (16h30/17h)  dont on sait qu'en terme de chronobiologie l'aptitude aux  apprentissages est bonne".

 

L'Andev signale également que si l'AE est un dispositif de droit commun, il ne peut s'appuyer sur des enseignants volontaires mais doit faire appel à des intervenants extérieurs.


En conclusion l'Andev estime que "s'il s'agit de droit commun, les mesures prises sont mal adaptées à la pérennité du dispositif. S'il s'agit d'équité, le dispositif est trop collectif pour pouvoir sérieusement y répondre et contradictoire avec d'autres démarches engagées par l'Etat (réussite éducative) qui visent au contraire à partir de l'enfant pour mettre en place un parcours de réussite".

 

Portée par le terrain, l'analyse de l'Andev pourrait signifier une inquiétante résistance des pouvoirs locaux à l'initiative ministérielle. Elle souligne les défauts d'une mesure lancée précipitamment.

L'Andev

http://www.andev.fr/

L'AE dans le Café

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pages/2007/8[...]

 

La Ville de Paris suspend sa convention avec l'Académie

La Ville de Paris a décidé le 20 juin de suspendre à titre conservatoire la convention organisant les stages de remise à niveau à destination des élèves en difficulté dans les écoles élémentaires pendant les vacances scolaires. La convention prévoyait la mise à disposition de locaux scolaires parisiens pour la tenue de ces stages.


"Je veux connaître le contenu de ces stages" a précisé au Café Pascal Cherki, maire adjoint chargé de la vie scolaire et de la réussite éducative. "La Ville fait de la remédiation, avec par exemple le dispositif Coup de pouce. Nous avons une charte pédagogique qui précise ce qui est fait. Dans le cas des stages académiques, je sais juste qu'ils sont encadrés par des enseignants volontaires. Je veux connaître le contenu, savoir quelles activités sont prévues, si c'est un complément à nos dispositifs ou si ça se substitue à eux.".


Pour Pascal Cherki, c'est aussi l'occasion de réunir un Conseil départemental de l'éducation nationale pour procéder à l'évaluation des stages mais aussi "faire discuter des acteurs qui pour le moment s'opposent". "Si ces stages n'ont pas de contenu pédagogique précis, alors c'est un simple affichage. Et nous ne sommes pas là pour jouer les agents de propagande du gouvernement" a-t-il ajouté.



Accompagnement éducatif : un dossier du Café

"Coup de pouce", "permanence devoirs", "aide aux devoirs", les appellations sont multiples, mais il s’agit de la même famille : offrir aux élèves un espace gratuit (ou à très bas coût) permettant de travailler hors de l’école à une meilleure réussite scolaire.


Initiés dans les années 70, largement développés dans les années 80 avec la décentralisation, il n’est aujourd’hui pas une ZEP qui ne compte sur son territoire un ou plusieurs de ces dispositifs. On estime que 150 000 à 200 000 élèves sont concernés. Ils devraient être encore plus nombreux en 2008 puisque le ministre a décidé de généraliser l'accompagnement scolaire. Dans ce nouveau dossier mensuel, le Café interroge la légitimité et l'efficacité du dispositif sur lequel on met autant d'espoir.

 

L’efficacité de l’accompagnement scolaire est-elle mesurable en terme de résultat scolaire ? Le Café interroge les spécialistes comme Dominique Glasman ou Bruno Suchaut. Il enquête également dans des collèges à Nevers et en Ile-de-France. Il interroge les associations partenaires comme les Cemea ou l'Andev.

 

Quel avenir pour cet accompagnement ? La mesure est-elle capable d'établir "l'égalité des chances" ? Ce Dossier mensuel vous aide à construire une opinion.

Le sommaire

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2007/87_accomp_index.aspx



Les Rencontres nationales sur l'Accompagnement

"L'aide ? Comment faire pour qu'ils s'en passent ?" Pour une première, ce fut une belle réussite... Il a même fallu refuser du monde, à Saint-Denis, les 5 et 6 avril, au colloque sur l'accompagnement éducatif organisé par le Gfen, en partenariat avec le Café, l'Ozp et le Snuipp, bien que l'événement ait été monté en quelques semaines seulement.

