Primaire : Les Français inquiets pour leur école 

Par François Jarraud



Les Français sont inquiets pour leur école, révèle un sondage Ifop. Parmi les autres informations : les évaluations seront modifiées, annonce le ministère, l'érosion de spostes des Rased, toujours Base élèves…


Ce n'est plus du doute. C'est déjà le rejet pour les réformes de l'école primaire, révèle un sondage CSA réalisé pour le Snuipp fin juillet. Selon ce sondage, un nombre croissant de français juge que l'école maternelle et élémentaire fonctionne mal. Ils étaient 10% en 2007, ils sont maintenant 18% pour la maternelle, 23 et 30% pour l'élémentaire.  Le jugement des Français sur les réformes s'est  inversé. En 2008, 40% des français jugeaient  les mesures gouvernementales bonnes, en 2010 44% les jugent mauvaises. Ainsi une large majorité trouve que la politique gouvernementale ne va pas dans le bon sens sur la réduction de l'échec scolaire (55%). La seule mesure qui trouve une majorité favorable c'est la semaine de 4 jours.  Le non remplacement d'un enseignant sur deux partant en retraite est condamnée par 80% des français. 75% estiment que la réduction du nombre de postes d'enseignants est négative. Enfin une majorité de Français juge que le métier d'enseignant s'est dévalorisé.

Le sondage

http://www.snuipp.fr/Les-Francais-tres-critiques


Des avancées sur les évaluations de CE1 et CM2

"On apprécie les premiers pas du ministre", nous a confié Sébastien Sihr, secrétaire général du Snuipp, à la sortie d'une rencontre entre Luc Chatel et la FSU, mardi 14 septembre. Les avancées concernent deux l'évaluation et la formation.


Evaluations nationales du primaire. Luc Chatel a annoncé aux syndicats de la FSU qu'il s'engage sur la mise en place d'un nouveau protocole pour les prochaines évaluations de Ce1 et Cm2. Le codage binaire (vrai / faux) imposé dans ces évaluations a été repoussé par les enseignants qui considèrent qu'il empêche toute analyse fine des réponses. Il y aura un nouveau codage "sans complication inutile" mais plus diversifié. "Il se rapprochera de ce qui existait dans les précédentes évaluations".  La question du calendrier n'a par contre pas avancé.


La formation des enseignants est un autre point de tension. Cette année un surplus inattendu d'enseignants au primaire a permis d'organiser des stages sur les premières semaines pour préparer les nouveaux enseignants au métier. A la rentrée 2011 le surplus aura disparu et la Fsu souhaite éviter que les stagiaires se retrouvent seuls face aux élèves. "Le ministre n'a pas fermé la porte. Sans mettre en place de groupe de travail il a accepté des entrevues pour avancer sur cette question.


Les résultats des évaluations de CE1 éclairent les inégalités

Publiées au niveau académique, les résultats de l'évaluation de CE1 passée en mai 2010 viennent d'être mis en ligne par le ministère. On observe peu de variations entre 2009 et 2010, l'évaluation de 2009 étant globalement sérieuse. Ainsi à Grenoble en maths il y a 21% d'élèves avec un score fragile ou insuffisant en maths. C'était 21 % en 2009. En français, le taux n'a pas bougé (24%).  A Créteil  c'est le taux d'élèves faibles en français est passé de 31 à 30% et en maths de 29 à 27%, ce qui montre une certaine progression ou une meilleure préparation de l'exercice. L'écart est donc important entre les académies. Il l'est aussi entre CM1 et CM2. A Créteil le taux d'élèves faibles passe de 27 à 40% en français, de 30 à 32% en maths.

L'évaluation

http://www.education.gouv.fr/pid20946/evaluation-des-acquis-fi[...]


Le Conseil d'Etat sanctionne Base élèves

Par deux décisions rendues le 19 juillet, le Conseil d'Etat  a sanctionné partiellement l'arrêté créant Base élèves, le fichier national des écoliers et le fichier BNIE comprenant le numéro d'identifiant des élèves.


