L'éducation et la formation tout au long de la vie est un principe en passe de s'imposer. Par ce dossier, nous avons choisi de nous intéresser à la formation continue, une nébuleuse, dont l’enjeu pour une économie en crise se manifeste dans un projet de réforme. Un simple dossier ne suffira pas pour épuiser les interrogations mais nous souhaitons qu’il favorise la compréhension de l’enjeu et des débats.

En novembre dernier, était organisé le premier forum mondial de l’éducation et de la formation tout au long de la vie. Le Café Pédagogique était présent et a relaté les temps forts de la rencontre. Ce forum avait été l’occasion de visiter le thème sur tous les continents. Il avait mis aussi en relief le cloisonnement en France des deux types d’accès au savoir : la formation initiale et la formation continue. Yves Attou, président du comité mondial de l’éducation et de la formation tout au long de la vie et organisateur du forum, a échangé avec nous sur la réalité en France de ce concept.

La formation continue s’adresse aux personnes salariées ou non, qu’elles soient demandeurs d’emploi ou en activité. Les motivations pour se former sont diverses. On peut rentrer en formation pour acquérir une qualification, se perfectionner dans sa pratique professionnelle ou changer de métier. Il peut s’agir d’un choix personnel ou encore d’une incitation par son employeur. Toutes ces possibilités se traduisent par un système complexe où les acteurs et les dispositifs sont nombreux.

Que reproche-t-on à la formation continue ? Depuis quelques années, fleurissent les rapports qui dénoncent tantôt l’opacité du système, tantôt sa complexité voire son inefficacité.

On retrouve la complexité de la formation professionnelle continue au niveau de son financement assuré à la fois par l’Etat, les régions, les entreprises.

L’histoire de la formation se lit aussi dans les tables de la loi. De celle de 1971 à celle de 2004, les législateurs ont veillé à adapter le système de formation à son contexte économique et social.

Le 14 janvier dernier, une circulaire interministérielle est parue, qui fixe le cadre dans lequel la loi sur le Droit Individuel à la Formation doit s'exercer pour les fonctionnaires. Signée par 16 ministères, elle pourrait profondément modifier le contexte de la formation continue des enseignants.

Dans l’univers de la formation professionnelle continue, les Opca (organismes paritaires collecteurs agréés) jouent un rôle de premier plan, souvent méconnu. A l’image de la nébuleuse constituant cet univers, ils sont multiples. Visés par la réforme attendue sur la formation, nous avons choisi l’un deux, Opcalia, pour mieux comprendre leur rôle. Son directeur, Yves Hinnekint, nous guide dans les dédales de la formation des salariés.

Côté Education Nationale, ce sont les GRETA, GRoupements d’ETAblissements, qui sont chargés de la formation continue des adultes. Nous avons rencontré Anne-Françoise Gentric, conseillère formation continue au GRETA Aunis Atlantique à La Rochelle, pour qu’elle nous raconte le GRETA, son métier et son parcours.