Nouveaux programmes : Darcos lève le voile
 « Si je voulais être jugé sur quelque chose, je voudrais qu’on mette sur mon bulletin de notes : «il a fait quelque chose pour la justice sociale». C’est sur ces mots que Xavier Darcos a conclu sa conférence de presse du 20 février. Dans son discours comme au cours des questions de la salle, il martèle : « guider l’élève vers la liberté… », «responsabilité de l’Ecole devant la société », « devoir de réussite », « les élèves en difficulté ont besoin qu’on revienne aux outils par lesquels on apprend ».
Il veut que l’Ecole réponde aux problèmes des plus en difficulté : « pas pour les enfants de riches, qui trouvent des officines qui les aident. Mais comment font les gens modestes ? L’Ecole doit être son propre recours, et je veux qu’elle fournisse les aides nécessaires, gratuitement, pour la maîtrise de la langue, les mathématiques, les repères dans le temps et l’espace ». « J’offre aux plus modestes, aux plus pauvres, ce que les riches peuvent se payer ».
Diviser par trois les élèves qui sortent de l’école primaire, et par deux le redoublement… C’est au nom de cet objectif que X. Darcos annonce des programmes « recentrés sur l’essentiel » : 10 heures de français au cycle II, de la conjugaison, des dictées, du calcul mental et du sport, avec un zeste d’histoire des arts, et beaucoup de morale dans l’éducation civique, avec l’apprentissage de maximes (plusieurs sont citées... Un délice !), de valeurs, de principes, le vouvoiement du maître...
Consultation
Avec le nouveau projet de programme qui va être soumis à « consultation », des « progressions indicatives des apprentissages » sont mises en ligne. Ainsi, les moyennes sections devront « comprendre les consignes des activités scolaires », « écouter en silence un récit facile », « scinder les syllabes », et les grandes sections « mettre en relation les sons et les lettres », « réaliser de beaux tracés », « avoir appris le son qui est transcrit par une lettre et la tracer en cursive ».
Les CE1 devront « utiliser à bon escient des mots concernant la topographie et le mobilier du domicile », « identifier des noms de chose en commençant à distinguer ce qu’on peut toucher et ce qu’on ne peut pas toucher », « lire des œuvres intégrales courtes », « écrire sans erreur sous la dictée un texte de 5 lignes, préparé ou non », « comprendre la différence entre la nature et la fonction d’un mot », « connaître et appliquer les accords verbes-sujets et déterminant-nom-adjectif ». En maths, les mêmes CE1 devront aussi « utiliser les techniques opératoires de la soustraction des nombres inférieurs à 1000 », « approcher la division de deux nombres entiers », « connaître la relation entre heures et minutes, mètres et centimètres, kilomètres et mètres, kilos et grammes, euros et centimes », « résoudre des problèmes de longueur et de masse », « utiliser des graphiques », « organiser les informations d’un énoncé ».
Les CM2, qui devront avoir appris « à apprécier les effets de choix formels dans l’emploi de certains mots et dans l’utilisation d’un niveau de langue bien caractérisé », qui sauront « expliciter leurs choix de lecture », «reconnaître le complément d’attribution et le complément d’agent », « mémoriser la règle de formation de la voix passive », «conjuguer au plus-que-parfait et au passé antérieur », « vérifier le parallèlisme de deux droites à la règle et l’équerre », « résoudre des problèmes relevant de la proportionnalité, relatifs aux pourcentages, aux échelles, aux vitesse moyennes, notamment en utilisant la règle de trois », ils connaîtront aussi la date du baptême de Clovis, Saint Louis et Jeanne d’Arc, Richelieu, la Terreur, la révolution industrielle, ainsi que l’histoire de Arts : une liste très complète figure dans les programmes, de l’Acropole aux Beatles, en passant par les chants grégoriens, la fortification de Vauban, l’horloge astronomique de Strasbourg, Monet et Seurat, Le Corbusier, l’architecture de Barcelone, Mozart et les jardins à l’anglaise, la manufacture de Sèvres et Gershwin.
Tout un programme.
Par ppicard3 , le mercredi 20 février 2008.
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