Le Conseil d'Etat répondait à deux plaintes déposées par Vincent Fristot et Mireille Charpy contre Base élèves et le BNIE. S'agissant de Base élèves, le Conseil a censuré l'enregistrement dans ce fichier de données relatives à l'affectation des élèves en classe CLIS dans la première version du fichier. " Il juge en effet que, par leur précision, ces données permettent de connaître la nature de l’affection ou du handicap dont souffrent les élèves concernés et constituent par conséquent des données relatives à la santé, dont le traitement aurait dû être précédé d’une autorisation de la CNIL". Il annule dans la seconde version du fichier les dispositions qui interdisent à une personne de s'opposer à son enregistrement dans le fichier. En ce qui concerne BNIE, le Conseil a condamné la sauvegarde durant 35 ans des enregistrements et demande au ministère de prévoir une nouvelle durée.


Les opposants à Base élèves combattent ce fichier depuis des années. Ils avaient déjà obtenu en 2008 de X Darcos le retrait de certaines indications.  Ils avaient obtenu récemment le soutien d'une Commission des Nations Unies. Pour eux, l'annulation d'un arrêté, le rétablissement du droit d'opposition sont une victoire. " C'est une excellente nouvelle pour les 2103 parents qui ont porté plainte et qui voient dans cette décision un appui pour poursuivre l'action au pénal, ainsi que pour les directeurs qui ont subi les foudres de l'Education Nationale en raison de leur refus de rentrer les enfants dans ce fichier aujourd’hui hors-la-loi" note le Collectif national de résistance à Base élèves. (CNRBE). Cette décision est aussi un camouflet pour le Parquet de Paris qui avait classé sans suite le 15 juillet 2 103 plaintes déposées contre ces fichiers par des parents…


Le ministre "constate avec satisfaction que le Conseil d’État a confirmé l’intérêt et la régularité de la base nationale des identifiants élèves… Luc Chatel se réjouit que les décisions rendues par le Conseil d’État confortent la légitimité des deux dispositifs, "base élèves premier degré" et "base nationale des identifiants élèves", qui contribuent au suivi et à la connaissance de la scolarité des élèves ainsi qu’à la modernisation du système éducatif". Il n'en reste pas moins que le ministère doit revoir ses textes. Il devra aussi accepter les refus d'inscription des parents. Enfin le CNRBE est bien décidé à faire lever les sanctions prises contre les directeurs qui ont refusé d'alimenter ces fichiers.

Décisions du Conseil d'Etat

http://www.conseil-etat.fr/cde/fr/communiques-de-presse/e[...]

Communiqué Chatel

http://www.education.gouv.fr/cid52681/decisions-du-conseil[...]

Communiqué CNRBE

http://retraitbaseeleves.wordpress.com/2010/07/19/le-cons[...]



Rased : L'érosion continue

Le collectif Rased, qui regroupe syndicats (Cgt Educ’Action, Se-Unsa, Sgen-Cfdt, Snuipp-FSU) et associations professionnelles (Afpen, Agsas, Fname, Fnaren), lance une campagne d'actions pour " remettre sur le devant de la scène éducative les besoins en personnels spécialisés (enseignants spécialisés et psychologues scolaires) et les moyens nécessaires pour prévenir et remédier aux difficultés scolaires".


Le collectif dénonce l'effondrement des candidats aux  certificats spécialisés. "Le manque de lisibilité sur l’avenir des RASED conjugué aux conditions d’exercice qui ne cessent de se dégrader (zones d'intervention étendues, missions restreintes, frais de déplacement non remboursés) dissuadent par ailleurs les collègues d’occuper ces fonctions". Il demande " un nombre de départs en stage CAPA-SH et DEPS équivalent au nombre de départs à la retraite et aux postes vacants". Il annonce une campagne auprès du ministre et des élus sur l'avenir des Rased.


Les difficultés en lecture des jeunes Français persistent

Réalisés lors de la Journée d'appel de préparation à la défense (JAPD), les évaluations en lecture 2009 montrent une stagnation des résultats.


