Repères historiques, réalités présentes 

Reuter ICEM On n'est jamais si fort que quand on sait d'où on vient. Cela permet souvent de mieux comprendre les tensions du présent...
Repères historiques
1860 : Création de l’Enseignement secondaire spécial (Duruy)

1886 : Ecoles nationales professionnelles
1911 : création du certificat de capacité professionnelle.
1919 : loi Astier sur l’enseignement professionnel, les apprentis, les « cours de perfectionnement » pour les ouvriers. L’Etat obtient le monopole des diplômes. Création du CAP.
1925 : Taxe d’apprentissage pour financer la formation des apprentis
1940 : Vichy crée un enseignement professionnel de masse intégré à l’appareil scolaire.
1951 : création du brevet de technicien, qui deviendra bac de technicien en 1968, puis bac techno en 1990
1960 : réforme Berthoin (création des collèges d’enseignement technique)
1962 : création du BTS
1966 : création du DUT
1967 : création du BEP
1971 : création des CFA (statut de l’apprentissage patronal)
1976 : lycées d’enseignement professionnel
1985 : lycées professionnels
1986 : création du bac pro
1989 : affichage « 80% d’une classe d’âge au Bac »
depuis 2000 : renforcement des liens avec l’entreprise (développement de l’apprentissage), dispositifs passerelles (DP6, PIM…)


Depuis sa naissance, l’enseignement professionnel est confronté à un dilemme : répondre aux demandes de qualification du marché, de la société, et se construire une place dans l’enseignement secondaire.
En direction des élèves, les tensions sont identiques : accueillir chacun dans sa différence, assurer son développement personnel versus former des professionnels de bon niveau, avec une ambition plus économique, mais aussi la perspective de les intégrer à leur tour dans un collectif de pros.
C’est d’ailleurs ce que l'élève attend généralement avec impatience, le manifestant parfois avec force en classe, et avec déception quand les perspectives d’emploi ne sont pas au rendez-vous…



Au cours du temps, on peut constater que l’enseignement professionnel, y compris agricole, a été une mine d’innovations, de pratiques différentes, de soucis d’articuler social, culturel et professionnel.
Mais le renforcement de la compétition économique, les transformations brutales du marché de l’emploi ces vingt dernières années, la baisse de la perspective de réussie son insertion sociale dans le travail,  instillent le doute dans une route dont l’avenir semblait tracé.
Pire même, les objectifs de rationalisation des dépenses publiques, la décentralisation, modifient la carte des formations : le ministère n’est plus là pour faire de l’aménagement du territoire… Que deux formations proches coexistent dans l’académie, et l’une est menacée. Peu importe que les familles choisissent avant tout la formation en fonction de celles présentes dans le bassin, faute d’habitude de mobilité géographique… A ce jeu, les plus pauvres risquent de ne pas sortir gagnants…


Et pour les enseignants, ces contradictions n’aident pas à fabriquer les collectifs qui font qu’on est « du métier ». La transformation du recrutement des PLP (passage du recrutement à la licence et égale dignité théorique avec les autres enseignants) modifie les « collectifs de travail », fragmente aussi les trajectoires personnelles. Le travail collectif et les solidarités, traditionnellement forts dans l’enseignement professionnel, s’en ressentent.
Au risque de fragiliser ceux qui ont du mal à « tenir » dans ces univers parfois chaotiques, parce qu’ils font converger tous ceux que l’Ecole ne parvient pas à convaincre de la pertinence de ses valeurs…
Sur le site du Café
Par ppicard3 , le dimanche 01 juin 2008.

Partenaires

Nos annonces