UNE PLATE-FORME D’AIDE A L’INSERTION D’ELEVES EN FIN DE SCOLARITE 

Par Françoise Solliec

 

Dans le cadre de la politique de la ville, une maison de l’innovation pédagogique et de l’orientation professionnelle, MIPOP, s’est créée sur le territoire des communes de Grigny et de Viry-Chatillon dans l’Essonne. Son chef de projet, Christophe Baude, est venu présenter à Rennes une plate-forme d’aide à l’insertion des jeunes de 3ème, sortis sans solution du système éducatif, en partenariat avec l’éducation nationale.

 

 

Accompagner les jeunes du territoire sortis sans solution de la 3ème vers un processus d’insertion

Depuis de nombreuses années, un nombre important de jeunes des communes de Grigny et Viry-Chatillon se retrouvent sans solution en fin de scolarité, notamment à la fin de la 3ème. Il s’agissait donc de proposer, dans ce territoire socialement défavorisé, une solution qui puisse maintenir la relation entre institutions scolaires et jeunes sortants et exploiter les 6 semaines entre les dernières opérations d’affectation et le début des actions de la MGIEN pour accompagner cette mutation des jeunes.

La préparation du Contrat Urbain de Cohésion Sociale en 2006 a enfin permis de faire émerger une réponse partenariale. Compte tenu de son positionnement, la MIPOP s’est vu confier le rôle de concepteur, porteur et coordinateur du projet. La MIPOP en effet, nous explique Christophe Baude, « est un service du GIP Grigny-Viry, intervenant sur une agglomération de 55 000 habitants, la plus jeune du département, comprenant 4 réseaux ambition réussite, RAR, (environ 6 000 élèves) et 1 réseau de réussite scolaire, RRS (1 500 élèves). Le contexte social est très marqué car plus de 80 % des établissements scolaires partenaires de la MIPOP relèvent de l’éducation prioritaire, certains accueillant plus de 90 % de CSP défavorisées ». Depuis 2002, la MIPOP centralise ressources documentaires et numériques et est un acteur très important de l’éducation populaire locale ; elle abrite un espace public numérique et mène des actions spécifiques financées par la politique de la ville ou par l’Europe sur la parentalité et l’interculturalité. Elle travaille en collaboration avec des COP, des CPE et des référents RAR sur des projets liés aux migrations et à leur impact sur les familles.

 

La plateforme élaborée pour favoriser l’insertion des jeunes, dénommée « Ateliers de la MIPOP », est conçue pour agir sur les trois composantes d’une insertion socioprofessionnelle réussie, à savoir la motivation, l’autonomie et le projet du jeune. L’étude s’est déroulée sur près de 6 mois (de février à juillet 2007) afin de bien articuler les champs de compétences de chaque institution partenaire (les collèges du territoire, le CIO du bassin, la veille éducative de l’agglomération, la coordination départementale de la MGIEN et les missions locales) et de définir précisément les besoins des jeunes et les objectifs à atteindre :

faire prendre conscience aux jeunes sans solution à la fin de la 3ème de leur situation et de leur nouvelle responsabilité

rendre accessibles à ces jeunes les dernières « opportunités » d’orientation disponibles dans la région

 

Les jeunes, qui restent pendant ce temps en liaison avec une personne référente de leur collège d’origine, se voient proposer une série de cinq ateliers d’une journée, dont le contenu, conçu avec des formateurs et des personnels d’orientation, va leur permettre de découvrir les ressources locales d’information, de développer leurs capacités de mobilité, de savoir se présenter, de définir un projet personnel et professionnel. Des démarches personnelles doivent être menées en parallèle, avec le soutien du référent du collège et de la MIPOP. Les partenariats établis avec les entreprises locales et les chambres de métiers facilitent la découverte de la vie professionnelle tandis que les enseignants apportent leur expertise en termes de soutien scolaire.

 

Le bilan de l’opération s’est révélé parfaitement positif, puisque selon l’évaluation menée « les résultats obtenus auprès des élèves montrent 88 % de réussite dont 50 % d’accès à un module d’insertion et 50 % à une formation diplômante ; la qualité du partenariat explique les résultats obtenus mais doit être renforcée par une meilleure implication des collèges et des parents ». Par ailleurs, à l’aide du carnet de bord et des entretiens, les élèves ont exprimé ce qu’ils pensaient avoir acquis. « Les termes de confiance, estime de soi, motivation, espoir, capacité d’expression en public … sont les principaux évoqués par les élèves et aussi les institutions partenaires ».

 

 

 

Sur le site du Café
Par fsolliec , le dimanche 04 mai 2008.

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