Selon une note d'information de la Depp, 80% des jeunes Français ont une lecture efficace. 10% sont  des lecteurs médiocres. 11% sont de très mauvais lecteurs dont 5% quasi analphabète.


Ces chiffres montrent une quasi stagnation depuis 2008. La proportion de bons lecteurs est en légère hausse (78% en 2008, 80% en 2009), celle des lecteurs en difficulté en légère baisse.


L'enquête souligne des inégalités entre les garçons et les filles, les premiers comptant 13% de jeunes en grande difficulté contre 9% chez les filles. Les inégalités territoriales sont importantes avec une concentration des mauvais lecteurs dans le nord de la France.


La dernière information de cette Note d'information… c'est sa diffusion. Depuis plusieurs mois, les publications étaient stoppées. Sans être revenue au grand silence que Xavier Darcos avait imposé, depuis plusieurs mois les sorties d'études se sont sérieusement ralenties…

Note Depp

http://www.education.gouv.fr/cid53005/les-evaluations-en-le[...]


 

La crèche reste un lieu de garde, pas d'éducation


"Les constats et les analyses tirés des entretiens et observations dans les crèches conduisent à s'interroger sur la mission effective des crèche. Il semble qu'un écart significatif existe entre le fonctionnement réel des crèches et les attentes ou intentions du corps politique et social". Réalisée par Julie Micheau, Eric Molière et Sophie Ohneiser, une étude de la Drees (Ministère de la santé) marque les limites des crèches à un moment où le gouvernement entend remplacer l'école maternelle par d'autres modes d'accueil.

 

"Le discours (ainsi que les projets pédagogiques écrits) de la plupart des professionnelles de la petite enfance et singulièrement celui des éducatrices de jeunes enfants mettent en avant la mission éducative des crèches ainsi que la part importante du développement des activités pour l’épanouissement et le développement de l’autonomie des enfants. Les observations réalisées conduisent toutefois à relever un écart entre le discours et les pratiques", note l'étude. " Les activités éducatives sont menées quand le nombre de professionnelles présent est suffisant et permet la séparation des sections en groupes d’activités. C’est dans de nombreux cas une variable d’ajustement de la journée type plus qu’une activité encadrée".


"La plupart des intervenantes auprès des enfants ont d’une certaine manière intégré le fait que leur fonction ne saurait être exclusivement sanitaire (malgré sa définition initiale)", continue l'étude. "Dans leurs actes quotidiens, les auxiliaires participent pleinement à l’éveil et au développement des enfants en intégrant, dans leur fonction même ou bien sur des temps consacrés à l’animation, une partie éducative. Pourtant, de nombreuses professionnelles en contact avec les enfants n’utilisent pas l’expression mode d’accueil mais plutôt mode de garde pour parler de l’offre d’accueil de la petite enfance. Il ne faut pas y voir qu’une habitude de langage: pour beaucoup, utiliser le terme mode d’accueil serait considérer que les métiers de la petite enfance permettent aujourd’hui un accueil individualisé des enfants, avec des temps d’échanges et d’attention «sacralisés», des activités éducatives plus élaborées et plus nombreuses pour chaque enfant ainsi qu’une formation adéquate de tous les personnels à la mesure de la complexité des enjeux des premières années de la vie. Or, la plupart des professionnelles avouent que même si les plus compétentes et passionnées tendent vers ce type d’accueil, la réalité tend à donner raison à ceux qui utilisent encore le terme modes de garde". L'affaiblissement des taux d'encadrement instituée par un très récent décret ne pourra qu'affaiblie encore la dimension éducative.

L'étude

http://www.sante-sports.gouv.fr/IMG/pdf/er732.pdf

Le mouvement Pas de bébés à la consigne

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2010/06/0906[...]

Dossier quel avenir pour la scolarisation à deux ans ?

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2008/Maternelle.aspx


Sur le site du Café

Par fjarraud , le vendredi 17 septembre 2010.

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