Par François Jarraud
Directeur de l'IREDU, Bruno Suchaut publie une étude sur les établissements en réseaux ambition réussite de Paris. "L'analyse des caractéristiques des populations d'élèves accueillies dans les collèges parisiens montre que les difficultés scolaires et sociales de trois établissements RAR ne sont pas plus élevées que celles de la plupart des collèges RRS", écrit-il. "Un seul collège RAR se distingue nettement de tous les autres avec une population qui présente des caractéristiques peu favorables à la réussite scolaire."
"A l'entrée en sixième et en raisonnant à caractéristiques sociales comparables, les collèges situés en Education prioritaire ou même plus spécifiquement en RAR n'obtiennent pas des résultats aux évaluations de 6ème inférieurs aux autres collèges. Au niveau des parcours des élèves, les déperditions dues aux redoublements entre la 5ème et la 3ème sont plus nombreuses pour les collèges RAR que pour les collèges RRS, ces derniers étant très proches des collèges qui n'appartiennent pas à l?Education prioritaire. Les établissements RAR affichent de faibles résultats au DNB, mais c'est aussi le cas de plusieurs établissements RRS. Quand on raisonne à caractéristiques sociales des élèves données, les taux de réussite au DNB ne sont pas moins élevés dans les établissements « Education prioritaire » que dans les autres. "
"Les taux d'orientation en 2nde générale sont plus faibles dans les établissements RAR que dans les collèges RRS mais quand on raisonne à niveau scolaire des élèves donné, on ne relève pas de différence entre les établissements selon qu'ils relèvent ou non de l'Education prioritaire", écrit-il. "Au final, les faibles résultats des RAR s'expliquent principalement par les caractéristiques de la population accueillie au sein des établissements. Les moyens supplémentaires accordés ne suffisent néanmoins pas à combler les écarts constatés avec les établissements qui ne relèvent pas de l'éducation prioritaire ; en outre, certains collèges RRS sont très proches des RAR, tant au niveau des caractéristiques du public accueilli, qu?au niveau des résultats obtenus".
L'étude
http://www.brunosuchaut.fr/spip.php?article239
PRE : Plus qu'une histoire d'argent, celle du ciblage…
Développés par les collectivités locales, les programmes de réussite éducative (PRE) visent les jeunes en difficultés auxquels ils proposent des actions dans différents domaines : accompagnement à la scolarité, aide à la parentalité, santé, soutien socio-culturel. Rarement évalués ces programmes font l'objet d'une étude de Bruno Suchaut et Marielle Lambert qui éclaire les conditions de la réussite.
L'étude portant sur les communes de l'agglomération dijonnaise montre une grande diversité des situations. Ainsi le rapport des crédits alloués par jeune varie de 13 à 147 euros selon les communes, soit un écart de 1 à 11 ! Les projets sont aussi extrêmement variés "ce qui interroge sur la spécificité de chaque dispositif et sur l'articulation nécessaire entre l'école et les collectivités locales", notent les auteurs.
Cibler les plus jeunes. S'il "n'existe pas de relation entre le degré de satisfaction du PRE et le montant des ressources financières allouées au communes", l'étude montre que celle-ci dépend "davantage du ciblage des besoins" et des personnes. "Les actions… semblent être plus efficaces quand les bénéficiaires sont très jeunes". L'étude montre une courbe descendante de satisfaction avec l'âge.
Les limites de l'action. Mais l'étude montre aussi les limites de ces politiques. " La politique de la ville se construit dans un contexte fortement marqué part les inégalités scolaires et sociales", écrivent Bruno Suchaut et Marielle Lambert. "Ces inégalités ne se limitent pas à des différences inter-individuelles mais elles sont fortement visibles au niveau géographique avec des écarts très marqués entre les territoires en ce qui concerne les caractéristiques des populations. L’action politique doit donc tout d’abord viser la réduction de la ségrégation scolaire et sociale au niveau spatial". Le PRE ne peut pas effacer le ghetto…
Lire l'étude
http://www.brunosuchaut.fr/spip.php?article242
L'OZP souligne les insuffisances du rapport de l'Inspection sur les RAR
"Au lieu de seulement constater la variété des situations, le rapport aurait pu distinguer celles où les conditions de réussite ont été réunies". Sur le site de l'OZP, François-Régis Guillaume analyse la partie du rapport annuel 2009 de l'Inspection générale dédiée à l'enseignement prioritaire.
Pour l'OZP, "confier au seul chef d’établissement le soin de recruter ses personnels, comme dans le programme CLAIR, serait une étape dans la déréglementation et le démantèlement de la gestion paritaire des personnels". Il appelle à "faire cesser la confusion sur l’objet de l’éducation prioritaire, qui est de réunir les conditions de la réussite des élèves dans les territoires où elles ne sont pas réunies. Cette confusion est entretenue par le programme CLAIR présenté par le ministre comme une réponse à la violence scolaire. Ensuite rééquilibrer, comme le rapport le recommande, l’éducation prioritaire vers le premier degré".
Pour l'OZP, qui met l'accent sur les équipes éducatives pour répondre aux défis des zep, il faut une autre " politique de gestion des ressources humaines… pour le personnel d’encadrement et pour les personnels spécifiques de l’éducation prioritaire. Le minimum serait de répondre aux besoins de formation, de mutualisation des expériences et d’échanges entre professionnels engagés dans des fonctions nouvelles".
Article de François-Régis Guillaume
http://www.association-ozp.net/spip.php?article9124
Article de Marc Douaire, président de l'OZP
http://www.association-ozp.net/spip.php?article9125
Sur le rapport de l'inspection
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2010/[...]