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Peillon : L’école de la République ce n’est pas fini ! 

Face aux inégalités scolaires il faut de la vigueur. Vincent Peillon n’en a pas manqué dans son discours, le 3 décembre, en réponse à la publication par l’OCDE des résultats de Pisa 2012. Le ministre a affirme sa foi en l’école républicaine. Il a aussi annoncé des mesures importantes pour le collège, notamment des heures pour le travail en équipe, et pour l’éducation prioritaire. Limitant les critiques sur ses prédécesseurs, il a appelé à l’union autour de l’école et des enseignants. Pour Vincent Peillon les enseignants ne sont pas les responsables que certains médias attendaient.

 

L’école de la République n’est pas finie…

 

 « Ces résultats sont inacceptables… L’école de la République ce n’est pas fini. Nous allons la refonder ». Vincent Peillon a réagi avec fermeté à la divulgation des résultats de Pisa 2012 le 3 décembre. Evoquant une « bataille à donner », le ministre a semblé vouloir impulser un véritable choc autour de l’annonce de la montée des inégalités sociales et ethniques de réussite scolaire. « On doit faire comprendre à tous que l’aide aux plus faibles ne nuit pas aux meilleurs… On a de plus en plus d’élèves en difficulté mais pas plus d’élèves qui réussissent. Le spays qui réussissent sont les plus équitables ». Pour V Peillon il faut en convaincre le pays qui n’est pas conscient des inégalités à l’Ecole.

 

« Mais la responsabilité de cet état ne doit pas être l’occasion de critiquer les professeurs », a lancé le ministre. « On doit se rassembler et les aider. Ce ne sont pas les professeurs qui ont décidé de supprimer des postes et la formation des enseignants, qui ont attaqué les rased ». Il a aussi cité l’assouplissement de la carte scolaire. Ce sera la seule allusion à ses prédécesseurs. V Peillon a multiplié les appels à l’union autour de l’école dans l’intérêt général.

 

L’acte II de la refondation

 

Le ministre veut lancer « l’acte II de la refondation » avec la réforme du métier enseignant, la refonte des programmes , la réforme du collège et celle de l’éducation prioritaire. C’est sur ces deux derniers points qu’il a avancé des annonces.

 

Le collège

 

Le collège sera à l’ordre du jour du prochain CSE et CSP vendredi 6 décembre. « Le temps d’accompagnement pédagogique doit être inscrit dans un volet d’heures supplémentaires pour les équipes pédagogiques » a lancé le ministre de façon à ce que les équipes aient plus d’autonome pédagogique. C’est un sujet que V Peillon avait développé lors de deux entretiens accordés au Café pédagogique, notamment début septembre 2013. Répondant à une question du Café pédagogique, le ministre a ajouté :« Il y aura des moyens accordés aux enseignants , plusieurs heures hebdomadaires pour s’organiser autour de leurs projets pédagogiques et traiter la difficulté scolaire. Il y aura des moyens en postes. Cela changera les pratiques pédagogiques ».

 

La réforme portera aussi sur les programmes de façon à ce qu’ils soient moins chargés pour ne pas perdre d’élèves en route . « Ce travail sur les programmes doit conduire à changer les pratiques pédagogiques », a continué le ministre. Il a cité la limitation du redoublement, une notation qui redonne confiance aux élèves, qui soit formative plus que sommative, et la formation continue. Le ministre a aussi insisté surle maintien d’exigences communes à tous les élèves et le refus de l’orientation précoce. Pour cela il annonce davantage d’autonomie pédagogique pour les enseignants. Interrogé, le cabinet ne pouvait préciser ces mesures qui seront probablement négociées avec les syndicats.

 

Le prioritaire

 

Sur l’éducation prioritaire, qui est au cœur des questions soulevées par Pisa, Vincent Peillon est resté plus évasif en remettant à janvier ses annonces. « L’effort que la nation doit faire pour elle doit être considérable » a-t-il dit. Il veut stabiliser les équipes enseignantes mais n’a pas dit comment.

 

Face à la montée des inégalités , le ministre a tenu un discours d’unité nationale autour de l’Ecole et aussi un discours d’action estimant qu’il faut agir et non « déplorer ». Les réponses amorcées semblent en accord avec les questions soulevées par Pisa. Reste à mettre en pratique des priorités dans un système où les plus faibles ont du mal à se faire entendre.

 

François Jarraud



Sur le site du Café


Par fjarraud , le mardi 17 décembre 2013.

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