L’École de demain
La crise sanitaire avec la fermeture des écoles pendant presque 3 mois a été un moment d’intense réflexion sur l’École. En arrêtant tout, elle a donné l’illusion que l’École avait la chance de changer. D’autant plus que l’École a effectivement bougé durant le confinement, qu’il s’agisse des relations entre enseignants, élèves et parents ou de l’utilisation par tous, élèves et enseignants, d’outils numériques pour maintenir un lien. C’était compter sans le ministre et ses circulaires...
Philippe Meirieu : « L’école d’après »… avec la pédagogie d’avant ?
S’il restait encore le moindre doute sur le caractère ridicule des prophéties sentencieuses sur notre avenir, la crise que nous traversons l’aurait levé. Certes, tout le monde est d’accord sur le fait qu’« il y aura un avant et un après », mais nul ne sait de quoi cet « après » sera fait. Les analyses se multiplient pour souligner le caractère inédit du moment que nous traversons, montrer qu’il remet en cause toutes nos habitudes et requiert une véritable refondation de nos systèmes de pensée et de décision. On nous dit que tous les pays et, en particulier, le nôtre, ont fait le choix de la santé pour tous plutôt que de la croissance économique au profit de quelques-uns. On déclare que nous allons, demain, revaloriser les professions de l’humain, nécessaires à notre survie collective, plutôt que continuer à exalter les « premiers de cordée » et à promouvoir les « gagneurs »… Je voudrais bien le croire… |
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L'École d'après : Quatre questions à Benjamin Moignard
Fondateur de l’Observatoire Universitaire International Éducation et Prévention (OUIEP) qui réunit des chercheurs et chercheuses qui travaillent sur les violences à l'école, le cyberharcèlement, le décrochage scolaire, le complotisme, Benjamin Moiganrd connait bien les nouvelles problématiques scolaires. Il analyse pour le Café pédagogique les effets de la crise sanitaire sur l’école. |
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L'École d'après : Jean Paul Payet : "L’école a raté l’occasion de se renouveler"
« L’école à la maison aura finalement produit deux logiques opposées : le bachotage, pour les familles familières de l’école, le décrochage, pour les familles qui sont éloignées de ses codes.». Sociologue (université de Genève), Jean Paul Payet a analysé les rapports entre l'école et les familles dans « École et familles. Une approche sociologique » (2017). Avec le confinement revient l'injonction à la collaboration faite aux parents. Une injonction qui oublie bien souvent que tous les parents ne sont pas logés à la même enseigne. Il analyse pour nous les enjeux de la continuité pédagogique. |
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Véronique Decker : Comment imaginer la rentrée ?
"Le COVID 19 aura mis à nu les fractures sociales et aura permis de montrer que ce n’est pas l’école qui crée les inégalités, même si elle ne parvient pas à les combattre. Combattre pour une société plus juste devient une urgence sanitaire". Ancienne directrice à Bobigny (93), enseignante engagée, autrice de plusieurs livres, dont « Trop classe », Véronique Decker a rendu visible le quotidien d’une enseignante de Seine-Saint-Denis. C'est en partant de la réalité des conditions de vie des familles du 93, du fonctionnement des écoles et de ce qu'ont vécu familles et enseignants, qu'elle évoque les urgences de la reprise. |
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L'École d'après : Marc Bablet : La sortie du confinement et après
"Ce que la crise révèle principalement c’est la notion d’intérêt général, de bien public…On ne peut donc plus accepter la politique conduite jusqu’ici qui a fait de la santé un bien de consommation comme un autre, sujet aux économies du « New public management » sans ménagement. On ne peut plus accepter que le bien public d’intérêt général soit soumis aux lois du marché… Il en est évidemment de même pour l’éducation, la formation et la recherche". Marc Bablet, ancien responsable de l'éducation prioritaire au ministère, propose trois réponses, à court terme, moyen et long terme, au confinement imposé à l'École. Il appelle à des états généraux de la reconstruction pour construire une autre École et une autre politique d'éducation. |
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L'École d'après : Najat Vallaud-Belkacem : La mixité scolaire et l’égalité des chances doivent redevenir des sujets prioritaires
" On ne peut pas saluer les travailleurs de l’ombre qui nous sauvent aujourd’hui et ne pas permettre demain à leurs enfants d’obtenir de vraies chances de réussite dans le système scolaire". Ministre de l'éducation nationale de 2014 à 2017, Najat Vallaud-Belkacem revient dans cet entretien sur le terrain scolaire. Elle réagit à la question posée par la continuité pédagogique durant la crise sanitaire. Cette fameuse continuité pédagogique, indispensable pour la bonne marche du pays a-t-elle fonctionné ? Mais surtout, comment à l’aune de cette expérience massive, inédite, apprendre nous même pour les crises futures ? Elle regrette notamment l'arrêt du plan d'équipement numérique lancé en 2016 et rappelle la création de postes dans le service public d'éducation entre 2012 et 2017. |
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Alain Bouvier : Avec le Covid-19, la privatisation de l’éducation ?
L’École pourra-t-elle rester comme avant après le Covid-19 ? Auteur d’un article précurseur au moment de la pandémie du H1N1 en 2009, Alain Bouvier, ancien membre du HCE, rédacteur en chef de la Revue internationale d'éducation de Sèvres, analyse les effets que pourrait avoir le Covid-19 sur l’École. Pour lui, c’est la fin de l’éducation nationale uniforme et un grand pas vers la privatisation. |
Par fjarraud , le dimanche 05 juillet 2020.
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