 

Sur les mêmes bancs de l'amphi, ou dans les nombreux ateliers, accompagnateurs bénévoles, cadres associatifs, parents, élus ou enseignants se sont côtoyés, ont travaillé ensemble pendant tout un week-end. Le Café rend compte de la richesse des tables rondes et des ateliers.

 

Sur le Café, le sommaire

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/GFENAide.aspx

Jacques Bernardin (GFEN) et gérard Chauveau dessinent le cadre et les enjeux

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/Gfen_intro.aspx  

Des ateliers pour vivre le défi de l'apprentissage d'une autre manière http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/gfenAideAteliers.aspx  

Les attentes envers les élèves, tout un programme...

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/gfenattentes.aspx  

Jean-Yves Rochex : " se mettre en règle avec l'école, ou apprendre à se mobiliser intellectuellement ?"

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/gfenRochex.aspx

 

Remédiation et pratiques différenciées au primaire

"Cette lente transformation du système scolaire et l’évolution de la société placent les enseignants devant un problème majeur : enseigner un même programme dans des classes devenues très hétérogènes (au niveau scolaire, social et culturel) en respectant les idéaux « d’égalité des chances », de « lutte contre la relégation scolaire », « d’équité » et « d’égalité des résultats ». Face à cette volonté plus pressante et surtout face à une nécessité croissante, que font les enseignants ? Comment ont-ils intégré ces demandes dans leurs pratiques de classe ? Comment gèrent-ils au quotidien la nature des difficultés rencontrées (différences d’acquis, de comportement, de rythme de travail, d’intérêts, de profil pédagogique, etc.) ? Et surtout quelles solutions adaptées (nécessité d'optimiser leurs chances de réussite) ont-ils mises en place ?" S. Descampe, F. Robin, P. Tremblay et B. Rey,université libre de Bruxelles, ont suivi des enseignants qui tentent d'installer une pédagogie différenciée à l'école primaire.

 

"Tentent" car ce n'est pas facile. Le rapport insiste sur les risques : différencier c'est aussi "prendre le risque d'augmenter les écarts entre les élèves".

L'étude

http://www.enseignement.be/@librairie/documents/ressources/116/index.asp



Stages de rattrapage : une réponse adaptée ?

Annoncés par Darcos, des stages de rattrapage devraient être proposés aux élèves en difficulté dès les vacances de printemps. Seront-ils efficaces ?

 

10% des élèves en stage de rattrapage en CM1 et CM2

Xavier Darcos a adressé une note aux recteurs leur demandant d'organiser à compter des vacances de printemps des stages de rattrapage en maths et français pour les écoliers de CM1 et CM2.

 

Les stages se dérouleront durant 15 heures sur l'une des semaines des vacances de printemps, la première semaine de juillet et la dernière des vacances d'été. Les enseignants accueilleront 10% des élèves dans des groupes de maximum 6 enfants. Les stages seront rémunérés en HSE.

La circulaire

http://www.education.gouv.fr/cid20926/organisation-de-stages-de[...]

 

Le Sgen critique les stages de rattrapage

Annoncés par X. Darcos à Poitiers (voir L'Expresso du 29), les stages de rattrapage organisés durant les vacances sont-ils efficaces ? Le Sgen Cfdt en doute. "Est-ce à dire qu’en quelques jours on compensera ce qui n’a pas été acquis pendant des mois et des mois de classe ? Est-ce à dire que les vacances déterminées par le ministère sont du temps perdu pour les élèves ? " déclare T. Cadart. "Est-ce à dire que le ministère propose de combattre l’échec scolaire par le relookage d’une punition ? Qui déterminera les élèves qui y participent ? Qui peut garantir qu’il s’agira bien de ceux qui ont des difficultés ? Une semaine de punition pour les plus faibles, une semaine de bachotage pour les plus forts, deux traductions concrètes qui n’ont aucune chance d’atteindre l’objectif de lutte contre l’échec scolaire. Voilà un dispositif qui paraît pour le moins léger à qui s’est confronté un jour à la difficulté scolaire !"

Communiqué

http://www.sgen-cfdt.org/actu/article1567.html



Sur le site du Café
Par fjarraud , le lundi 01 septembre 2008.

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