Bravo, et merci pour cette analyse juste, brillante et réconfortante. Une remarque sur un petit détail :
La "hiérarchie" ne devrait selon moi pas organiser la remontée des observations sur les nouveaux programmes par les enseignants du primaire vers le ministère, sinon comment ne pas imaginer qu'ils sont ces "crétins manipulés" que soupçonne le public ? Après nous (instits) avoir inculqués l'art d'être un bon fonctionnaire pour nous faire porter la pédagogie en laquelle ils croient (et en laquelle nous croyons, pourquoi pas ?) ils devraient défendre eux-mêmes leurs convictions avec leur propre argumentation, et laisser le soin aux syndicats ou aux mouvements autonomes de porter la voix de notre propre contestation. N'est-ce pas cette fois une pression exercée cette fois de l'intérieur sur les enseignants ? J'ai réellement la sensation d'être pris un pion. C'est un comportement que je m'interdis avec mes élèves car j'ai la prétention de leur enseigner le respect en le pratiquant aussi envers eux, leur famille, leur milieu, loins de ma culture bourgeoise à "transmettre", ni plus ni moins méprisable qu'une autre, d'ailleurs.
Et enfin pour dire un mot sur cette culture de l'"évaluable", je suis bien embarassé, moi qui, face à mes bulletins d'évaluation n'ai qu'enthousiasme à manifester face à l'effort, à la réussite, et patience et indulgence face aux difficultés de mes élèves, sans bien sûr sacrifier à la rigueur de mon enseignement.
De apericube
De : apericube
Publié : mardi 26 février 2008 15:59
Objet : Le point de vue de Roland Goigoux